Autrefois, & dans sa nouveauté, Georges Dandin & le Malade imaginaire étoient appellés de ce nom, parce qu’ils avoient des intermedes. […] Qu’il laisse mettre au rang des farces Georges Dandin, le Malade imaginaire, les Fourberies de Scapin, le Bourgeois gentilhomme, & qu’il tâche de les imiter. […] Le Malade imaginaire, auquel les Medecins doivent plus qu’ils ne pensent, est un tableau aussi frappant & aussi moral qu’il y en ait au théatre.
Don Garcie de Navarre, jaloux sans sujet, autrefois, était devenu Alceste trahi par Célimène ; Sganarelle, Cocu imaginaire au temps de Don Garcie, devenait, au temps d’Amphitryon, le Mari confondu. […] Le malade imaginaire, au moment où il va être sacré médecin, ce qui est pour lui comme si on le faisait Dieu : Natura et pater meus Hominem me habent factum ; Mais vos me ( ce qui est bien plus ), Avetis factum medicum. […] Dans ces doutes sur sa maladie même, il voulut écrire et jouer, tout mourant, Le malade imaginaire. […] Le vendredi 17 février 1673, jour où « l’on devait donner la troisième représentation du Malade imaginaire, dit Grimarest, Molière se trouva tourmenté de sa fluxion beaucoup plus qu’à l’ordinaire, ce qui l’engagea à faire appeler sa femme, à qui il dit, en présence de Baron : « Tant que ma vie a été mêlée également de douleur et de plaisir, je me suis cru heureux; mais, aujourd’hui que je suis accablé de peines sans pouvoir compter sur un moment de satisfaction et de douceur, je vois bien qu’il me faut quitter la partie : Je ne puis plus tenir contre les douleurs et les déplaisirs, qui ne me donnent pas un moment de relâche. […] Je me reprocherais d’avoir négligé de leur donner du pain un seul jour, le pouvant faire absolument. » Mais il envoya chercher les comédiens, à qui il dit que, se sentant plus incommodé que de coutume, il ne jouerait point ce jour-là s’ils n’étaient prêts à quatre heures précises pour jouer la comédie : « Sans cela, leur dit-il, je ne puis m’y trouver, et vous pouvez rendre l’argent. » Les comédiens tinrent les lustres allumés précisément à quatre heures; Molière représenta avec beaucoup de difficulté, et la moitié des spectateurs s’aperçut qu’en prononçant juro, dans la cérémonie du Malade imaginaire, il lui prit une convulsion.
Comparons l’exposition qu’il fait de son caractere avec celle que le Malade imaginaire fait du sien.
En écoutant Le Misanthrope, Tartuffe, Le Malade imaginaire même, le public communie réellement dans un vaste sentiment d’humanité.
Faire de la psychologie sans le savoir, c’est n’avoir pour guide que l’étude des faits, sans être imbu des doctrines systématiques, si souvent basées sur des conceptions imaginaires et si souvent contradictoires, des diverses écoles philosophiques. […] Ce même effet a été reproduit d’une autre façon dans la scène xvii du Cocu imaginaire. […] Dans le Cocu imaginaire, Sganarelle, absorbé par l’idée que Lélie le trompe, ne peut retenir son indignation. […] Jeannel, si bien qu’il le considère comme un type artistique, imaginaire, et non pas naturel ; il croit qu’il ne s’est jamais rencontré de débauché pareil à Don Juan. […] L’inefficacité complète des moyens violents, et la puissance des bons procédés pour arriver au cœur de l’homme ainsi que pour l’amener à se comporter comme on le désire, principe sur lequel Molière insiste toujours, se trouvent encore plus spécialement mentionnées dans le Malade imaginaire.
de l’Empyrée amoureux d’une beauté imaginaire qui l’a charmé par les vers ingénieux qu’elle met dans le Mercure ; lorsqu’il croit les Muses attristées parcequ’il a perdu ses tablettes ; lorsqu’il se déclare malgré lui pour l’Auteur de la piece nouvelle ; sur-tout lorsqu’il seche dans l’impatience d’apprendre le succès de son ouvrage.
« Has theses tueri conabitur Asinius Asinionius de Monte Asinario, die Maii ; « Arbiter erit doctor Gratianus Campanaccius de Budrio ; pro laurea, in aula Francolinensi. » Après chaque réponse du candidat, les docteurs font entendre le chœur suivant, qui est antérieur de vingt-six ans au Bene, bene respondere de la cérémonie du Malade imaginaire : LI DOTTORI.