Du Bos, ou Dubos Jean-baptiste, abbé (Beauvais 1670 – Paris 1742) : historien, critique et diplomate français.
» C’est en ces termes que Fénelon dans sa Lettre à l’Académie française, — et cinquante ans seulement après la mort de Molière, — croyait devoir déjà s’excuser de ce qu’il allait oser dire de l’auteur de Tartufe et du Misanthrope. […] La Comédie Française célèbre l’anniversaire de son illustre ancêtre à la date précise du 15 ; toutefois ce n’est là que la date du baptême, et il reste possible que Molière fût né quelques jours auparavant. […] En outre, il a composé un traité d’Observations sur la langue française, destiné à compléter Vaugelas ; un Dictionnaire des Arts ; un Dictionnaire de Géographie, sans parler d’une traduction en vers des quinze livres des Métamorphoses d’Ovide. […] Chacun des spectateurs de ses pièces peut se reconnaître, ou reconnaître son voisin, dans ces personnages français. […] Mais soit rapidité de l’improvisation, soit autre chose, il semble certain que Molière est un peu gêné, sinon par la rime, du moins par l’ampleur de l’alexandrin français.
. – 1665) : comédien français.
Avertissement Il manquait à la littérature française un commentaire complet des comédies de Molière. […] A la suite, est la vie de Molière, et le jugement que je porte sur le génie de cet écrivain, qui a contribué si puissamment à la prééminence que le théâtre français a sur tous les autres. […] C’est pour eux qu’il faut frapper plus fort que juste : telle est la maxime constante de ceux qui travaillent pour nos petits théâtres ; tous leurs ouvrages réussissent ; leurs spectateurs accoutumés versent des larmes, tandis qu’un habitué des Français, que la curiosité seule a attiré, baille et finit par s’endormir.
Il écrit à Racine les vers suivants : Et qu’importe à nos vers que Perrin les admire, Que l’auteur du Jonas s’empresse pour les lire ; Qu’ils charment de Senlis le poète idiot127, Ou le sec traducteur du français d’Amyot, Pourvu qu’avec éclat leurs rimes débitées Soient du peuple, des grands, des provinces goûtées, Pourvu qu’ils puissent plaire au plus puissant des rois, Qu’à Chantilly Condé les souffre quelquefois, Qu’Enghien en soit touché, que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marsillac et Pomponne, Et mille autres qu’ici je ne puis faire entrer, À leurs traits délicats se laissent pénétrer ! […] Boileau, à dater de 1677, époque de son épître à Racine, jusqu’en 1693, temps où parut la satire des Femmes, ne publia aucun autre écrit que son discours de réception à l’Académie française, en 1684. […] Au mois de mai 1684, dans son discours de réception à l’Académie française, il fit amende honorable sur ses contes, qui avaient longtemps empêché le roi d’approuver son élection.
C’est par ces mérites indéniables qu’il est permis de voir en lui l’expression la plus exacte, l’incarnation de l’esprit français. En l’adorant, en l’exaltant, en le surfaisant même quelque peu, l’esprit français s’admire lui-même ; c’est là un travers peut-être, mais n’espérez pas qu’il s’en corrige. […] Il est, au fond, tout aussi moliériste qu’eux-mêmes, beaucoup plus même qu’il ne le croit ou qu’il ne lui plaît d’en convenir : il l’a prouvé en d’excellentes pages de ses Études critiques sur la littérature française. […] Il est cependant bien suspect, ce racontar du vieux chapelain, dont l’auteur du Parnasse français ne nous fait pas même connaître le nom, et je l’ai jadis assez irrévérencieusement traité de radotage. […] Tout ceci parait péremptoire contre la thèse de l’excommunication, thèse combattue d’ailleurs par le chef reconnu de l’école théologique française, le cardinal Gousset.
S’étant formé en Italie, notamment sous la direction de Carissini, Charpentier s’est forgé une manière très personnelle de faire la synthèse entre l’apport italien et le goût français en musique.