On y voit prevenant amas , autre terme barbare ; car le mot prevenant n’est en usage qu’au figuré, & ne signifie pas un homme qui est passé devant d’autres.
Sans doute il faut savoir gré à Molière de faire parler Alceste avec tant de chaleur et d’éloquence contre la brigue et l’imposture, et de mettre dans sa bouche de si nobles sentiments si noblement exprimés : Je veux qu’on soit sincère et qu’en homme de cœur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur… Ce me sont de mortelles blessures De voir qu’avec le vice on garde des mesures.
Je vais donner en peu de mots l’extrait d’une piece Italienne qui est dans ce dernier cas, & qui paroît avoir fourni à M.
En un mot comme en mille, je ne joue plus, je ne veux plus jouer.
Il n’est rien de plus sec & de plus aride que ses bonnes graces & ses caresses ; & donner est un mot pour qui il a tant d’aversion, qu’il ne dit jamais je vous donne, mais je vous prête, le bon jour. . . . […] En un mot, il aime l’argent plus que réputation, qu’honneur & que vertu, & la vue d’un demandeur lui donne des convulsions ; c’est le frapper par son endroit mortel, c’est lui percer le cœur, c’est lui arracher les entrailles ; & si....
Voilà, en peu de mots, ce qu’il est nécessaire d’avoir présent à la mémoire, pour comparer la piece de Moliere avec les deux Nouvelles de Bocace dont elle est tirée.
Dam cette pièce, comme dans toutes eelles de Regnard, il y a un comique de mots que personne n’a atteint comme lui ; la scène sixième du quatrième acte, où le Distrait et le chevalier se disent poliment leurs vérités, ressemble à la scène de Célimène et Arsinoé dans le Misanthrope.