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119. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Oubliant, les malheureux, cette parole de saint Augustin, que celui qui danse le dimanche fait encore un plus grand péché que celui qui laboure la terre. […] » Quand Bossuet prononça ces paroles féroces, il y avait vingt ans que Molière était mort. […] Précaution inutile d’ailleurs, car ce prêtre, qui avait deux raisons pour excommunier le grand comique, étant archevêque et académicien, ce chrétien qui, selon la forte parole de Sainte-Beuve, mit en peine les os de Molière , mourut d’apoplexie entre les bras d’une de ses belles. […] La lettre, d’ailleurs, ajoute plus loin cette très belle parole, digne de Molière même et qu’il a certainement inspirée : « La Providence de la nature a voulu que tout ce qui est méchant eût quelque degré de ridicule. » Voilà le secret du Tartuffe.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Arlequin, valet d’un Officier qu’il a suivi à l’armée, veut abattre un arbre pour faire sa provision de bois : un Génie subalterne, enchanté dans ce même arbre, lui adresse la parole, & le prie, en chantant, de le délivrer, en ne coupant qu’une branche qu’il lui indique.

121. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Pour peu cependant qu’on étudie et que l’on compare ces trois ouvrages, on ne s’étonne plus des paroles échappées à La Bruyère.

122. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

La philosophie du xviiie  siècle tenait pour maxime que c’était par l’amélioration des rois qu’il fallait commencer l’amélioration du sort des peuples, et j’ai entendu d’Alembert excuser par ce motif les paroles adulatrices de Voltaire au grand Frédéric et à l’impératrice de Russie.

123. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Je consume les plus beaux jours de ma vie au service d’autrui… Je vis dans une action continuelle ; pas un moment à donner à mes amis ; les bontés du roi ne sauraient me dédommager de toutes ces pertes. » On pourrait trouver une nuance d’ingratitude dans ces paroles, si l’on n’y voyait la sage précaution d’une femme intacte contre des soupçons offensants.

124. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Le faux Médecin dit qu’on lui a recommandé de le guérir, qu’il a promis, & qu’il veut remplir sa parole.

125. (1900) Molière pp. -283

Le public suivait avec un vif plaisir et un réel intérêt ces jeunes savants dont la parole était si sûre, si élégante et parfois si indépendante. […] Weiss eut aussi ses jours de parole ; c’est dans cette salle de l’Athénée qu’il fit ces conférences sur Molière, que nous publions aujourd’hui pour la première fois. […] Quoi qu’il en soit, dans l’un et l’autre cas, c’est ici, ou peu s’en faut, sa parole que l’on entend, c’est lui-même ; c’est sa libre parole, avec les inégalités, les négligences, les hasards, les parenthèses, les redites rapides, les soudaines et courtes digressions, que l’improvisation orale comporte et qu’elle excuse ; mais aussi, avec un caractère particulier de naturel, une facilité entraînante, une abondance, un abandon sans cesse traversés de traits expressifs, de mots qui se gravent, de vives saillies… Ce mélange même, au lieu de nuire au succès du présent volume, lui donne peut-être une chance de plus d’accueil curieux et bienveillant. […] Quand Dom Juan, le seigneur brillant, couvert d’or, et prodigue de belles paroles, arrive dans le village de Charlotte et de Mathurine, qu’il accable Charlotte de ses brillantes promesses et de ses projets de mariage, comment Molière exprimera-t-il d’un seul mot Charlotte fascinée et séduite d’avance par le beau langage de Dom Juan ? […] Les trois années (1857 à 1860) que Weiss y passa lui laissèrent un délicieux souvenir : le jeune professeur (il avait alors vingt-huit ans) prenait la parole devant une assemblée composée d’avocats, de magistrats, de rentiers éclairés, même de dames, qui savaient leurs classiques et s’intéressaient aux choses de l’esprit.

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