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134. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

S’il donne quelque tour à ses pensées, c’est moins par une vanité d’auteur que pour mettre une vérité qu’il a trouvée dans tout le jour nécessaire pour faire l’impression qui doit servir à son dessein.

135. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

C’est bien le Contemplateur, avec ce profond regard où éclate la force de la pensée, et ce front où semble errer encore un triste nuage de mélancolie, fatal attribut de tous ceux à qui il a été donné de scruter et de connaître la nature humaine.

136. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Alceste avait satisfait à ce qu’il croyait son devoir, il avait déclaré sa pensée. […] Quand il s’écrie, dans son éloquente indignation, au sujet des calomnies d’Oronte : Lui qui d’un homme honnête à la cour tient le rang, A qui je n’ai rien fait qu’être sincère et franc, Qui me vient malgré moi, d’une ardeur empressée, Sur des vers qu’il a faits demander ma pensée ; Et parce que j’en use avec honnêteté, Et ne le veux trahir, lui, ni la vérité, Il aide à m’accabler d’un crime imaginaire : Le voilà devenu mon plus grand adversaire, Et jamais de son cœur je n’aurai de pardon, Pour n’avoir pas trouvé que son sonnet fût bon : Et les hommes, morbleu , sont faits de cette sorte !

137. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Elles veulent savoir la pensée et la parole du journal ! […] Bientôt sa pensée s’agrandit, il s’éleva au Misanthrope ; il osa lutter avec la vertu elle-même, et la regarder en face, et soulever son manteau pour découvrir s’il y avait, sous cette pourpre, autant de faste que sous le manteau troué de Diogène. […] Alors, une fois vainqueur, et quand son ancien ami est tiré du danger, Alceste commence sa harangue ; il accable de son mépris et de ses reproches ce vil Philinte, l’indigne mari de cette noble Éliante, ce mauvais homme qu’il a sauvé de sa ruine et qui, pendant toute la pièce, n’a pas une bonne pensée dans le cœur !

138. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

C’est être damné dès ce monde que d’avoir à plaider ; & la seule pensée d’un procès seroit capable de me faire fuir jusqu’aux Indes.

139. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il commence ensuite un conte qu’il oublie d’achever ; il rit en lui-même, il éclate d’une chose qui lui passe par l’esprit, il répond à sa pensée, il chante entre ses dents, il siffle, il se renverse dans une chaise, il pousse un cri plaintif, il bâille, il se croit seul.

140. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

À la première représentation, après la lecture du Sonnet d’Oronte, le Parterre applaudit : Alceste démontre dans la suite de la Scène, que les pensées et les vers de ce Sonnet étaient De ces colifichets dont le bon-sens murmure. […] Tome III, p. 347 Le père de Molière, fâché du parti que son fils avait pris d’aller dans les Provinces jouer la Comédie, le fit solliciter inutilement par tout ce qu’il avait d’amis, de quitter cette pensée.

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