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111. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Son génie n’est pas là ; ce n’est pas là sa besogne d’auteur dramatique. […] C’est un homme dont l’instinct, dont le génie, dont la fonction est de représenter ses semblables. […] Son siècle, à défaut de son génie, lui eût conseillé et imposé un peu plus d’ambition.

112. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Bientôt, à ces élèves Gassendi en adjoignit un autre qui n’avait pas seulement de l’esprit, mais aussi du génie, Molière, camarade de Bernier et de Chapelle au collège de Clermont, à Paris, qui l’avait frappé par sa vive et précoce intelligence. Je n’ai pas la prétention, après tant d’autres plus habiles, de faire l’éloge et la critique du génie comique de Molière.

113. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Ces ressorts, comme tous ceux d’un drame, produisent différents effets, selon le génie de l’Auteur qui les fait agir : souvent ils excitent le rire le plus bas, quelquefois ils font verser les larmes les plus ameres, & ils peuvent remplir les différents degrés qui séparent ces deux extrêmes. […] On vient de voir comme une méprise peut rendre une piece ou une scene plus ou moins comique, selon le génie de l’Auteur.

114. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

On peut dire que ce Poëte est ici le modele des plus grands génies ». […] Une petite bagatelle à scenes détachées peut échapper à un homme d’esprit, même à un homme de génie ; il la donne alors sans prétention ; c’est un enfant perdu qu’il livre au caprice du public : s’il fait plusieurs actes, l’ouvrage acquiert pour lors une certaine consistance qui le fait juger avec sévérité.

115. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

A notre avis, il ne faut pas aller si loin, il ne faut pas chercher hors de France l’origine, même lointaine, de ce pur génie français. […] Sûr de l’impunité glorieuse qu’on devait à son génie, Molière faisait son métier de conquérant. […] N’est-ce point là un coup de génie ? […] Fut-on un génie comme celui dont nous parlons, toujours on subit les influences de la Mode, les exigences du Goût. […] Elle se perd en des complications qui ne sont pas de notre esprit net et lucide, et qui étaient encore bien moins du génie de Molière, le génie de la vérité et du bon sens.

116. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Mais à quoi bon tant de pages pour honorer le génie ! […] Ils portaient avec eux le génie de la France, et ils adoucirent, au fond de leurs donjons, ces vieux tyrans de nos provinces lointaines. […] Il lui fallait un adversaire plus digne de sa force et de son génie. […] S’il fallait le génie et la flamme d’en haut pour concevoir et pour exécuter une telle œuvre, quelle habileté, quelle insinuation, auprès du roi, auprès du haut clergé, serait jamais capable de la faire accepter ? […] Le grand comique fut, par excellence, un génie éducateur, et de la foule et des individus.

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Pour être magnifiques, ils le sont ; mais aussi le génie de l’auteur dédaigne trop les calculs mesquins. […] Il n’avait qu’à y ajouter sa propre passion… et son génie. […] Le dernier trait surtout est sublime ; mais, de ces trente vers, pour faire sortir le chef-d’œuvre immortel, il fallait le génie de Molière. […] « La police », raconte Girault de Saint-Fargeau, à qui je laisse la responsabilité de l’anecdote, « indignée de l’affront fait à un homme de génie, ordonna au fripier mal appris de rétablir les choses dans leur ancien état ». […] Pendant plusieurs mois par an, ses comédiens jouent hors de son pays, et alors leur ensemble et leur mise en scène font rage, quoique la société manque de génies.

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