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152. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

On y prit un plaisir singulier, et même on peut dire qu’elles furent d’une grande utilité pour bien des Gens.

153. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Le 1er avril 1661, Monsieur, frère du roi, épouse Henriette d’Angleterre, et les fêtes, les plaisirs, la magnificence, la galanterie renaissent et s’augmentent encore.

154. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

La malignité des poëtes ni celle des spectateurs ne perdit rien à cette défense ; la ressemblance des masques, des vêtemens, de l’action, désignerent si bien les personnages, qu’on les nommoit en les voyant : telle fut la comédie moyenne, où le poëte n’ayant plus à craindre le reproche de la personnalité, n’en étoit que plus hardi dans ses insultes ; d’autant plus sûr d’ailleurs d’être applaudi, qu’en repaissant la malice des spectateurs par la noirceur de ses portraits, il ménageoit encore à leur vanité le plaisir de deviner les modeles. […] Venise se défend encore de la révolution ; mais elle cédera bien-tôt au torrent de l’exemple & à l’attrait du plaisir. […] Chez nos dévots ayeux le théatre abhorré Fut long-tems dans la France un plaisir ignoré. […] François I. qui prenoit grand plaisir à la représentation de ces sortes de comédies saintes, confirma les priviléges des confreres de la passion par lettres patentes du mois de Janvier 1518. […] Chaque homme méprisera dans son semblable ceux dont il se croira exempt, & prendra un plaisir malin à les voir humilier ; ce qui assûre à jamais le succès du comique qui attaque les mœurs générales.

155. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Il se garde bien de négliger l’endroit sublime où le fâcheux, après avoir balancé entre le risque de perdre son procès ou le plaisir de jaser avec un inconnu, abandonne enfin généreusement sa cause. […] Regnier le pere, qui étoit un homme de plaisir, fit bâtir, en 1573, un jeu de paume des démolitions de la citadelle de Chartres, qui lui furent données par le crédit de l’Abbé Desportes son beau-frere ; &, comme ce jeu portoit le nom de Tripot-Regnier, on a dit que le Poëte satyrique étoit fils d’un Tripotier : cependant son pere s’étoit qualifié dans son contrat de mariage d’honorable homme, titre qui dans ce temps-là ne se donnoit qu’aux plus nobles bourgeois ; & son frere, Antoine Regnier, fut Conseiller Elu dans l’Election de Chartres.

156. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Il ne faut pas pour cela, comme font quelques-uns, nier les plaisirs de l’avare, et refuser de les reconnaître : c’est assez de ne pas les comprendre. […] Il hait Harpagon, plaint ses victimes, et éprouve quelque plaisir à voir l’un puni et les autres vengés : voilà tout. […] Tandis que le monarque et son armée faisaient tomber en leur pouvoir les places de la Franche-Comté, Paris et surtout Saint-Germain étaient sevrés des plaisirs que l’hiver y ramenait chaque année. […] Tout simplement sot, il ne mériterait pas, il ne vaudrait pas les tours sanglants qu’on lui joue ; et l’extrême facilité qu’on trouve à le berner, nous ferait trouver peu de plaisir à en être les témoins : mais sot avec présomption, avec jactance, et plaçant tout de travers sa confiance ou ses soupçons, il nous amuse de ses infortunes, dont sa suffisance est toujours étonnée ; il nous divertit de ses fureurs, qu’exalte toujours l’idée du mérite qu’il possède et des égards qu’on lui doit.

157. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Disons seulement que, pendant les quinze années qui précédèrent sa mort, la verve de Molière ne cessa pas de déborder à flots pressés pour suffire avec une libéralité vraiment merveilleuse aux exigences les plus diverses, aux ordres du roi comme aux plaisirs du public, aux intérêts de sa troupe comme à ceux de sa gloire. […] Sous le nom de Timon, Athènes connut un dissipateur fameux, qui, ruiné par ses profusions, se vengea de l’ingratitude dont il était victime par le plaisir de maudire le genre humain. […] Tous reçoivent de la main de la coquette un coup d’éventail sur la joue, qui ne les corrigera pas, mais qui les punit assez pour le plaisir du spectateur. […] Chez Angélique, le goût du luxe, du plaisir et des douceurs tire plus à conséquence. […] C’est l’auteur de la grande Relation des plaisirs de l’Île enchantée.

158. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Selon Voltaire, Anne d’Autriche avait apporté à la cour de France une galanterie noble et fière qu’elle tenait du génie espagnol, et y avait joint les grâces, la douceur et une liberté décente qui n’était qu’en France : l’anecdote des férets d’aiguillettes en diamants qu’elle avait reçus du ici, et qu’elle donna presque aussitôt au duc de Buckingham, les vers où Voiture lui parle à découvert de son amour pour ce charmant Anglais et le plaisir qu’elle prit à les lire, le soin qu’elle mit à les garder, ces détails attestés par madame de Motteville annoncent dans la reine toute l’inconsidération d’un goût très vif, et sortent des bornes de cette galanterie noble et fière et de cette liberté décente que Voltaire lui attribue.

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