Vous avez tous lu bien des fois Le Dépit amoureux, et Les Fourberies de Scapin, avec Géronte, la galère et le sac. […] Ce dénouement, il est le même au fond pour L’Étourdi, pour Le Dépit amoureux, pour L’Avare, pour L’École des femmes, pour Les Fourberies de Scapin. […] Dans Les Fourberies de Scapin, par exemple, il y a des scènes qui sont prises à Cyrano de Bergerac et à Tabarin, ses contemporains, et ce ne sont pas les plus mauvaises ; ces scènes ont été prises, et, entendons-nous, arrangées ; ce sont la scène de la galère, la scène du sac. […] Aussi serait-ce traiter trop légèrement une société, de lui dire : « Ton théâtre est plein de Scapin, de Géronte, de Sganarelle et de Diafoirus ; tu n’es toi-même qu’une bande de Diafoirus, de Sganarelle, de Géronte et de Scapin, qui réalisent tous également la parfaite fourberie, l’imbécillité parfaite et le parfait pédantisme. » Mais ce n’est pas toutefois lui faire tort, de juger de la délicatesse de son sentiment moral par les mœurs qu’elle supporte au théâtre. […] Et pour ne prendre qu’un seul des trois, quelle distance de Scapin, dont les moindres gentillesses méritent la corde, à Figaro qui débute comme il peut, mais qui meurt en définitive honnête homme.
Les Fourberies de Scapin parurent pour la première fois le 24 de Mai 1671. […] La Cour se plaisait aux spectacles, aux beaux sentiments, de la Princesse d’Élide, des Amants magnifiques, de Psyché ; et ne dédaignait pas de rire à Scapin, au Mariage forcé, à la Comtesse d’Escarbagnas. […] Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope, etc. […] Le Festin de Pierre : 73 Floridor : 59 Florimont : 251 Les Fourberies de Scapin : 269 Les Frères Ennemis : 59 G Gandouin Chapelier : 267 Gassendi : 11, 12 George Dandin : 293 et suiv.
« Les Fourberies de Scapin » L’un de mes lecteurs, dans une lettre qui affecte la longueur d’un mémoire, a pris la peine de noter un par un tous les changements que Coquelin cadet apporte au texte de Molière, dans Les Fourberies de Scapin. […] Les Fourberies de Scapin appartiennent à ce genre de bouffonneries nommées commedia dell’arte, dont le scénario était affiché dans la coulisse, mais dont chaque artiste improvisait le dialogue. […] Mon correspondant s’indigne de voir qu’après que Scapin s’est écrié, en découvrant son maître : « Ce n’est pas lui, monsieur, ce n’est pas lui ! […] Scapin vient de donner à ses deux jeunes maîtres l’argent qu’il a flibusté pour eux à leurs pères. […] Mais, d’un geste souverain, Scapin les rejette derrière lui, et passant tête haute : — Derrière !
Il fit voir une vieille fille devenue folle au bruit étourdissant des madrigaux, du beau langage, des tourbillons et de l’amour platonique304 ; une belle et jeune fille pleine d’espérance, rendue sèche, orgueilleuse, incapable d’amour et de famille305 ; une gracieuse et spirituelle enfant près d’être immolée à l’engouement de sa mère pour un pédant aussi sot qu’intéressé306 ; une brave servante, humble providence de la maison, chassée comme une voleuse À cause qu’elle manque à parler Vaugelas307 ; enfin un père réduit dans sa maison au rôle d’ombre, condamné au silence par son amour de la paix, méprisé par ce trio de précieuses savantes, qu’indigne son peu d’esprit, et forcé enfin de protester contre la science et les lettres par cette immortelle boutade qui est dans la mémoire de tous308 : la guenille de Chrysale, rappelant sur la terre ces folles envolées vers les régions imaginaires du bel esprit, est un mot impérissable comme le pauvre homme de Tartuffe et la galère de Scapin 309.
La distance est immense entre Monsieur de Pourceaugnac et le Médecin malgré lui, et même entre Monsieur de Pourceaugnac et les Fourberies de Scapin. […] Quoi qu’il en soit, les Fourberies de Scapin sont très haut dans l’échelle de la bouffonnerie épique. […] Dans les Fourberies de Scapin il n’y a absolument que les machinations de valets fripons dupant des bourgeois bornés. […] Le rôle de Scapin est si brillant qu’il s’est comme détaché du groupe des valets fourbes, des Frontin, des Sbrigani, des Silvestre, des Labranche qui peuplent notre théâtre, et qu’il est devenu le type même des valets de potence et l’on dit : « C’est un Scapin ; ce Scapin de Dupont » et même : « C’est une scapinade ». C’est Scapin qui est devenu « Fourbum imperator ».
vont s’écrier les personnes qui, ne jugeant que sur parole, croient le Misanthrope sans défaut, & le mettent au-dessus de toutes les pieces de Moliere, parceque Boileau a dit : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’Auteur du Misanthrope.
IV, VI ; les Fourberies de Scapin, act.