En d’autres termes, le jeune Poquelin, emporté par la folle passion qu’il avait pour le théâtre, aurait été jusqu’à se proposer pour servir de pitre à ces charlatans. […] J’aurai dirigé son éducation Avec tant de tendresse et de précaution ; Je l’aurai fait passer chez moi dès son enfance, Et j’en aurai chéri la plus tendre espérance ; Mon cœur aura bâti sur ses attraits naissants, Et cru la mitonner pour moi durant treize ans, Afin qu’un jeune fou dont elle s’amourache Me la vienne enlever jusque sur la moustache, Lorsqu’elle est avec moi mariée à demi ! […] Molière représentait dans le prologue le valet de chien Lyciscas et dans la comédie le fou Moron.
1801, Moliérana, 11, p. 42 Tome I, p. 284-285 Despréaux disait que, lisant à Molière sa satire qui commence par : D’où vient, cher le Vayer46, que l’homme le moins sage Pense lui seul avoir la raison en partage, Et qu’il n’est point de fou qui, par belles raisons, Ne loge son voisin aux Petites-Maisons, etc. […] Molière avait peut-être en vue cette idée, quand, à la fin de la première Scène de L’École des femmes, il faisait dire d’Arnolphe par Chrysalde : Ma foi, je le tiens fou de toutes les manières.
un peu folle peut-être ; mais quel chef ils avaient ! […] Messieurs les marquis critiquaient et prétendaient que Molière était fou.
Observons, d’ailleurs, que Boursault, dont nous plaignons aujourd’hui la disgrâce, en considération de deux ou trois bons ouvrages, et d’autant d’actions honnêtes qui recommandent également sa mémoire, était encore au dernier rang des écrivains, quand il eut la folle audace d’insulter Molière, et que c’est, si j’ose ainsi m’exprimer, par une espèce d’anachronisme assez fréquent dans l’histoire critique des arts, que nous transportons à l’auteur des Cadenas, et du Mort vivant un intérêt qui n’est dû qu’à celui du Mercure galant et d’Ésope à la Cour.
Ce vieux bouc veut envoyer son fils en je ne sais quelle ville, pour s’ôter un rival ; &, afin de venir à bout de cette entreprise, il lui veut faire accroire qu’il est fou.
Car, retenez-le bien, tout ce qui se fait ici-bas entre les mortels est essentiellement fou, et fait par des fous pour des fous. […] Comme on dit : « De part et d’autre, c’était le temps des belles folies et des folles beautés. » Dancourt était né à Fontainebleau le même jour que le grand Dauphin.
Les autres pièces qui composent ce volume ne sont pas moins intéressantes dans leur genre pour l’histoire du théâtre français ; nous espérons que le lecteur verra avec plaisir les articles d’Agésilas, d’Attila, du Médecin malgré lui, du Ballet des Muses, du Sicilien, d’Amphitryon, de George Dandin, de Pourceaugnac, du Jaloux invisible, de La Veuve à la mode, de Délie, de La Folle Querelle, première critique et première parodie en forme de comédie (de la tragédie d’Andromaque), des Faux Moscovites, du Courtisan parfait, du Baron d’Albikrac, du Jeune Marius, de La Fête de Vénus, de La Femme juge et partie, etc. […] disait M. le duc de ***, Molière est-il fou, et nous prend-il pour des benêts, de nous faire essuyer cinq actes en prose ?