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174. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Ce sont deux personnes de qui les mœurs sont tout à fait opposées, et qui n’ont rien de commun que la ressemblance du nom. […] De désordre avait triomphé, personne ne l’ignorait. […] Il tient seul contre le jugement public ; où personne ne forme le’ moindre doute, il imagine des raisons de soupçonner. […] Honorez la dignité, honorez la personne, mais condamnez l’injustice et l’iniquité. […] Néanmoins personne ne se trompe au sentiment qui les anime, et l’on sait fort bien les trouver lorsque l’on a besoin d’eux.

175. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Molière ne se dissimula point les dangers qu’il allait courir ; il connaissait ses ennemis, puisqu’il les avait peints ; il savait mieux que personne de quoi étaient capables les héros de son Tartuffe : il pensa bien que les fourbes, blessés au vif, allaient crier à l’esprit fort, à l’athéisme ; il les vit d’avance allumer le bûcher. […] Écoutez leurs fastueuses protestations, ils se donnent comme les soutiens les plus fermes des pouvoirs de la terre ; mais, dès qu’ils ne trouvent pas leurs passions sur le trône, ils l’environnent de soupçons et de haines ; ils cherchent un appui dans les personnes royales qui l’entourent. […] Ce petit trait de satire enflammait encore plus le courroux de madame Pernelle ; et Cléante, continuant comme s’il ne s’en fût pas aperçu, opposait à l’éloge d’une bigote que venait de faire la vieille les portraits de plusieurs personnes vraiment pieuses ; il en citait tour à tour six ou sept qu’il montrait comme réunissant tous les caractères d’une vertu solide. […] Pour jouer les personnes, il faut les montrer telles qu’elles sont ; si l’on ne met sur le théâtre que ce que fait un honnête homme qui a des sentiments religieux, on ne représentera que de bonnes actions, et alors la religion ne sera pas compromise. […] Son maintien, son langage, ne peuvent tromper personne ; plus il abuse des expressions pieuses, plus il inspire d’horreur ; c’est le respect pour la religion qu’il profane qui excite l’indignation au plus haut degré.

176. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Il trouve que c’est là « un étrange renversement dans la nature de l’homme », et il lui semble incroyable qu’une seule personne « pût y être ». […] Mme de Sévigné nous parle avec horreur de l’impiété de cette illustre personne et surtout de sa prétention à faire de Mme de Grignan la complice de son impiété : « Qu’elle est dangereuse, cette Ninon ! […] Souvent même il ne charge personne de représenter le bon sens, et la morale ressort toute seule par la force de la fable et la vérité des caractères. Dans L’École des femmes, personne n’est chargé de dire à Arnolphe qu’il est un fou. […] L’auteur de ce pamphlet parle d’un philosophe d’Athènes qui se vantait, dit-il, que « personne ne sortit chaste de ses leçons ».

177. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Il y a des ridicules complètement ignorés de la personne qui en est atteinte. […] Il existe d’autres ridicules ou même de véritables vices, parfaitement connus de la personne chez qui ils règnent, mais cachés avec soin par son amour-propre. […] N’est-ce pas assez d’un pour tuer une personne ? […] Il excelle, quand il veut, dans cette gaieté douce qui ne fait de mal à personne. […] Ce sont les Nérine et les Sbrigani, quand ils ne se vantent pas trop des faux contrats qu’ils ont signés et des personnes qu’ils ont fait pendre.

178. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

« Nos pères, disait La Bruyère, nous ont transmis, avec la connaissance de leurs personnes, celle de leurs habits, de leur coiffure, de leurs armes offensives et défensives et des autres vêtements qu’ils ont aimés pendant leur vie. […] C’est l’histoire et c’est le conte des amoureux qui se séparent, l’homme et la femme bien décidés à ne pas se revoir, mais chacun d’eux voulant laisser à son complice, la meilleure idée de son esprit et de sa personne. […] Elle est donc morte tout à fait, cette personne illustre qui était morte une première fois, quand elle nous fit ses derniers adieux dans ses deux rôles qui étaient ses deux chefs-d’œuvre. […]  » Pour une personne de cette popularité et de ce mérite quitter le théâtre, en effet c’était quitter la vie. […] Les comédiens, les chanteurs, les belles personnes, race passagère et périssable, meurent deux fois Ainsi meurent les grands orateurs et les plus habiles écrivains de la presse (Armand Carrel !

179. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

SBRIGANI Je suis confus des louanges dont vous m’honorez, et je pourrais vous en donner avec plus de justice sur les merveilles de votre vie, et principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsque avec tant d’honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce-jeune seigneur étranger que l’on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille, lorsque avec tant de grandeur d’âme vous sûtes nier le dépôt qui vous était confié, et que si généreusement on vous vit prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnes qui ne l’avoient pas mérité254. […] Et s’il faut lui reprocher de nous avoir souvent forcés à applaudir ce que nous devons condamner, d’avoir maintes fois employé la puissance de son génie à flétrir la fleur de notre sens moral par l’entraînement du rire, il faut, sans lui pardonner cette erreur, lui rendre la justice que personne n’a plus fermement parlé le langage du bon sens, qui doit nous conduire dans la pratique de la vie ; personne n’a mieux compris ni montré quel ensemble de vertus supérieures doit se rencontrer en un homme pour qu’il soit honnête homme.

180. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Y seraient-ils restés jusqu’à présent, disait encore Beffara, sans que personne les fît connaître ?  […] … Mais enfin, elle est capricieuse autant que personne au monde. […] Molière n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer. […] C’est lui qui a remis le comique dans son premier éclat ; et depuis Térence personne n’avait pu légitimement prétendre à cet avantage. […] Toutes ces personnes jouèrent quelque rôlet çà et là.

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