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109. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il semble que jamais ton nom n’avait jeté Tant d’éclat, ô poète ! […] Molière s’y jette à corps perdu. […] Vous avez tiré cette infortunée d’un précipice où son mérite l’avait jetée, et vous avez remis sur le théâtre un des beaux personnages qu’il ait portés. […] C’étaient là des croquis comme ceux qu’un peintre en voyage jette sur son album et dont il fait ensuite des tableaux. […] Il est douteux que la troupe fût sortie sans cela du pas scabreux où elle se trouva tout à coup jetée.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Lorsqu’il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussi-tôt est de baisser les yeux, Et de n’oser jamais le regarder en face Que quand d’un doux regard il lui veut faire grace.

111. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Mascarille vole la bourse d’Anselme & la jette à quelques pas de lui, pour n’être pas découvert.

112. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Pendant que Scapin explique son projet à Flaminia, Arlequin, par différents lazzi, interrompt la scène : tantôt il s’imagine d’avoir dans son chapeau des cerises qu’il fait semblant de manger, et d’en jeter les noyaux au visage de Scapin, tantôt il feint de vouloir attraper une mouche qui vole, de lui couper comiquement les ailes et de la manger, et choses pareilles.

113. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Quand il fut à la porte de la chambre, il heurta ; en entrant il jeta son manteau à terre et, s’étant coiffé du petit chapeau, il courut, sans rien dire, d’un bout de la chambre à l’autre en faisant des postures plaisantes.

114. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Il n’en avait pas fait un vrai dévot, preuve de plus que Tartuffe n’en était pas un faux : mais simplement un honnête homme, l’honnête homme qu’était Molière, un esprit philosophe et libre, opposant aux excès qui jettent l’homme hors de la raison l’autorité du bon sens, ami de nature et qui ne dédaignait point la raillerie. […] Livet10, va jusqu’à croire que ce n’est qu’alors qu’il reprit au Dépit cette délicieuse brouille des deux amoureux, qui est un hors-d’œuvre sans doute, et qui pourtant semble si utile, et pour nous intéresser à ces enfants et pour jeter sur la situation l’éclat joyeux de Dorine et ses naturelles rondeurs. […] — il ne réfléchit pas au ridicule que l’aventure va jeter sur son père ; il n’y voit qu’une occasion de se débarrasser de Tartuffe ; il ne veut pas écouter Elmire, il est au comble de la joie ; il veut se satisfaire et régale son père de la nouvelle toute fraîche.

115. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Lorsqu’un métaphysicien a défini avec intrépidité ce que nul ne connaît, il devient beaucoup plus prudent en prenant pied sur le sol de la réalité, ou, s’il continue à tracer dans les nuages ses lignes idéales, l’architecte jette à la dérobée maint coup d’œil sur la terre, et veille à ce que le plan qu’il lève là-haut ne soit pas trop fantastique. […] Il rit encore des roulements d’yeux et des contorsions du pauvre homme, lorsqu’il jette à Agnès, dans un transport d’amour et de rage, cette question d’un comique si sublime : Pourquoi ne m’aimer pas, madame l’impudente ? […] Et si, la conversation passant des vins d’Europe aux fleuves du nouveau monde, les buveurs échauffés agitaient en tumulte la question de savoir si le Tennessee se jette dans l’Ohio ou dans le Mississippi, Uranie terminerait encore le débat.

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