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147. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

» Les commentateurs n’ont pas manqué de s’autoriser de ce mot, dont l’authenticité semble au moins contestable, pour croire que de Saint-Aignan avait réellement pu servir d’original au rôle d’Oronte. […] Non, les originaux n’ont pas manqué à Molière, et s’il ne les a pas copiés, chose incompatible avec les conditions de l’art, il est probable qu’il n’a pas dédaigné de leur emprunter quelques traits saillants, que ses contemporains ont inévitablement reconnus35.

148. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Mais, de l’avarice des pères, il a fait sortir une autre conséquence plus terrible encore et non moins naturelle, c’est le manque d’amour et de respect de la part des enfants. […] Si, suivant Horace, ou plutôt suivant la nature, un avare ne doit point compter sur l’amour et le respect de ses enfants, s’il doit, au contraire, s’attendre à leur haine et à leur mépris, quel crime a commis Molière, en donnant à Harpagon un fils qui manque à son égard de tendresse et de respect ? Voici le texte même de la sentence fulminée contre l’auteur de L’Avare par l’auteur de La Nouvelle Héloïse : « C’est un grand vice d’être avare et de prêter à usure ; mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire mille insultants reproches, et, quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d’un air goguenard, qu’il n’a que faire de ses dons ?

149. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

On voit dans toutes ses comédies des traits hardis & singuliers que Moliere ne désavoueroit pas ; mais elles manquent de conduite, ainsi que leur Auteur.

150. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

On me dira qu’il y a des scenes de pure conversation qui ne sont pas animées par des situations, pas même par des moyens propres à en faire naître : je sais que nous n’en manquons pas, sur-tout dans d’Ancourt ; mais de pareilles scenes n’ont pas contribué à illustrer notre théâtre, il ne devroit pas y en avoir.

151. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Madame Scarron tut sans folie concevoir l’espérance de loucher le cœur du monarque, et surtout en concevoir le désir ; et madame de Montespan dut ressentir, dans son âme altière, une secousse de jalousie qui ne pouvait manquer d’avoir des suites.

152. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Les documents fournis jusqu’ici par sa correspondance sur ses progrès dans l’estime et l’affection du roi, manquent tout à fait, et, par une fatalité très fâcheuse, madame de Grignan étant venue passer 22 mois avec sa mère à Paris, depuis la fin d’octobre 1677 jusqu’en septembre 1679, nous nous trouvons aussi privés des informations que madame de Sévigné était à portée de recueillir et qu’elle aurait continué à transmettre à sa fille.

153. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il ne manquait plus à la haine et à la jalousie que d’accuser Molière d’être un homme heureux. […] » En 1778, l’Académie française avait fait placer chez elle le buste de Molière et Saurin avait écrit ce vers : Rien ne manque à sa gloire, il manquait à la nôtre ! […] C’est une tâche à laquelle manquerait volontiers la génération à laquelle j’appartiens. […] La réparation des injustices dont il fut abreuvé, l’acclamation du plus grand nombre qui lui manqua souvent, la reconnaissance d’un pays qu’il illumina de sa gloire personnelle, tout cela est compris entre ces deux chiffres. […] Mais, Molière, à ta gloire il ne manquerait rien Si parmi les défauts que tu peignis si bien Tu leur avais repris de leur ingratitude60.

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