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143. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Ou Armande serait la fille de Molière, ce qu’il est inutile de qualifier, ou bien il aurait, à tout le moins, épousé la fille ou la sœur de sa maîtresse, deux cas sociaux qui, pour n’être pas sans exemple, ne le recommanderaient pas mieux à l’estime de ses contemporains qu’a celle de la postérité. » Pour dissiper l’ombre importune qui plane sur l’honneur du grand poète et sur la délicatesse de ses sentiments, M. […] Henri Guichard assistait à ce festin, en compagnie de deux de ses parents, de plusieurs camarades de Mlle Molière et de Sébastien Aubry, dont le frère, Aubry des Carrières, avait épousé Geneviève Béjart, et se trouvait par là beau-frère de la maîtresse de la maison. […] Le pamphlétaire suppose qu’Armande était la maîtresse de l’abbé de Richelieu au moment où son mari fit jouer la Princesse d’Elide, pièce dans laquelle elle remplissait le rôle de la princesse. […] Et, de la sorte, nous saurions enfin si notre pays possède quelques lignes qu’on doive en pleine confiance, sans contestation possible, attribuer a la main qui a écrit ces trois maîtresses œuvres, l’honneur éternel de l’esprit français : le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes.

144. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

— Mais, en partant de ce principe, Melpomene pourra nous représenter ses héros dans l’alcove de leur maîtresse une minute avant de livrer bataille, & Thalie nous conduisant jusques dans le boudoir de Laïs, nous la fera voir entre son amant & son canapé.

145. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Ce n’est, pour dire vrai, ni l’un ni l’autre, parce que c’est l’un et l’autre à la fois, parce que L’École des femmes n’y est pas moins vivement défendue qu’attaquée, que le bien et le mal s’y balancent assez exactement, et que si la conclusion de cette espèce de controverse est expressément défavorable à Molière, les deux champions de sa pièce, qui finissent par se ranger du parti du blâme, semblent le faire moins par conviction que par condescendance pour leurs maîtresses, ennemies déclarées du poète comique et de ses ouvrages. […] Pour juger des grâces de sa personne, et des charmes de son esprit, il faut lire le portrait que Cléonte fait de sa maîtresse dans Le Bourgeois gentilhomme ; tous les auteurs du temps prétendent que Molière y a peint sa femme sous le nom de Lucile, et cela est fort vraisemblable.

146. (1739) Vie de Molière

L’autre2 écrivant à une maîtresse en l’air, lui dit : Votre nom est écrit en grosses lettres sur mon cœur... […] Il voulut qu’on représentât deux princes qui se disputeraient une maîtresse, en lui donnant des fêtes magnifiques et galantes.

147. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Louis XIV, dans toute l’ardeur de sa passion pour mademoiselle de La Vallière, voulut donner aux deux reines une fête dont sa maîtresse pût recevoir en secret l’hommage, et Molière fut chargé d’y contribuer.

148. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Mais quel trait de génie, de nous le présenter amoureux de la maîtresse de son fils, volé par son fils, qu’il a forcé, par l’excès, de son vice, à ne plus voir, dans cette tête sacrée du père, qu’un indigne rival avec qui toute guerre est permise, un ennemi domestique contre qui toute la maison se ligue, depuis l’héritier du nom paternel jusqu’au dernier valet de cuisine !

149. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Voilà les questions qu’il fallait essayer de résoudre, et l’on eût trouvé que ce demi-vers, si obscur aujourd’hui, offrait au public de Molière une image aussi vive que comique de l’avidité de Lélie pour les morceaux touchés par sa maîtresse, et qu’il était parfaitement placé dans le discours de Mascarille‌ 10. […] Valère se querelle avec sa maîtresse ; il est prêt à se retirer, lorsque la suivante Dorine le retient en s’écriant : Encor ? […] Molière avait passé, des amusements que l’on se fait avec un enfant, à l’amour le plus violent qu’une maîtresse puisse inspirer ; mais il savait que la mère avait d’autres vues qu’il aurait de la peine à déranger. […] Encore avez-vous une satisfaction que vous n’auriez pas si c’était une maîtresse ; et la vengeance, qui prend ordinairement la place de l’amour dans un cœur outragé, vous peut payer tous les chagrins que vous cause votre épouse, puisque vous n’avez qu’à l’enfermer ; ce sera un moyen assuré de vous mettre l’esprit en repos. […] Molière l’ayant épousée dans la suite, on osa répandre le bruit qu’il s’était uni à la fille de sa maîtresse, et même à sa propre fille : imputations infâmes auxquelles Molière ne daigna jamais répondre.

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