. — Du drame comique. […] En quoi le drame antique diffère essentiellement du drame moderne. — Histoire de l’Absolu. — Théorie de la tragédie. — III. […] Voilà les ressorts profonds du drame. […] L’accent lyrique résonne partout, même dans l’épopée et le drame. […] Or, le nœud de ce drame présente un caractère prosaïque.
est-ce un drame ? […] François Fabié, paraît-il, avait bien fait à cette occasion quelque chose comme une comédie ou un drame, MM. les sociétaires et pensionnaires n’ont pas eu le loisir d’apprendre ce petit ouvrage. […] Duflos est une excellente recrue pour le drame, M. […] Chelles sont plutôt des acteurs de drame ; MM. […] Et, d’autre part, Mlle Bartet, dévouée plutôt à la comédie de mœurs contemporaines et au drame ; Mlles Pierson et Montaland, destinées sans conteste au genre moderne ; Mlles Marsy, Bruck, Müller, Frémaux, Kalb, Amel et Durand : — je crains de n’en pas oublier !
Dans ce beau drame de la coquetterie aux prises avec l’honneur d’un galant homme, Célimène est seule, sans autre défense que son esprit, sans autre protection que sa beauté. […] Ni le roman intime (feu le roman intime, faudrait-il dire), ni feu le drame moderne, toujours escortés de quelques héros mystérieux sans explication et sans nom, et tout noir, n’ont jamais préoccupé la curiosité et la sagacité du lecteur, autant que l’a fait ce bel Alceste, créé tout exprès et mis au monde par Molière, quand Molière voulut dire à tous et à chacun, enfin, les plus secrètes pensées de son esprit et de son cœur. Ajoutez cette différence entre les mystères solennels de Molière et les futiles mystères du drame et du roman, comme on les fait de nos jours ; une fois que vous avez soulevé le sombre manteau du romancier ou du dramaturge, vous êtes au fait de son œuvre : « “N’est-ce que cela ?” […] Mais si quelques gens de cœur n’avaient pas été, pour ainsi dire, les gardes de mademoiselle Mars, il y a longtemps que le Théâtre-Français l’eût perdue : et comptez donc combien de grands hommes, combien de grands drames qui n’auraient pas vu le jour ! […] Lui, cependant, Baron, fidèle à ses rôles, et sachant très bien qu’en fin de compte le parterre ne s’intéresse qu’à la passion dans la comédie et dans le drame, il jouait, jusqu’à la fin, le rôle des beaux jeunes gens amoureux que Molière avait écrit tout exprès, il y avait soixante ans, pour ce jeune Baron.
Malheur à tout drame ennuyeux ! […] La mode est une divinité capricieuse qui se répete souvent, elle pourroit bien avoir la folie de remettre les comédies héroïques en vogue, & nous avons tout lieu de le craindre : nos faiseurs de drames n’y visent-ils pas en tapinois ? D’ailleurs, dans le moment où je relis ce chapitre, le 14 Juillet 1771, je viens de voir sur le bureau d’un homme de goût un manuscrit, au haut duquel il y a en très gros caractere *** Drame héroïque. Un drame héroïque, grands Dieux ! […] Oui, m’a-t-on répondu en riant, c’est un drame héroïque qu’on m’a prié de lire pour voir s’il est digne de la Scene Françoise, comme si le poison nous manquoit.
. — Drame sentimental. — Beaumarchais. — Mélodrame. — État de l’art de la déclamation en France. […] Il fut de bonne heure découragé par Boileau dans ses essais de tragédies ; mais plus tard il changea de carrière et le drame musical lui valut de grands succès. […] Ce fut à cette occasion que Molière et Quinault composèrent, de concert avec le musicien Lulli, l’un des divertissements, l’autre des drames sérieux. […] Les deux drames dont nous venons de parler produisirent, lorsqu’ils parurent, une sensation peu méritée ; mais il y a longtemps qu’on les a mis à leur place. […] Beaumarchais n’a composé que deux drames dans le sens indiqué par son prédécesseur, Eugénie et La Mère coupable, mais ils pèchent aussi par les mêmes défauts.
Pourquoi donc ce drame est-il comique ? […] Pour nous qui sommes toujours les personnages principaux de nos drames, auteurs et acteurs à la fois, nous entrons dans nos créations, la main étendue, pour maudire ou pour bénir. […] Dans les drames modernes, la victime grandit jusqu’aux nuages pour écraser le bourreau. […] Le drame, c’est l’action. […] La personne humaine tend à son but à travers une route barrée ; les obstacles que la nature, dans le sens le plus large de ce mot, oppose à la liberté, voilà le sujet du drame, le principe de la contradiction.
La vraisemblance est le fondement de toutes les pieces de théâtre ; elle est le caractere général auquel on doit reconnoître un bon & un mauvais Drame. […] Il est inutile de s’étendre sur la seconde espece : on le sait assez, les Auteurs qui font des Drames à baguette, ou qui en prennent le sujet dans la fable, ont de très grands privileges. […] Il faudroit donc, pour bien remplir cet article, revenir sur tous ceux que j’ai faits, & anticiper sur ceux que je ferai ; mais il me suffira de dire que toutes les parties d’un Drame comique doivent être, comme le Drame même, marquées au coin de la plus exacte vraisemblance.