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192. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Regnier, fort de cette double circonstance, terminait en demandant que le monument projeté fût consacré à la mémoire de celui qui fut le père de la comédie française. […] noble enfant du peuple de Paris, De ce siècle si grand un des plus grands esprits, Né de parents obscurs, dans les bruits de la Halle13, Il a dû son bon sens, sa verve originale, A ce contact du peuple, à ces libres instincts, Qui, dans un plus haut rang, trop souvent sont éteints ; D’un esprit sain et fort, d’un cœur plein de droiture, Nul préjugé d’abord n’a faussé sa nature, À l’étude en naissant n’étant point asservi, C’est son propre génie, enfant, qu’il a suivi. […] … À son ardente inquiétude Que dompta si longtemps l’étude, Il faut enfin un élément ; À cette âme, où l’instinct l’emporte, Il faut la vie errante et forte, La passion, le mouvement ! […] Si quelque Satyrique à la sainte colère Flagelle comme moi les abus qu’on tolère, Vous-mêmes, du génie encouragez l’effort : En s’appuyant sur lui le pouvoir est plus fort, Aux nations, c’est lui qui trace la carrière ; Devant le siècle en marche il porte la lumière ; Sentinelle avancée ! […] Après la représentation, se trouvant fort mal, il rentra dans sa maison, rue de Richelieu (qui porte aujourd’hui le n. 34).

193. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

J’aime fort la comparaison qu’on a toujours faite de la peinture avec la poésie : elles sont sœurs & se ressemblent beaucoup. […] Si au contraire elle est intéressante, les personnages intéressants doivent, avant leur sortie, avoir employé les gestes, la voix & les expressions les plus fortes pour nous pénétrer de son importance : pourquoi donc faire succéder à des coups de pinceau fort énergiques, un barbouillage qui ne rend que foiblement la même idée ?

194. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Il est fort beau sans doute, & jette quantité de feux. […] Vaugelas fut de l’Académie, & mourut, en 1650, fort pauvre : son testament est remarquable.

195. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. M. DE SAINT-FOIX. » pp. 288-296

Je m’étois attaché tout à la fois à deux Dames fort aimables ; l’une étoit brune & l’autre blonde : leurs appas différents ne donnoient aucun avantage dans mon cœur à l’une sur l’autre, & ne servoient qu’à me tenir dans l’équilibre, & à me les faire aimer toutes deux également. Elles se connoissoient, sans que je le susse parcequ’elles logeoient dans des quartiers fort éloignés l’un de l’autre, & se voyoient rarement.

196. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

« Elle était située, dit-elle à sa fille, au fond du faubourg Saint-Germain, fort au-delà de madame de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une belle et grande maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements. […] Si les paroles du roi ne prouvent pas en lui réveil d’un sentiment nouveau, il est du moins certain qu’elles durent faire une vive impression sur deux personnes fort intéressées a les étudier, après les avoir entendues.

197. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « epigraph »

On disputera fort et ferme de part et d’autre, sans que personne se rende.

198. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Jusque-là nous n’avons encore trouvé rien de trop favorable à ceux qui nous vantent si fort la morale de M. de Molière, et qui publient hautement dans Paris, qu’il a corrigé plus de défauts à la Cour et à la ville lui seul que tous les prédicateurs ensemble. […] À dire le vrai, ces pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe, et à ces grands coups de maître : mais elles ne sont pourtant pas d’un écolier, et l’on y trouve toujours une certaine finesse répandue que le seul Molière avait pour en assaisonner les moindres ouvrages.

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