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136. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Lorsque parurent les Plaideurs, Molière proclama l’excellence de la pièce contestée ; quant à Racine, s’il jugeait mal l’Avare, il répondait à un complaisant qui croyait lui être agréable en dépréciant le Misanthrope : « Il est impossible que Molière ait fait une mauvaise comédie ; retournez-y et examinez-la mieux. » En dehors de ceux avec qui il était en guerre forcée et comme naturelle, on ne trouve pas Molière moins sûr de relations avec ses autres contemporains. […] Son mal s’aggrave, et, bien qu’il ait jugé les guérisseurs du premier coup, il fait ce que les plus sceptiques font en pareil cas : il les appelle de nouveau, et les plus considérables, les plus renommés. […] On devine bien, par l’Impromptu de Versailles, qu’il avait un grand talent d’imitation ; il le poussait très loin, puisque, pour contrefaire le gros Montfleury, « il soufflait, il écumait, il avait trouvé le secret de rendre son visage bouffi. » Mais il ne dédaignait pas jusqu’à ce comique de pantomime et de cirque, qui consiste tout entier en grimaces, contorsions et cris bizarres ; on peut en juger par ces quelques scènes de la Princesse d’Élide, où l’imitation de l’écho, la scène de l’ours, la leçon de chant représentent le plus haut degré de la bouffonnerie sur le théâtre.

137. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il faut les juger aux chandelles, comme disaient nos pères. […] Larroumet a pour moi ce grand mérite de juger du théâtre en homme de théâtre plus qu’en professeur. […] Et, pour le dire en passant, vous pouvez juger par là combien était peu intelligente la suppression qu’en avait faite M.  […] Vous pouvez, sur ce simple aperçu, juger les sentiments secrets qui animent l’amant éconduit : du mépris, de la colère, du dépit, toutes sortes de sentiments qui sont d’une violence extrême. […] Mlle Brohan en a jugé ainsi : elle s’abstient de ces petites niches qui distraient leur attention.

138. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

On cite cinq pièces qu’il jugea trop au-dessous de lui pour les vouloir conserver. […] Il est probable que Molière, ayant vu réussir cette pièce soutenue par quelques situations plaisantes, jugea à propos de la débarrasser de ses mauvais vers, et que, pressé de donner quelques nouveautés, comme directeur de théâtre, il la fit jouer sans scrupule par sa troupe provinciale. […] Voulez-vous juger de la subtilité de ses remarques ? […] Rousseau, qui a vu le Misanthrope à travers de sa misanthropie personnelle, l’a fort mal jugé. […] « J’ai eu beau donner à mon imposteur, dit-il, un petit chapeau, de grands cheveux, un grand collet, une épée et des dentelles sur tout l’habit ; mettre en plusieurs endroits des adoucisse-mens, et retrancher avec soin tout ce que j’ai jugé capable de fournir l’ombre d’un prétexte aux célèbres originaux du portrait que je voulais faire, tout cela n’a de rien servi. » On pouvait alors parler ainsi à Louis XIV,  il était jeune, amoureux et puissant ; sa vie était ouverte et brillante.

139. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Comme ils discouroient ensemble dans cette chambre, Charles s’étant réveillé, ouit cette voix, qu’il jugea approcher de celle de son frere, quoiqu’il ne pût pas discerner les mots, dont il s’étonna fort, & commença à avoir peur que ce ne fût l’ame de son frere qui revenoit.

140. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Vous pouvez par-là juger de sa sagesse & de sa bonne foi.

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Toutes les deux, loin d’être amenées naturellement dans ces deux pieces, y tombent des nues : il reste à juger les deux scenes détachées.

142. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

On se contente de juger que Molière a un grand sens moral, une grande influence morale, mais encore une fois n’est point moraliste.

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