On raconte que le goût du jeune Poquelin pour le théâtre eut l’occasion de se déclarer dès sa première jeunesse. […] Ces ornements dénaturent la tradition et présentent la jeunesse de Molière sous un faux jour. […] Et, en effet, il n’est que sage d’opposer à la jeunesse, que tentent ces destinées exceptionnelles, une prudente résistance ; l’opposition de la famille est surtout légitime. […] La troupe, avec la présomption de la jeunesse, prenait le nom de l’illustre Théâtre, l’adjectif illustre étant alors fort à la mode. […] Molière, en effet, ne menait pas ce train de jeunesse vagabonde étourdiment et sans but.
Le plaisir d’aimer fuit, passe avec la jeunesse, Et celui de haïr croît avec la vieillesse.
Les Romains, ayant imité les Grecs, n’ont point eu de théâtre national ; encore les ouvrages de Plaute et de Térence sont-ils d’excellents sujets d’étude pour les historiens ; on y retrouve une foule d’usages qu’eux seuls nous ont transmis, et rien ne nous fait mieux connaître la dissolution de la jeunesse de Rome, les séductions des courtisanes, l’effronterie des parasites, et enfin tous les éléments dont se composait la société sous les maîtres du monde.
Madame de Montespan, qui avait satisfait longtemps à ses deux besoins, n’y suffisait plus ; plus de jeunesse dans sa figure, ni dans sa taille : son esprit même avait vieilli : plus de ces saillies qui étonnent, qui égalent, qui font étincelle au milieu d’une cour.
La Cour ne lui fit pas perdre le goût qu’il avoit pris dès sa jeunesse pour la Comedie ; ses études n’avoient même servi qu’à l’y entretenir. […] Mais comme le temps pressoit, Moliere lui aida à changer ce qu’il avoit pillé, & à achever la Piece, qui fut prête dans le temps, & qui fut d’autant plus applaudie, que le Public se prêta à la jeunesse de M. […] * Elle y parut avec tant d’éclat qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour. […] Despreaux étant chez Mr. du Broussin avec Mr. le Duc de Vitri & Moliere, « ce dernier y devoit lire une Traduction de Lucrece en vers François, qu’il avoit faite dans sa jeunesse. […] Nôtre jeunesse est harcellée par de maudits parens, qui veulent que nous nous mettions un fatras de fariboles dans la tête.
Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir établi sa troupe à Paris ; il fit quelques pieces de theatre, & entre autres la Princesse d’Elide, où sa femme qui joua la Princesse, d parut avec tant d’éclat, qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour.
La traduction en vers du poème de Lucrèce que Molière composa dans sa jeunesse suffirait à manifester l’influence de Gassendi.