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145. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Un jour que Moliere se presenta pour faire le lit du Roi, R*** aussi Valet-de-Chambre de Sa Majesté, qui devoit faire le lit avec lui, se retira brusquement, en disant qu’il ne le feroit point avec un Comédien ; Bellocq s’approcha dans le moment, & dit : Monsieur de Moliere, vous voulez bien que j’aie l’honneur de faire le lit du Roi avec vous ? […] Le grand Prince de Condé l’honoroit de son estime & de son amitié, & lui faisoit l’honneur de le faire manger avec lui.

146. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Dans le conteur italien, une femme, devenue amoureuse d’un jeune homme qui ne songe point à elle, se sert de l’entremise d’un moine pour lui reprocher les prétendues tentatives qu’il fait contre son honneur, et de cette manière l’avertit d’exécuter précisément les mêmes choses dont elle l’accuse. […] Peu s’en fallut que ce malheur ne fondît sur lui dans le lieu et dans le moment même où il jouissait avec sécurité d’un honneur qui lui attirait l’envie de tous les autres courtisans. […] Je désire, pour l’honneur des lettres, que ces personnes aient raison, et même je penche à le croire ; mais je n’ai pas cru pouvoir me dispenser de rapporter un fait qui est cité dans vingt ouvrages, n’est démenti dans aucun, et, après tout, n’a rien d’absolument invraisemblable.

147. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine, et qu’une hypocrisie détestable.

148. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Les honneurs sont venus, mais l’argent est resté en route. […] Les honneurs, toutefois, sont venus, si l’argent est resté en route. […] L’année qui avait précédé l’École des Femmes, il lui avait permis de le suivre en Lorraine, et, l’année qui suivit, c’est-à-dire en 1664, il lui fit l’insigne honneur d’être le parrain de son premier enfant. […] Alors, en effet, se trouvait à Paris une seconde troupe de comédiens que le roi voulut bien admettre plus d’une fois à l’honneur de l’amuser, le soir, dans sa chambre. […] « Quand il descendit du théâtre, dit Sauvai qui lui fait trop d’honneur, la farce en descendit », Ainsi voilà donc la farce sans acteur et sans théâtre.

149. (1910) Rousseau contre Molière

C’est aussi l’apologie, la justification très en règle, ce qui est odieux, du Don Juan gentilhomme qui porte le déshonneur chez un bourgeois et qui prétend que c’est un très grand honneur qu’il y porte réellement, et, à bien prendre les choses, Nous vous faisons, étant seigneur, En vous trompant beaucoup d’honneur. […] Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui. […] Le patriotisme considère la patrie comme une cause dont on est l’effet ; le civisme considère la patrie comme une cause finale dont on a l’honneur, le mérite et le devoir d’être le moyen. […] C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir, Non la sévérité que nous leur faisons voir. […] Une paysanne un peu dégrossie ou une grisette un peu nettoyée, surtout femme d’intérieur et bonne ménagère, mais qui cependant lui eût fait quelque honneur devant ses amis : voilà ce que Rousseau a rêvé en traçant le portrait de Sophie.

150. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Quelques écrivains ont fait honneur à l’influence d’Anne d’Autriche et à l’esprit espagnol apporté par elle en France, du premier essor de Corneille.

151. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Les sociétés formées des débris de l’hôtel Rambouillet, les femmes de bonne compagnie, voient sans déplaisir Molière ramener au naturel les affectations de pruderie et de bel esprit ; mais elles continuent à mettre en honneur l’honnêteté, la décence des mœurs, la pureté et l’élégance du langage, et elles parviennent à en assurer le triomphe.

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