Ils commencent par les transformer en grosses farces très épicées, très cyniques, comme l’exigeait le goût d’un public encore grossier. […] Le goût du théâtre s’était développé de bonne heure dans cette famille des Béjart. […] L’esprit d’aventure venait volontiers en aide, à cette époque, au goût de la comédie. […] Il prend la lettre et la décachette ; mais il remplace la rédaction de l’amoureux par une improvisation de son goût. […] Il connut par là les goûts du siècle, il vit bien qu’il était malade et que les bonnes choses ne lui plaisaient pas.
En vain tu rencontrais pour auguste patronne La faveur de Condé, l’amitié de Vivonne ; En vain, quand du faux goût hardi persécuteur, Ton bon sens le livrait aux ris du spectateur, De la postérité devançant le suffrage, Un vieillard t’applaudit et te cria : Courage !
Goldoni que je fais un pareil reproche, c’est au goût de sa nation, que ce grand homme n’a pu entiérement corriger.
Moliere voyant par sa propre expérience, ou persuadé par la justesse de son goût, que les pieces faites pour amener des danses, des chants, des machines, des décorations, & analogues à la façon de penser ou à la situation momentanée de quelques personnes, ne pouvoient avoir qu’un succès passager, n’a traité dans ce genre que celles dont son maître ou les circonstances lui indiquoient le sujet.
imprimée depuis quelques jours, chez Prault fils, débute par cette judicieuse réflexion : « Le goût de bien des Lecteurs pour les choses frivoles, & l’envie de faire un Volume de ce qui ne devroit remplir que peu de pages, sont cause que l’Histoire des Hommes célebres est presque toujours gâtée par des détails inutiles, & des contes populaires aussi faux qu’insipides : on y ajoute souvent des critiques injustes de leurs Ouvrages ».
Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. »Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société.
Oui ; mais je voudrois bien qu’il ne s’y servît pas ; C’est un fort méchant plat que sa sotte personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu’il donne. […] Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût, tant il est difficile : Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bel esprit ; Que c’est être savant que trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer & de rire, Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens : Aux conversations même il trouve à reprendre ; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre, Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.