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116. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Sans cette étude préliminaire, on ne saura jamais comment le fils du tapissier destiné par sa naissance à meubler les appartements du roi, put devenir un profond philosophe et un grand poète comique. […] A la table royale il le convie un jour ; Il fait plus : à Versaille, entouré de sa cour, Avec cette princesse, alors heureuse et belle Qu’un cri de Bossuet devait rendre immortelle15, De Molière outragé, que son grand cœur défend, Sur les fonts de baptême il veut tenir l’enfant, Et le fils d’un acteur, malgré l’intolérance, A reçu devant Dieu le nom du roi de France. […] pour nous, fils orgueilleux, Il aurait des leçons comme pour nos aïeux : De notre âge on verrait sa sévère justice Censurer chaque erreur, combattre chaque vice ; Il oserait railler sous leur masque moral L’intrigant philanthrope et le faux libéral ; L’avocat tout gonflé de sa creuse faconde ; L’utopiste en travail de refaire le monde ; Le souple ambitieux au pouvoir toujours prêt, Ne servant pas l’État mais son propre intérêt ; Le parvenu, malgré l’égalité conquise, Parant d’un vieux blason sa moderne sottise ; A la fraude exercé, l’avide industriel Mettant en actions, l’eau, la terre et le ciel ; Anonyme assassin, l’abject folliculaire Calomniant au prix d’un infâme salaire ; La femme, en homme libre osant se transformer, Oubliant que sa force est de plaire et d’aimer ! […] Une pauvre vieille femme surtout se lit remarquer : toute tremblante, elle déposa son obole en détournant la tête et en s’essuyant les yeux, car elle avait vu Caillié tout enfant et elle disait : celui-ci était le camarade de mon fils ; il était le dernier parmi nous, et voilà qu’aujourd’hui il est le premier.

117. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Après cela, il n’est pas étonnant que Molière soit ferré sur les principes, et parle si respectueusement de ceux qui les suivent les yeux fermés. « Sur toute chose (dit un père de son fils), ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre, ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine (20). » Voilà qui est clair. […] Voici que sa raillerie devient de plus en plus mordante, et Gassendi, qui ne veut pas admettre la circulation du sang, est mis à côté des Diafoirus, père et fils, et de tous ceux qui refusent « d’écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes du siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine (43). » Est-ce assez fort ? […] Au moment où notre poète venait de terminer ses humanités, le père de son ami Chapelle, voulant léguer à ce fils naturel, à défaut de son nom, au moins une éducation solide, engagea Gassendi à lui donner des leçons. […] Voyez enfin don Juan et son valet trop crédule, — l’avare et son fils le dissipateur, — les femmes savantes et le rustre Chrysale,… et partout vous apparaissent deux caractères opposés, semblables à deux statues plus ou moins effrayantes et destinées à vous montrer deux précipices entre lesquels l’homme doit se frayer sa route pour marcher en sûreté.

118. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Elle ne joue pas dans le Mariage forcé, qui est du 29 janvier 1664, car le 19 elle a donné un fils à Molière. […] Armande s’était mariée le 20 février 1662, et, le 10 janvier 1664, elle donnait un fils à Molière. […] Le 15 septembre 1672, il devenait père pour la troisième fois ; il lui naissait un fils. […] Il faut ajouter à l’honneur de l’un et de l’autre que, dans leur ménage, la mémoire de Molière fut entourée non-seulement de « respect, » mais de « vénération. » Ce sont les propres termes qu’employait en parlant du premier mari de sa mère, un fils né de leur mariage : en 1698, à peine âgé de vingt ans, ce jeune homme avait imaginé d’achever et de mettre en vers libres la Mélicerte de Molière, et c’est dans la préface de ce travail bien inutile qu’il s’exprimait de cette façon. […] Mais elle s’attachait de plus en plus à son intérieur, où elle vivait très retirée, au fils qu’elle avait eu de Guérin, enfin à une riante maison des champs qu’elle possédait à Meudon et où elle passait tout le temps que lui laissait le théâtre.

119. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

On se fût cru à une première représentation d’Alexandre Dumas fils. […] Un grand benêt de fils aussi sot que son père. […] il donne dans d’impossibles bourdes qui ne tromperaient pas le dernier des sots ; je vois, moi, tous les fils blancs dont ses malices sont cousues ; ces fils sont gros comme des câbles, et, lui, l’idiot, il ne les aperçoit pas ! […] C’est elle qui, chargée d’approcher des fauteuils pour la compagnie, donnera au fils de M.  […] Diafoirus entame un long éloge de son fils.

120. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Chapelle était fils de M. […] 5° Le 20 janvier 1664, Le Grand Benêt De Fils : ce canevas pourrait bien être le modèle du Thomas Diafoirus du Malade imaginaire. […] Le fils de Beauchâteau fut célèbre à huit ans. […] Son théâtre a été imprimé avec celui de son fils, auteur de la Femme juge et partie, qui partagea un moment avec le Tartuffe la faveur du public. […] Il est surprenant que Grimarest n’en ait pas dit un mot dans un livre dont le fils paraît avoir fourni les matériaux.

121.

En 1667, une grand-mère mécontente fait la leçon à sa bru, à son petit-fils, à sa petite-fille, au frère même de sa bru, à une domestique de son fils, comme on dit aujourd’hui, et personne ne l’écoute ! […] Le 2 septembre 1574 « Honorable homme Pierre Le Bel marchant apoticaire demeurant à Amiens “fils du précédent” confessé avoir reçu de honorable homme Martin Morot marchand a tapissier bourgeois de Paris la somme de huit vingt livres tournois sur une maison assise à Paris en la rue St. […] Son fils Marc Antonio dit Cinthio (1633-1706), débuta en 1667, succédant à Valerio dans l’emploi des premiers amoureux, qu’il tint jusqu’en 1697. […] Le roi Louis XIV tint sur les fonts baptismaux, avec la duchesse d’Elbeuf, la fille aînée de M. et madame Biancolelli (1er décembre 1664), dix mois après qu’il eut fait le même honneur au fils aîné de M. et madame Molière. […] Dufresny avait vingt ans à la mort de Molière, qu’il dût connaître et rencontrer, étant fils d’un Valet-de-chambre du Roi.

122. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Mon père, dit-il, je vous demande pardon ; permettez-moi de lire la lettre de mon fils. […] La tante de Bourdaloue, Mmede Chamillart-Villatte, eut quatre fils, Chamillart-Villatte, président de chambre à la Cour des Comptes, et trois autres qui se firent jésuites et qui furent de bons religieux. […] Le père de Bourdaloue accourut en poste pour reprendre son fils. […] Le Fils de Dieu veut que, entre tous les autres démons, nous ayons particulièrement horreur de celui-ci, et c’est pour cela qu’il entreprend lui-même de nous le faire connaître. […] Elmire, sans doute, n’offre pas le modèle delà simplicité et de la retenue chrétiennes, et l’on peut conjecturer que le pauvre Orgon verra beau jeu quand son fils et sa fille seront mariés.

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