Il a de l’esprit et peu de jugement ; il disait quantité de sottises et les débitait agréablement ; il voulait faire entendre au roi, qu’au jugement de Dieu, il lui serait reproché de lui avoir ôté sa femme. […] Combien cette mort fait perdre de son esprit et de sa gaîté à l’Amphitryon de Molière ! […] C’est dans les mêmes principes qu’il faut chercher l’esprit qui, deux ans après, lui a dicté Les Femmes savantes, ouvrage dont il sera question dans la période suivante.
Benserade, esprit galant, y concourt avec Molière, l’un en poète du roi de France, autre en poète du roi jeune et galant. […] Chapelle est admis parmi eux comme homme d’esprit, comme bon convive, pour ajouter à leur attrait mutuel la joie et la gaîté qu’il portait partout avec lui.
Quand Moliere veut nous instruire de toutes les bigoteries que Tartufe a mises en usage pour s’insinuer dans l’esprit d’Orgon, & s’introduire dans sa maison, il les met dans la bouche du crédule Orgon, qui en est la dupe, & les raconte à Cléante qui les ignore. […] Mais, pour son esprit, je vous avertis par avance, qu’il est des plus épais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une matiere tout-à-fait disposée pour ce que nous voulons, & qu’il est homme enfin à donner dans tous les panneaux qu’on lui présentera. […] J’ai sans doute reçu du ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; & je puis dire, sans vanité, qu’on n’a guere vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts & d’intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans le métier. […] Entre nous, j’entrevois Que ma maîtresse l’aime ; & cependant je crois Qu’il ne doit pas long-temps compter sur sa tendresse ; Car avec de l’esprit, du sens, de la sagesse, Des graces, des attraits, elle n’a pas le don D’aimer avec constance. […] Un cœur tendre & volage, un esprit vif, ardent Jusqu’à l’étourderie, & toutefois prudent ; Coquette au pardessus !
Un homme animé par l’esprit de la vraie comédie, les différencie avec art, & sait jetter de la variété même dans un seul ; témoin celui-ci qui est dans l’Andrienne. […] l’esprit toujours plein de vos charmes, M’a voulu choisir entre tous Pour vous donner avis du succès de ses armes, Et du desir qu’il a de se voir près de vous. […] où prend mon esprit toutes ces gentillesses ?
Dans la nuit claire-obscure, une flamme bleue, sans blesser ce qu’elle touche, çà et là danse et parcourt en zig-zag tous les points de l’horizon fantastique ; les fleurs en feu s’éteignent, se rallument ; des esprits chuchotent dans le vent, et les montagnes se dressent, vagues formes vacillantes, dans le clair de lune indécis : c’est l’image de la poésie romantique122. […] Ce vainqueur rabaisse ce qui est bas, rapetisse ce qui est petit, terrasse ce qui est déjà à terre, et croit, par cette généreuse exécution, se rehausser lui-même ainsi que tous les riches en esprit. […] Moins une nation ou une époque est morale, plus elle change facilement la satire en comédie157. — À la base de quelques-unes de leurs œuvres comiques les Français ont mis le sérieux du vice, et dans les autres ils ont supprimé la vertu et le vice, en faisant passer sur le vice, la vertu et toutes choses, l’esprit, ce niveleur universel158.
les gens d’esprit subtilisent sur la piece, jugent ses vers & ses détails : les bonnes gens, qui ne connoissent que Plaute, Térence & Moliere, secouent la tête, ne disent mot, & attendent une révolution heureuse dans la littérature. […] Fanchon promet trente pistoles au poëte s’il veut faire sa cour à la vieille, s’emparer de son esprit, & l’obliger de donner sa niece à Dorante. […] Après bien des choses inutiles au sujet de la piece, l’Auteur se rappelle que Moliere lisoit ses pieces à sa servante ; &, sur le point de congédier Thibaut, il imagine de lui lire sa piece & son prologue, pour voir l’effet qu’ils feront sur son esprit. […] Le parterre est une assemblée de gens d’esprit, qui sont les juges nés de toutes les pieces nouvelles.
Elles sont préparées, amenées, nouées, dénouées avec la plus grande adresse ; elles petillent d’esprit, les vers en sont beaux. […] Enfin le ciel plus doux, touché de ma misere, Lui fit naître en l’esprit un dessein salutaire ; Il partit, me laissant par bonheur sans enfants. […] C’étoit un vrai lutin, un esprit de travers, Un vieux singe en malice, insolente, revêche, Coquette, sans esprit, menteuse, pigriêche.