Je vous ai fait tantôt des leçons étendues.
Çà, tandis que nous voici seuls, repassons un peu les leçons que je t’ai données.
Le pédagogue Hermogène donne une leçon à son élève ; c’est une suite d’équivoques très licencieuses.
On y remarquait surtout une nouvelle leçon de la scène du pauvre dans le Festin de Pierre. […] Il avait beau représenter à sa femme la manière dont elle devait se conduire pour passer heureusement la vie ensemble, elle ne profitait point de ses leçons, qui lui paraissaient trop sévères pour une jeune personne, qui d’ailleurs n’avait rien à se reprocher. […] Le public sait comme moi jusqu’à quel degré de perfection il l’a élevée ; mais ce n’est pas le seul endroit par lequel il nous ait fait voir qu’il a su profiter des leçons d’un si grand maître. […] » Le philosophe, touché de cette leçon, qui était à sa place, se mit sur les sentiments ; Molière n’en fut pas fâché : car, plus homme de cour que Bernier, et plus occupé de ses affaires que de celles du grand Mogol, la relation ne lui faisait pas beaucoup de plaisir. […] Quelques Mémoires assurent même que Molière prenait dès lors des leçons particulières de ce dernier.
Il y a quelque temps, je voyais dans un roman de Claretie, d’ailleurs intéressant, Le troisième dessous, le récit de la mort d’un grand acteur, et ce grand acteur, au moment suprême est peint rassemblant ses forces défaillantes pour donner à son fils, acteur aussi, une leçon sur Arnolphe ; il lui apprend à le jouer au tragique, à quoi la circonstance l’aide beaucoup ; il meurt ensuite, extrêmement satisfait. […] La leçon vaudrait bien celle d’Arnolphe, ses chaudières bouillantes et le reste ; la jeune fille avertie en serait plus forte ; bien des vertiges ainsi lui seraient épargnés, et aussi, des désillusions cruelles ; et, comme la vérité est saine, je ne trouve pas que ce serait flétrir sa couronne virginale.
L’un dessine purement un portrait ; la ressemblance est exacte, les traits sont fidèles, les nuances même les plus fugitives sont habilement saisies ; mais ce n’est qu’une figure isolée, sans mouvement et sans vie : l’autre conçoit un vaste sujet ; il groupe autour de son personnage principal d’autres figures qui font ressortir la sienne ; il met en présence le vice et la vertu, l’hypocrisie et la bonne foi ; il presse, il anime, il enflamme son action : du jeu des contrastes les plus opposés il fait sortir la ressemblance ; du choc des passions les plus tristes il fait jaillir la gaieté ; enfin d’un divertissement il tire une haute leçon morale, et du portrait d’un homme il fait le tableau d’une époque. […] Non, ce n’est point Molière qui a introduit dans la comédie la licence et le libertinage ; c’est au contraire lui qui, en peignant les ridicules du les travers des hommes, les a forcés à rougir d’eux-mêmes ; c’est lui qui a épuré à la fois l’art et les mœurs, qui a fait d’un divertissement une leçon, et du théâtre une école de morale.
Le poète adressait donc au père un sonnet, accompagné d’une lettre de consolation, où il lui disait : « Si je n’ai pas trouvé d’assez fortes raisons pour affranchir votre tendresse des sévères leçons de la philosophie et pour vous obliger à pleurer sans contrainte, il en faut accuser le peu d’éloquence d’un homme qui ne sauroit persuader ce qu’il sait si bien faire. » M. […] On devine bien, par l’Impromptu de Versailles, qu’il avait un grand talent d’imitation ; il le poussait très loin, puisque, pour contrefaire le gros Montfleury, « il soufflait, il écumait, il avait trouvé le secret de rendre son visage bouffi. » Mais il ne dédaignait pas jusqu’à ce comique de pantomime et de cirque, qui consiste tout entier en grimaces, contorsions et cris bizarres ; on peut en juger par ces quelques scènes de la Princesse d’Élide, où l’imitation de l’écho, la scène de l’ours, la leçon de chant représentent le plus haut degré de la bouffonnerie sur le théâtre.