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91. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Il est raisonnable, enfin, lorsqu’il préfère pour époux de sa fille l’aimable et honnête Clitandre à ce vil et sot pédant de Trissotin. […] Chrysale est un honnête bourgeois, riche d’un patrimoine acquis peut-être par le commerce, qui, restant indifférent, étranger même au progrès de la civilisation, a conservé toute la simplicité des opinions anciennes et des mœurs paternelles : du reste, raisonnable, mais borné, ayant des volontés, mais privé de la force nécessaire pour les faire prévaloir, il est le type de ces bons maris, qui ont laissé prendre à leurs femmes un empire dont ils enragent ; qui, cachant leur faiblesse sous le nom d’amour du repos, endurent un malheur de toute la vie pour éviter une querelle d’un quart d’heure ; mais qui se vengent de la tyrannie qu’ils subissent, en querellant ceux qui sont de leur avis, en les contraignant quand ils ne s’opposent à rien, et en leur ordonnant impérieusement ce qu’ils ont envie de faire. […] Le feint trépassement d’Argan et les fausses lettres apportées par Ariste sont deux épreuves qui ont également pour objet et pour résultat de mettre en lumière les sentiments odieux de Béline et de Trissotin, en même temps que les sentiments honnêtes d’Angélique et de Clitandre.

92. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Ce type de la parfaite honnête femme telle que la comprenait Molière, d’une raison si calme et d’un si ferme bon sens, pourrait sembler un peu froid. […] Aussi Armande crut-elle pouvoir aborder le rôle avec tous ses avantages : le jour de la première représentation publique, elle s’était parée si magnifiquement que son mari dut lui rappeler qu’elle faisait « le personnage d’une honnête femme » et l’engager à prendre un costume moins éclatant. […] Voilà, dit-on, Armande prise par Molière aux Béjart, vers le même âge, et confiée dans le Languedoc aux soins d’une honnête et sûre famille.

93. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Je demande présentement si parmi le monde comme il faut, & dans la bonne compagnie, il est reçu qu’une femme écrive de sa propre main un billet doux à un fat qu’elle méprise ; s’il est décent qu’elle engage une jeune personne honnête, franche, naïve, à faire la même sottise ; & qu’elles laissent ensuite toutes deux leurs lettres entre les mains d’un homme qu’elles poussent à bout, d’un homme qui doit dans peu, dit-on, faire imprimer ses lettres, d’un homme enfin qu’elles savent très capable de les déshonorer pour prix de leurs railleries outrées.

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

J’ai pris la même résolution : & puisque nos motifs sont si honnêtes, pourquoi nous défierions-nous du succès ?

95. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Dans sa conduite avec ses ennemis, ses rivaux, ses protecteurs, les grands personnages, le roi, on voit un homme très honnête, très droit, mais très souple et très avisé. […] Et même, il étoit prévenu que c’étoit une vertu ; de sorte que celui de ses amis qui étoit le plus régulier et le plus arrangé étoit celui qu’il estimoit le plus. » Là-dessus, un honnête biographe s’étonne et s’indigne ; avec J. […] Les trois années qui suivent marquent une période de trêve dans cette guerre déclarée à la médecine ; non seulement Molière n’écrit rien contre elle, mais dans la préface de Tartuffe, publiée en 1669, il semble faire amende honorable : « La médecine est un art profitable, dit-il, et chacun la révère comme une des plus excellentes choses que nous ayons. » La même année, il est au mieux avec un « fort honnête médecin, dont il a l’honneur d’être le malade, » car il sollicite pour lui la faveur royale et plaisante agréablement sur ces relations, aussi bien dans le placet lui-même que dans une conversation avec Louis XIV : « Que vous fait votre médecin ?

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

On lui dit que la fille, quoique sans bien & sans appui, est de famille honnête ; & qu’à moins que de l’épouser, on ne peut souffrir ses poursuites.

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Gitte feint de se jetter dans un puits ; Angélique fait semblant de se tuer d’un coup de couteau : voilà toute la différence qu’il y a dans le tour que jouent ces deux honnêtes femmes à leurs époux.

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