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148. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Clitandre & Damon éclaterent de rire. […] Je me félicitois intérieurement ; je croyois que leurs ris partoient du fonds comique de l’aventure, de la situation des quatre amants, de l’adresse de la coquette, de l’air naturel qu’auroit sa promenade mise en action, & son sac à ouvrage descendu par le balcon.

149. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Eh bien, il faudra quatre grands potages bien garnis, & cinq assiettes d’entrées : potage bisque, potage de perdrix aux choux verds, potage de santé, potage de canards aux navets : entrées, fricassées de poulets, tourte de pigeonneaux, ris de veau, boudin blanc, & morilles. […] L’on rit à ces quatre vers ; mais les gens sensés sont fâchés de les voir là : ils ne sont pas du tout à leur place.

150. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

« Dès sa jeunesse, dit Brantôme, elle aimait fort à voir jouer des comédies et même celles des Zanni et des Pantalon, et y riait tout son saoul comme une autre. » Une troupe, dirigée par un nommé Ganasse ou Ganassa, était venue à Paris en 1570 et avait donné un certain nombre de représentations publiques. […] Mais la pauvre jeune fille, voyant ma fureur et mon rire de Satan déchaîné, eut une telle peur, que le Scarabombardin sortit… LE PÉDANT.

151. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

« On a joué depuis peu à Versailles, dit-il, une comédie des médecins de la cour, où ils sont traités de ridicules devant le roi qui en a bien ri. […] Jamais pièce, uniquement faite pour exciter le rire, n’a mieux atteint son but. […] La seule pièce, après celles-ci, où Molière ait employé le patois des paysans, est Le Médecin malgré lui, c’est-à-dire une farce, une comédie populaire, où la vérité naïve est le premier de tous les mérites, où toutes les bienséances et toutes les conventions de l’art peuvent être sacrifiées au dessein de faire rire.

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Notre Poëte, plus adroit, nous fait rire avant que de nous le promettre, & passe rapidement aux scenes comiques par la situation. […] Faut-il qu’on soit obligé de rire d’une pareille folie ? […] Livrez-vous uniquement au plaisir de rire ».

153. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Ce Sicilien que Moliere Représente d’une maniere Qui fait rire de tout le cœur, Est donc de Sicile un Seigneur, Charmé, jusqu’à la jalousie, D’une Grecque, son affranchie : D’autre part, un Marquis François, Qui soupire dessous ses loix, Se servant de tout stratagême Pour voir ce rare objet qu’il aime, (Car, comme on sait, l’amour est fin) Fait si bien qu’il l’enleve enfin, Par une intrigue fort jolie.

154. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Qui peut s’empêcher de rire lorsque la coquette et la prude sont en présence ? […] Rien n’est plus plaisant que les soins que prend Argan pour se persuader qu’il est indisposé ; sa colère, lorsque sa servante lui soutient qu’il se porte bien, ne manque jamais d’exciter le rire ; il n’est pas moins comique dans ses rapports avec les médecins et les apothicaires ; mais quelle effrayante vérité dans le rôle de cette femme qui compte les derniers moments de l’insensé vieillard, et se montre épouse aussi intéressée que belle-mère injuste. […] Louis XIV, charmé de son jeu dans le rôle d’Alain de L’École des femmes, qu’il créa, ne put s’empêcher de dire : « Cet homme-là ferait rire des pierres. » Indépendamment des rôles que nous venons de citer, Brécourt jouait supérieurement ceux de l’Avare et de Pourceaugnac. […] La perle des enfarinés, Jodelet, y parla du nez, Et fit grandement rire, parce Qu’il est excellent pour la farce ; Et pour le docteur Gratian, Estimé de maint courtisan, Avec son jargon pédantesque, Y parut tout-à-fait grotesque ; Enfin y réussirent tous En leurs personnages de fous ; Mais, par ma foi, pour la folie, Ces gens de France et d’Italie, Au rapport de plusieurs témoins, Valent mieux séparés que joints. […] Molière privilégié, Comme seul des talents doué, Pour y divertir ce cher rire En prend, ce me vient-on de dire, La route sans doute lundi, Le matin ou l’après-midi, Avec sa ravissante troupe, Qui si fort a le vent en poupe, Et même, où par l’ordre royal, On voit depuis peu la Beauval, Actrice d’un rare mérite, Qui de bonne grâce récite Ainsi qu’avecque jugement, Et qui bref est un ornement Le plus attrayant qu’ait la scène C’est une vérité certaine.

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