Tel était chez Molière le goût de la comédie, qu’à la tête d’une troupe ambulante il se mit à parcourir les villes de province. […] Il y avait dans la province une actrice qui s’était fait une grande réputation. […] Il fut camarade de Molière dans la province, et revint avec lui à Paris en 1658. […] Du Croisy avait épousé Marie Claveau, de la province du Poitou. […] Elle s’engagea avec son mari dans la troupe de Molière lorsque ce dernier partit pour la province, et parut avec succès dans les seconds rôles tragiques et comiques.
Il prit ses personnages en province, parce que ce fut là qu’il les trouva ; il les prit dans une condition médiocre, parce qu’elle faisait mieux ressortir la vanité de leurs prétentions. […] Plusieurs de nos biographes modernes ont contesté qu’elle eût jamais été jouée en province, et faite contre des femmes de province : ils affirment qu’elle a été faite à Paris, contre l’hôtel de Rambouillet qui n’existait plus, contre la marquise de Rambouillet qui, selon eux, venait de changer son nom en celui d’Arthénice qu’elle portait depuis plus de 50 ans, et Molière la désigne, disent-ils, par sa Madelon qui veut absolument être appelée Polixène. Pour soutenir ce système, qui calomnie Molière et la maison Rambouillet tout ensemble, on a besoin de persuader que la pièce a été faite à Paris, pour Paris, et non en province, pour la province. […] Taschereau, veulent que la comédie des Précieuses ait été faite contre l’hôtel de Rambouillet, qu’elle n’ait pas débuté en province cinq ans avant de paraître à Paris. […] L’air précieux », dit-il plus loin, « n’a pas seulement infecté Paris, il s’est aussi répandu dans les provinces ; et nos donzelles ridicules en ont humé leur bonne part. » Si ces paroles ne prouvent pas positivement que la pièce ait été faite en province, elles ne détruisent pas non plus les témoignages qui prouvent qu’elle l’a été.
L’auteur de cette préface, après avoir parlé des premiers succès de Molière dans différentes provinces, continue ainsi son discours : « En 1658, ses amis lui conseillèrent de s’approcher de Paris, en faisant venir sa troupe dans une ville voisine. […] Elle fut faite en province, et jouée pour la première fois à Lyon en 1653. […] Cette comédie, ainsi que celle de L’Étourdi, avait été composée et représentée en province. […] Molière, après avoir couru quelque temps toutes les provinces, et avoir joué à Grenoble, à Lyon et à Rouen, vint enfin à Paris en 1658. […] Ribercourt, gentilhomme manceau, est député de sa province pour venir à Paris demander la suppression du langage précieux.
Il avait fait un recueil de scènes italiennes, dont il faisait de petites comédies pour les provinces. […] Il fit donc pour la province le Docteur amoureux, les Trois Docteurs rivaux, le Maître d’école : ouvrages dont il ne reste que le titre. […] Après avoir couru quelque temps toutes les provinces, et avoir joué à Grenoble, à Lyon, à Rouen, il vint enfin à Paris en 1658. […] Cette petite pièce, faite d’abord pour la province, fut applaudie à Paris, et jouée quatre mois de suite. […] Les Fourberies de Scapin sont une de ces farces, que Molière avait préparées en province.
Poquelin qui prit alors le nom de Moliere faisait de petites comédies pour les provinces, Le docteur amoureux, Les trois docteurs rivaux, Le maître d’école, et quelques autres qui n’ont point été imprimées. […] Il la représenta à Lyon en 1653 et il fit aussi en province, et y joua, Le Dépit amoureux et Les Précieuses ridicules, en présence du prince de Conti qui tenait les états de Languedoc à Beziers.
Molière avait encore composé, pour la Province et pour Paris, plusieurs petites Farces, comme le Docteur amoureux, le Docteur pédant, les Trois Docteurs Rivaux, le Maître d’École, le Médecin volant, la Jalousie de Barbouillé, la Jalousie du Gros-René, Gorgibus dans le sac, le Fagoteur, le Grand benêt de Fils, Gros-René petit enfant, etc, qui n’ont pas été imprimées. […] Ce fut un signal pour les Acteurs de Province ; ils se mirent tous à boiter, non-seulement dans le rôle de la Flêche, mais dans tous ceux que Béjard remplissait à Paris. […] Tome I, p. 224 Cette petite Pièce est une peinture naïve des ridicules de la Province. […] Dorimond, Nicolas Drouin, dit (Paris, v. 1628 – v. 1664) : acteur et auteur, joua surtout en province et à l’étranger : Lyon, 1658 ; Savoie, 1659 ; Turin ; Dijon, 1660 ; rue des Quatre-Vents à Paris, 1660 ; Pays-Bas, 1662-1663. […] Jean Monnet l’engage à l’Opéra-Comique en 1743 puis il tourne en province, avant de débuter à la Comédie-Française en 1753.
[Béjart le jeune] BÉJART le jeune joua la comédie de très bonne heure, et fut camarade de Molière dans la province. […] Le troupeau servile des imitateurs donna en cette occasion une preuve de son goût ; parce que Béjart boitait, tous les comédiens de province qui jouaient son emploi, se crurent obligés de boiter, sans faire attention que cela n’était nécessaire que dans L’Avare, où Molière, sûr de l’affection que le public portait à Béjart, n’avait pas craint de faire dire à Harpagon : Je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là. […] Cette association n’ayant pas été heureuse, Molière qui en était aussi, proposa à ses camarades de courir la province. […] Elle s’engagea avec son mari dans la troupe de Molière lorsqu’il partit pour la province, et revint avec lui, en 1658, à Paris, où elle eut beaucoup de succès. […] D’abord page du duc de Guise, il le quitta bientôt pour courir la province avec une troupe de comédiens, et vers 1635 il entra dans celle de l’hôtel de Bourgogne.