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150. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Par exemple, pour ne parler que des femmes, puisqu’ici nous n’étudions que les femmes de Molière, ne les a-t-il pas formées à tous les caractères ? […] La Nature amoureuse, en vous mettant au monde, S’efforça de vous faire ici-bas sans seconde, Et, prodigue, employa ses plus riches trésors À vous former les traits de l’esprit et du corps. […] Une foule vous accompagne Et la moitié de vos amants Pourrait former trois régiments Plus forts que celui de Champagne.

151. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Don Pedre fit coucher ses valets, & ayant fait retirer les servantes de sa femme après qu’elles l’eurent déshabillée, s’enferma avec elle dans sa chambre ; & là Don Pedre, par un raffinement de prudence qui étoit la plus grande folie du monde, exécuta le plus capricieux dessein que pouvoit jamais former un homme qui avoit passé toute sa vie pour un homme d’esprit.

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Pour servir ce rival, as-tu formé l’envie, Dis-moi, de m’arracher & le cœur & la vie ?

153. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Ou quelle expérience sa pu former de l’observation de ce grand nombre d’astres qu’on n’a pu voir encore deux fois dans la même disposition ?  […] Tous ces types, bien groupés, forment un tableau plein de vie, d’une couleur et d’un relief extraordinaires et qui est divertissant à souhait. […] Les Chrysale sont assez nombreux pour former un très bon public. […] Pourquoi voulez-vous, dis-je, en prenant une femme, Qu’on soit digne, à son choix, de louange ou de blâme, Et qu’on s’aille former un monstre plein d’effroi De l’affront que nous fait son manquement de foi ? […] Il les a devinées et il les a un peu rêvées, et précisément parce qu’il avait fréquenté qui ne leur ressemblait pas, il les a rêvées très saines, très pures, très exquises, pour satisfaire un idéal qu’il s’était formé.

154. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Une grossièreté plate et licencieuse, ou des fadeurs soporifiques, formaient un dialogue qui répondait à tout le reste. […] Lorsqu’il joue toute la cour, et qu’il n’épargne que l’auguste  personne du roi, que l’éclat de son mérite rend plus considérable que celui de son trône, il ne s’aperçoit pas que cet incomparable monarque est toujours accompagné des gens qu’il veut rendre ridicules ; que ce sont eux qui forment sa cour ; que c’est avec eux qu’il se divertit ; que c’est avec eux qu’il s’entretient, et que c’est avec  eux qu’il donne de la terreur à ses ennemis.

155. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Les vers les plus nobles, les plus doux, les plus sublimes de la langue, se terminent par des monosyllabes formés de cette diphtongue.

156. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Que de fois le pantin l’a emporté sur l’homme d’État, le polichinelle sur l’homme de guerre, et surtout que de fois la poupée a triomphé de la vraie et sincère beauté intelligente, honnête et formée à tous les grands préceptes du beau et du bon ! […] Le bel insecte qui reluit au soleil, tout fier de sa cuirasse resplendissante, le papillon, fleur volante qui s’en va de feuille en feuille au gré du vent qui souffle ; l’herbe qui se cache dans un tas d’herbes, et qu’il faut reconnaître à son fruit à peine formé, ce sont là des joies qui tiennent à des joies saintes. […] Quels beaux comédiens il va chercher pour former cette illustre compagnie à son poète I Comme il hésite lui-même à accepter un petit rôle dans ces comédies ainsi montées ! […] Aussitôt paraissent les nuées qui forment le chœur de la comédie. […] A-t-on même le temps de former des désirs ?

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