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103. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

« Cette petite fille, accoutumée avec Molière qu’elle voyait continuellement,dit Grimarest, l’appela son mari dès qu’elle sut parler, et, à mesure qu’elle croissait, ce nom déplaisait moins à Molière. » On a peu de détails sur les cinq premières années de ses pérégrinations en province; on sait seulement qu’il passa par Bordeaux, qu’il y fut favorablement accueilli par M. d’Épernon, gouverneur de Guyenne, et qu’il y représenta une tragédie de sa façon, intitulée la Thébaïde, la même dont il donna plus tard le plan à Racine. […] Ils s’en retournèrent en province, et de nouveau les détails manquent jusqu’en 1653 ; mais on sait bien positivement que Molière demeura toute cette année là à Lyon, qu’il y eut le plus grand succès, qu’il y mit à bas deux autres troupes dont les meilleurs le suivirent, tels que Lagrange, Ducroisy, Duparc, Mlles Debrie et Duparc, et qu’il y donna l’Étourdi. […] Il sentit que la vraie comédie ne se contente pas d’aventures risibles; qu’elle doit surtout reproduire la comédie intérieure bien autrement comique que l’autre; aussi les détails extérieurs iront-ils se simplifiant de plus en plus dans ses pièces, tandis qu’au contraire les inextricables péripéties du dedans s’y produiront chaque jour davantage. […] La Fontaine y était, il en écrivit à son ami Maucroix les détails : D’abord aux yeux de l’assemblée Parut un rocher si bien fait Qu’on le crut rocher en effet ; Mais insensiblement se changeant en coquille, Il en sortit une nymphe gentille, Qui ressemblait à la Béjart, Nymphe excellente dans son art Et que pas une ne surpasse. […] Ensemble et détails, tout était vrai : c’était sa vie, sa maison, son cœur, que Molière livrait ainsi en pâture au public.

104. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Elle avoit deux amants ; l’un lui fournissoit un bon carrosse, & se chargeoit du détail de sa maison ; l’autre l’instruisoit à marcher sur les planches, à y parler, à avancer, à reculer, à remuer le bras droit, le gauche, à prononcer douze syllabes sur douze tons, à peu près comme une bonne qui fait réciter à un enfant Maître corbeau sur un arbre perché.

105. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Il est inutile de dire que les méprises de détail, c’est-à-dire celles qui ne doivent rien amener, & qui ne durent qu’un instant, sont jugées moins à la rigueur, & que le spectateur en rit, pourvu que l’ombre seule de la vraisemblance les amene.

106. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

Moliere n’avoit donc pas d’autre parti à prendre que celui de presser les incidents de l’intrigue, de les indiquer seulement sur le théâtre, & de les faire développer derriere la toile quand ils demandoient des détails trop longs.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Connu par le poëme de la Dunciade, & par quatre comédies remplies de détails très agréables.

108. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

De nos pieces voilà la peinture comique :  Les détails, ce sont les brillants ;  Et le fond, c’est la femme étique.

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

L’Avare, comédie en cinq actes en prose, comparée pour le fond & les détails avec l’Aulularia de Plaute ; Arlequin & Célio, valets dans la même maison ; le Docteur bigot ; Arlequin dévaliseur de maisons ; la Fille-de-chambre de qualité ; Pantalon avare, canevas italiens ; avec la belle Plaideuse, comédie de l’Abbé de Bois-Robert ; l’Esprit, comédie de Pierre de Larivey ; l’Embarras des richesses, de Dalainval ; une scene de Mithridate de Racine, & deux traits imités par les Anglois. […]   Harpagon, dans les détails & les apprêts de ses deux repas, est plus comique qu’Euclion ; mais celui-ci n’achetant ni viande ni poisson, parceque l’un & l’autre sont trop chers, me paroît plus avare.

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