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108. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

L’École des Femmes, Tartufe, l’Avare, aventures de notre quartier ; nous sommes constitués juges de la ressemblance des portraits, car ce sont bien des portraits, et non plus des personnes abstraites. — Du même coup les personnages de convention deviennent inutiles  : plus de masques ici, qui étaient si nécessaires quand les personnages manquaient de caractéristiques individuelles. […] Ce sont des portraits à plaisir, où l’on ne recherche point de ressemblance ; et vous n’avez qu’à suivre les traits d’une imagination qui se donne l’essor et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. […] On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. »Aussi bien a-t-il peint les « gens de son siècle », comme ils n’ont jamais été peints sur notre théâtre.

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

Je crois que c’est une erreur ; un bon Ecrivain peindra aussi fortement un caractere en prose qu’en vers : & je le prouve par le portrait que la Fleche fait d’Harpagon à Frosine.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

Le fameux Garrik, cet Auteur, cet Acteur Anglois, si cher à Thalie, à Melpomene, & sur-tout à l’honnêteté, sait si bien composer à son gré l’expression de son visage, qu’il a fait ébaucher son portrait sous deux figures différentes, & par le même Peintre, sans en être reconnu : cette singularité, quoique vraie, seroit bien difficile à mettre, avec vraisemblance, sous les yeux du spectateur.

111. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Madame la Marquise de Lambert fait un long portrait de M.

112. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

On vient de voir que dans l’Avare, Harpagon seul a un caractere décidé ; aucun des autres personnages ne peut donc avoir un caractere qui contraste avec le sien : cependant Harpagon n’est-il pas une image frappante de l’avarice, & le portrait laisse-t-il quelque chose à desirer ?

113. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Cette espèce de comédie est presque sans nœud, ni liaison dans les scènes ; mais elle brille par la vérité des portraits, et par l’élégance toujours soutenue du style.

114. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Il ne s’est point mêlé à la foule pour nous traduire ses impressions; homme supérieur, il est resté en dehors, et c’est à l’écart, d’un point élevé, qu’il observe ses contemporains, qu’il saisit leur physionomie, et que d’une touche sûre il trace leur impérissable portrait.

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