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4. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Molière manquait son objet, et, pour donner mal à propos une froide leçon, peignait à faux la nature. […] Chaque sujet n’emporte avec lui qu’un certain nombre de sentiments à produire, de vérités à développer, et Molière ne peut donner toutes les leçons à la fois. […] Jamais il ne montre ses personnages corrigés par la leçon qu’ils ont reçue. […] L’homme le plus extraordinaire de son temps, comme Boileau le dit depuis à LOUIS XIV, celui chez qui tous les ordres de la société allaient prendre des leçons de vertu et de bienséance, se voyait retranché de la société. […] Les découvertes nouvelles faites sur le cœur humain par La Bruyère et d’autres Moralistes, le comique original d’un Peuple voisin qui fut inconnu à Molière, ne donneraient-ils pas de nouvelles leçons à un Poète comique ?

5. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Tu honorais la vertu en lui donnant une leçon, et Montausier a répondu il y a longtemps à l’orateur genevois. […] Le dénouement achève la leçon. […] La leçon est importante : elle pourrait fournir un beau chapitre de monde; mais aurait-il l’effet de la scène de Molière ? […] Quelle leçon elle donne au tuteur qui l’a si mal élevée, lorsqu’il lui reproche les soins qu’il a pris de son enfance ! […] J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché Qu’il faut se marier pour ôter le péché.

6. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Elles amusent, elles étonnent ; mais ce ne sont point des leçons de mœurs270. […] Jouffroy, Leçons d’esthétique.

7. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Preuves en soient les leçons de M. […] La leçon morale est dans le résultat de ces deux éducations. […] Ici encore c’est le résultat qui donne la leçon morale. […] Or, comme ses premières leçons ne sont pas toujours des leçons de sagesse, comme les instincts qu’elle développe tout d’abord sont des instincts d’égoïsme et de satisfaction personnelle, celui dont la nature est le seul maître est assez mal partagé. […] La leçon morale qui résulte de son œuvre est de même nature que celles de l’exemple ou de la vie.

8. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Lorsque cette guerre d’intrigues, de chansons, de pamphlets, de perfidies réciproques a cessé, tous les acteurs après avoir changé de rôle plusieurs fois, n’ayant rien à s’envier ni à se reprocher en fait de versatilité et de ridicule, prennent bravement leur parti : les princes deviennent la décoration du trône et ses fidèles appuis ; le parlement, abandonnant toute ambition politique, se résigne à enregistrer docilement les édits de toute nature ; le clergé se retranche dans son domaine spirituel et fait retentir dans les temples la parole de Dieu, mêlant à ses leçons religieuses ses hommages au monarque, pendant que la nation sous l’aile de la royauté se fortifie par l’industrie et par la science, et prend peu à peu le sentiment de ses devoirs et de ses droits pour remplir les uns et faire valoir les autres quand son heure sera venue. […] La cour et la ville goûtèrent ou subirent d’assez bonne grâce les leçons du poète, qui n’eut de lutte à soutenir que contre l’hypocrisie ; mais enfin il réussit à la démasquer en plein théâtre. […] Cette image fidèle qui ne copie point ce qu’elle représente, cette satire générale sans fiel et sans aigreur, comme Boileau l’a si bien remarqué, nous instruit sans nous blesser, parce que si nous venons, par bonne foi accidentelle, à nous y reconnaître, nous pouvons profiter tacitement de la leçon sans avoir été pris à partie et humiliés. […] Toutes les fois qu’il n’est pas obligé de divertir la cour par ordre, ou le peuple par nécessité, il moralise pour le siècle, il donne des leçons, il tient école. […] Les Femmes savantes, n’en déplaise aux Vadius et aux Trissotins, frappés de compagnie, sont une des meilleures leçons qu’ait pu donner la haute comédie.

9. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Et comme si ce n’était pas assez de cette évidente leçon, Molière trouve moyen, quand il met en présence la fille philosophe et la fille qui veut un époux et un ménage, de mettre toute la grâce et toute la pudeur du côté de celle-ci, et de faire dire à celle-là des obscénités dans son haut style, avec ses prétentions de ne connaître point les chaînes des sens ni de la matière 500. […] Cette triple leçon est reprise sans cesse, de cent manières diverses, et il n’y a, pour ainsi dire, pas une comédie où elle ne se trouve plus ou moins accentuée. Si le mariage n’a d’autre mobile que la volupté, il devient semblable aux mariages de don Juan, où « lorsqu’on est maître une fois, il n’y a plus rien à souhaiter, et tout le beau de la passion est fini525. » Si on y est poussé par l’orgueil d’une noble alliance, il tourne comme le mariage de George Dandin, « qui est une leçon bien parlante526. » Si l’on épouse par intérêt d’argent, les maris sont des Trissotins et des Diafoirus 527, les femmes des Dorimènes et des Angéliques 528. […]   C’est, on le répète, une leçon variée à l’infini et toujours la même ; c’est l’affirmation continuelle que le mariage ne peut être bon ni heureux s’il ne repose que sur une affection naturelle, un dévouement réciproque, et un profond sentiment du devoir.

10. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Non seulement il eut le bon esprit de se conformer au ton de mesdames de Rambouillet dans ce qu’il leur disait ou leur écrivait, mais il céda même à leur exemple et à leurs leçons dans ce qu’il écrivit à la suite a d’autres. On peut juger de ces leçons et de sa docilité par une lettre adressée au nom de mademoiselle de Rambouillet au marquis de Salle qui était à Strasbourg, et écrite sur le ton qu’elle lui prescrivit.

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