n’était-elle pas de celles qui donnent à l’esprit le plus d’étendue et de lumières, qui s’allie ni le plus naturellement et le plus étroitement aux qualités morales, au perfectionnement de la raison, au sentiment du beau et du grand, à la délicatesse du goût, et se prêtent le mieux aux plaisirs d’une imagination sage et réglée ?
La princesse Parthénie madame de Sablé) avait le goût aussi délicat que l’esprit ; rien n’égalait la magnificence des festins qu’elle faisait : tous les mets en étaient exquis, et sa propreté a été au-delà de tout ce qu’on peut imaginer.
Le gaz flambait et alors apparaissait une coquette salle, véritable bonbonnière décorée avec grand art et un goût raffiné. […] Les autres genres, dans ce qu’on peut appeler la littérature d’imagination, ont eu leurs progrès successifs, leur éclat et leur décadence, qui a tenu à l’épuisement du génie et non pas toujours à la corruption du goût public ou aux vicissitudes du langage. […] Ayant devant elle un champ plus vaste et plus libre, elle est obligée à moins de détours et de déguisements pour s’accommoder au goût de chaque époque, et l’époque s’y montre naïvement ce qu’elle est. […] Mais il y avait jadis répandu sur tout un vernis brillant et léger qui s’efface et qui tenait pour beaucoup à l’amour désintéressé des lettres et au goût des choses de l’esprit, à présent si dédaignées. […] Dans une forme imitée de Fénelon et de Montesquieu, Weiss met en scène de grands génies, qu’il a pris à sa manière et selon son goût, non sans leur prêter quelque chose de l’esprit de son époque, je veux dire de l’esprit des premières années du règne de Napoléon III.
Mais comme, dans ce siecle charmant, tout est soumis au tribunal des Dames, qu’elles font sur-tout le sort des ouvrages de génie, & qu’il importe beaucoup à la république des lettres que le plus grand nombre ait des idées vraies, justes & dignes de ce goût fin, délicat & naturel que le beau sexe a reçu en partage, je me contenterai de faire remarquer aux Dames qui seront en ceci d’un avis contraire au mien, qu’il faut bien moins d’adresse pour présider à la parure d’une femme jeune & jolie, qu’à celle d’une vieille : & elles se récrieront, sur-tout si elles sont parées des fleurs de la beauté & de la jeunesse ; il a raison : Madame une telle, par exemple, est un sujet ingrat, que l’art de trois Marthons des mieux stylées ne sauroit embellir ; elle est toujours d’une laideur amere : si !
Il me semble qu’un monologue comique dans ce goût, seroit, tout comme dans la tragédie, plus ou moins intéressant, selon ce que l’acteur verroit35.
Le grand art d’un Auteur Comique seroit de se rendre intéressant sans aucun des moyens employés si souvent en Espagne, en Italie, à Londres, & par malheur sur notre théâtre, en dépit du goût, du bon sens & de Thalie.
Une corme brillante & fraîche D’une jeune fillette avoit charmé les yeux ; Mais ce fruit, qui sembloit un fruit délicieux, Au goût parut dur & revêche.