Les personnages de la cour et leurs vicissitudes n’étaient pas de nature à y rappeler les esprits sages.
Devisé crut se signaler par une comédie en un acte et en prose, où, pour mettre les femmes de son parti, il affecta de rappeler ce vers de L’École des femmes : Et femme qui compose, en sait plus qu’il ne faut. […] Si je jouais le rôle d’Alceste, je me rappellerais que Grandval, dès son premier pas sur la scène, se trouvait en action, et son moyen le voici. […] Alcmène paraît, Amphitryon croit la surprendre, elle est surprise en effet, mais de voir son époux sitôt de retour, et lui rappelle toutes les preuves d’amour qu’elle lui a prodiguées pendant la nuit dernière. […] Il avait en même temps la dignité, le sérieux et l’air d’ironie nécessaires pour représenter un grand personnage, pour en imposer à un sot, et pour rappeler sans cesse au public qu’il était témoin d’une mystification. […] Une exposition claire, simple : et un dénouement vicieux, puisque Scapin, pour obtenir son pardon, rappelle à Géronte les insultes qu’il lui a faites.
Vous n’avez qu’à vous rappeler L’Avare, L’Étourdi, où il va chercher un dénouement à Alger, et maint autre exemple. […] La preuve en est que la plupart d’entre vous doivent avoir oublié la leçon de chant du Malade imaginaire, et que vous vous rappelez tous la leçon de chant du Barbier de Séville. […] Je puis rappeler madame de Sévigné ; c’est un exemple souvent cité : « Ces Bretons ne se lassent pas de se faire pendre », écrit-elle lorsque les Bretons, pour la révolte des gabelles, étaient exécutés en masse. […] C’est une épopée mise en dialogue, où tous les caractères, même les plus épisodiques, sont accusés à grands traits, d’une manière qui rappelle la largeur et la simplicité de la touche homérique. […] NAPOLÉON, cherchant à se rappeler.
Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles.
Qu’il sache, quand il perd, d’une ardeur non commune, À force de savoir rappeler la fortune ; Qu’il apprenne un métier qui, par de sûrs secrets, En le divertissant l’enrichisse à jamais. […] La plupart de ses comédies, dont les titres rappellent de brillants succès, sont là pour l’attester. […] C’est à cette frénésie, qui rappelle celle du système de Law et les trafics honteux de la rue Quincampoix, que sont dus les bouleversements de tant de fortunes péniblement acquises et la ruine d’honnêtes familles qui, la veille encore, opulentes et heureuses, se trouvent réduites le lendemain au désespoir et à la misère. […] Nous croyons devoir rappeler ici ces principes. […] Plus tard, nous aurons occasion de rappeler ce que Molière veut que l’on entende par vertu, et en quoi il l’a fait consister principalement dans les rapports sociaux.
Ce texte est donc resté fixé de la sorte dans toutes les éditions aussi bien qu’au théâtre, où cependant il est de tradition d’ajouter sur la fille aux pâles couleurs quelques vers qui rappellent un peu la longue tirade qu’on remarquera dans le livret de Rouen.
Rappelons en quelques mots où en était la scène française à la même époque.