Le Médecin répond que le devoir de sa profession l’y oblige. Pourceaugnac prend le Médecin pour l’Intendant d’Eraste, qu’il prie de ne le traiter qu’en ami. Eraste sort, & le laisse entre les mains de deux Médecins. […] Les deux Médecins ridicules, la légion de seringues & d’apothicaires sont tout-à-fait de l’intermede, comme je l’ai déja dit. […] Le Médecin défend à M.
Madame Flandres lui conseille de renvoyer des Médecins qui sont ses ennemis, & d’appeller un Notaire pour faire son testament. […] Le Médecin François & le Médecin Anglois arrivent. […] Le Médecin François tire la chaise, & Madame la Hollande tombe. […] Les trois Médecins font une consultation. […] Enfin, les Médecins concluent à faire danser Madame la Hollande.
Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] Toutes les personnes un peu versées dans la littérature du théâtre savent que Molière, dans sa jeunesse, et lorsqu’il parcourait la province en jouant la comédie, a composé plusieurs farces dont les titres seuls étaient connus jusqu’ici. Ces farces, au nombre de cinq, sont : Le Docteur amoureux, Les trois Docteurs rivaux, Le Maître d’école, Le Médecin volant, et La Jalousie du Barbouillé. […] Cette farce est le canevas du troisième acte de George Dandin, de même que Le Médecin volant est l’ébauche du Médecin malgré lui. […] Ce n’était sûrement pas des farces insipides et abjectes que celles qui contenaient le germe des plus plaisantes scènes du Médecin malgré lui, et de George Dandin, et dont plusieurs traits ont été transportés par Molière lui-même dans ses meilleures comédies. Ni sous le rapport de l’action, ni sous celui du dialogue, les deux farces du Barbouillé et du Médecin volant ne seront jugées indignes de Molière par aucun de ceux qui voudront bien considérer à quelle époque, à quel âge et pour quelle destination il les a composées.
Toutes les scenes où Toinette, sous la robe d’un Médecin, vient voir monsieur Argan son maître, ont été imitées d’Arlecchino Medico volante, Arlequin Médecin volant, ou du Médecin volant de Boursault. […] Le faux Médecin sort sous prétexte d’aller donner une commission à son valet. […] Tout est perdu si le vieillard le reconnoît pour celui qui joue le rôle de Médecin. […] Il est donc Médecin ? […] Fernand ne perd pas son objet de vue : il fait entrer le Médecin dans la maison pour embrasser son frere.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 62-63 L’Amour médecin est le premier ouvrage où Molière ait attaqué les médecins. Il logeait chez un médecin, dont la femme extrêmement avare, dit à madame de Molière qu’elle voulait augmenter le loyer de la portion de maison qu’elle occupait. […] Molière épousa, en cette occasion, la passion de sa femme y attaqua le médecin. […] Il définissait un médecin, un homme que l’on paye pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri, ou que les remèdes l’aient tué.
[70252, p. 105253] 1704, Furetiriana, p. 323 1705, Grimarest, p. 42-43 1715, Ménagiana, tome IV, p. 7 M. de Mauvilain254, médecin, était ami de Molière. […] Sa majesté dit à Molière : « Voilà donc votre médecin ? […] Cette anecdote, selon Bonvallet, apparaît en 1694 dans la deuxième édition du Ménagiana (que nous n’avons pas consultée) : Mauvillain était médecin de Molière. […] Étant tous deux à Versailles au dîner du roi, Sa Majesté dit à Molière : « Voilà donc votre médecin. […] C’est à lui et à Liénard que l’auteur comique est redevable de presque toutes les plaisanteries qui se trouvent dans ses pièces contre les médecins et les apothicaires.
Avant de répondre à cette question, essayons de suivre à travers son théâtre la gradation de ses sentimens sur le médecin et les médecins. Cinq de ses pièces, en effet, Don Juan, l’Amour médecin, le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac, le Malade imaginaire, donnent une place étonnante à la maladie et à son cortège. […] Que les médecins d’alors dussent nécessairement attirer l’attention d’un poète comique, c’est ce qu’a pleinement établi Maurice Raynaud, auteur compétent entre tous d’un excellent livre, les Médecins au temps de Molière. […] Souvent malade, il demande la guérison aux médecins ; ils la lui promettent et ne peuvent la lui donner. […] Alors il est à la fois témoin et sujet d’une consultation semblable à celle de ’l’Amour médecin.