Regnier, fort de cette double circonstance, terminait en demandant que le monument projeté fût consacré à la mémoire de celui qui fut le père de la comédie française. […] noble enfant du peuple de Paris, De ce siècle si grand un des plus grands esprits, Né de parents obscurs, dans les bruits de la Halle13, Il a dû son bon sens, sa verve originale, A ce contact du peuple, à ces libres instincts, Qui, dans un plus haut rang, trop souvent sont éteints ; D’un esprit sain et fort, d’un cœur plein de droiture, Nul préjugé d’abord n’a faussé sa nature, À l’étude en naissant n’étant point asservi, C’est son propre génie, enfant, qu’il a suivi. […] … À son ardente inquiétude Que dompta si longtemps l’étude, Il faut enfin un élément ; À cette âme, où l’instinct l’emporte, Il faut la vie errante et forte, La passion, le mouvement ! […] Si quelque Satyrique à la sainte colère Flagelle comme moi les abus qu’on tolère, Vous-mêmes, du génie encouragez l’effort : En s’appuyant sur lui le pouvoir est plus fort, Aux nations, c’est lui qui trace la carrière ; Devant le siècle en marche il porte la lumière ; Sentinelle avancée ! […] Après la représentation, se trouvant fort mal, il rentra dans sa maison, rue de Richelieu (qui porte aujourd’hui le n. 34).
J’aime fort la comparaison qu’on a toujours faite de la peinture avec la poésie : elles sont sœurs & se ressemblent beaucoup. […] Si au contraire elle est intéressante, les personnages intéressants doivent, avant leur sortie, avoir employé les gestes, la voix & les expressions les plus fortes pour nous pénétrer de son importance : pourquoi donc faire succéder à des coups de pinceau fort énergiques, un barbouillage qui ne rend que foiblement la même idée ?
Il est fort beau sans doute, & jette quantité de feux. […] Vaugelas fut de l’Académie, & mourut, en 1650, fort pauvre : son testament est remarquable.
Je m’étois attaché tout à la fois à deux Dames fort aimables ; l’une étoit brune & l’autre blonde : leurs appas différents ne donnoient aucun avantage dans mon cœur à l’une sur l’autre, & ne servoient qu’à me tenir dans l’équilibre, & à me les faire aimer toutes deux également. Elles se connoissoient, sans que je le susse parcequ’elles logeoient dans des quartiers fort éloignés l’un de l’autre, & se voyoient rarement.
« Elle était située, dit-elle à sa fille, au fond du faubourg Saint-Germain, fort au-delà de madame de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une belle et grande maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements. […] Si les paroles du roi ne prouvent pas en lui réveil d’un sentiment nouveau, il est du moins certain qu’elles durent faire une vive impression sur deux personnes fort intéressées a les étudier, après les avoir entendues.
On disputera fort et ferme de part et d’autre, sans que personne se rende.
Jusque-là nous n’avons encore trouvé rien de trop favorable à ceux qui nous vantent si fort la morale de M. de Molière, et qui publient hautement dans Paris, qu’il a corrigé plus de défauts à la Cour et à la ville lui seul que tous les prédicateurs ensemble. […] À dire le vrai, ces pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe, et à ces grands coups de maître : mais elles ne sont pourtant pas d’un écolier, et l’on y trouve toujours une certaine finesse répandue que le seul Molière avait pour en assaisonner les moindres ouvrages.