Cet événement fut au nombre de ceux qui concoururent, dans la période de 1670 à 1680, à opérer de grands changements dans la situation, dans l’esprit et le caractère du roi, et a confirmer l’ascendant qu’avaient pris sur les mœurs de la cour les exemples des personnes en qui s’étaient conservées les traditions morales de l’hôtel de Rambouillet. Ce ne fut pas seulement la mort de Molière qui marqua un terme à la protection que les lettres donnaient à la société licencieuse contre la société d’élite ; l’esprit satirique de Boileau, la courtoisie de Racine, la licence de La Fontaine, s’arrêtèrent en même temps devant les progrès de cette société : comme ces progrès atteignaient la cour elle-même, nos poètes virent que le temps était venu de prendre un autre ton, une autre direction, et ils furent plusieurs années à contempler en silence le changement qui s’opérait. […] Madame Scarron avait pris chez elle sa fille (depuis comtesse de Montgon), qui passait tantôt pour la sœur de ces petits princes, tantôt pour leur cousine. » 96.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 347 Perrault dit, dans ses hommes illustres 160, que le père de Molière, fâché du parti que son fils avait pris d’aller dans les provinces jouer la comédie, le fit solliciter inutilement par tout ce qu’il avait d’amis, de quitter cette pensée. […] Voici la version de Perrault : Son Père bon bourgeois de Paris et Tapissier du Roi, fâché du parti que son fils avait pris, le fit solliciter par tout ce qu’il avait d’Amis de quitter cette pensée, promettant s’il voulait revenir chez lui, de lui acheter une Charge telle qu’il la souhaiterait ; pourvu qu’elle n’exerçât pas ses forces.
Je me permets de ne pas prendre cette accusation au sérieux. […] Les esprits délicats et pondérés se sentent pris à la longue d’un certain agacement nerveux. […] L’Italien usa et abusa de l’ascendant qu’il avait pris sur le roi. […] Non seulement Rohault prenait hypothèque sur la maison des piliers des Halles, mais encore sur tous les autres biens meubles et immeubles de M. […] Gazier, s’est rallié à mon opinion dans l’article où il a reconnu qu’il n’avait pas pris le mot excommunier dans le sens strict, légal, canonique où je l’avais pris, où il faut le prendre ; l’autre est M.
A mesure qu’il travaille, la sécheresse, l’ingratitude de son sujet font naître mille difficultés, qu’il est besoin de vaincre ou d’écarter l’une après l’autre : de là ces scenes tout-à-fait décousues ou préparées avec effort ; de là ces expositions continuelles ; de là ces pieces monstrueuses, qui, quoique remplies de ces écarts de l’esprit, de ces traits de lumiere qui décelent de grands talents aux yeux des connoisseurs, déplaisent cependant au grand nombre, & se voient sacrifiées, avec quelque justice, à ces drames sans feu, sans imagination, & qui ne doivent tout leur mérite qu’au choix heureux d’un sujet pris dans un roman. […] Il veut battre Mascarille, qui prend vîte la fuite en voyant que Sa langue, en cet endroit, A fait un pas de clerc, dont elle s’apperçoit. […] Mais, s’il vous a fait prendre un peu de liberté, Par un bon mariage on voit tout rajusté ; Et, quoi que l’on reproche au feu qui vous consomme, Le mal n’est pas si grand que de tuer un homme. […] D’Ancourt a pris son Mari retrouvé dans les Causes Célebres.
De sa jeune pupille il prétend faire un sage, Qui, renonçant au mariage, Dans sa retraite de hibou, Perde, à philosopher, le plus beau de son âge, Et prenne, au lieu d’amour, de l’ennui tout son soul. […] Il exhorte Bélise à apprendre l’anglois ; il vante la coutume où il est de prendre tous les matins du thé à l’angloise, & il n’est pas question du legs. […] Mon cher Blacmore, allez, faites-leur compagnie : Tout en se promenant elle prendra leçon. […] Comme il sait l’anglois, il prend la lettre des mains d’Eraste, & lit.
Je commence à le tirer par la manche : je lui prends la main ; il ne sent rien. […] — Oui, je m’en souviens très bien ; mais nous prendrons mieux notre temps. | ... […] Monsieur, je vous prends à témoin, si vous le voulez bien. […] J’oyois un de ces jours la Messe à deux genoux, Faisant mainte oraison, l’œil au Ciel, les mains jointes, Le cœur ouvert aux pleurs & tout percé de pointes Qu’un dévot repentir élançoit dedans moi, Tremblant des peurs d’enfer, & tout brûlant de foi : Quand un jeune frisé, relevé de moustache, De galoche, de botte & d’un ample panache, Me vint prendre, & me dit, pensant dire un bon mot : Pour un poete du temps vous êtes trop dévot ! […] Mais il n’est rien d’égal au fâcheux d’aujourd’hui : J’ai cru n’être jamais débarrassé de lui, Et cent fois j’ai maudit cette innocente envie Qui m’a pris à dîner de voir la comédie, Où pensant m’égayer, j’ai misérablement Trouvé de mes péchés le rude châtiment.
Cependant, en considérant la position de Molière, et le plaisir que le roi prenait à diriger son talent, on se persuaderait sans peine qu’en approchant l’oreille des rideaux du roi, on sur prendrait quelques paroles dites à demi-voix, pour désigner à Molière ce caractère qui, bien que respecté au fond du cœur, avait quelque chose d’importun pour les maîtresses et pour les femmes qui aspiraient à le devenir.