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97. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

On se rappelle la situation ; dans une de ces ravissantes scènes de dépit amoureux, souvent reprises par le poète et toujours traitées avec le même bonheur, Cléonte s’excite à la colère contre Lucile : « Donne la main à mon dépit, dit-il à son valet Covielle, et soutiens ma résolution contre tous les restes d’amour qui me pourroient parler pour elle.

98. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Mais qu’il espère atteindre ce but, et faire croire à la disparition de Raton, en l’enfermant dans son caveau, au moment où il va chercher du vin, quand il suffirait à celui-ci d’élever la voix et de frapper derrière la porte pour être entendu de tous les siens, voilà ce que l’on a plus de peine à concevoir, en dépit même du soin que prend M. […] Certes, d’une personne comme Éliante, on ne peut penser que ce soit le dépit qui lui dicte cette réponse; il est plus naturel de supposer que, ayant ouvert les yeux sur le compte d’Alceste, elle a reconnu que le bonheur ne pouvait se trouver avec un homme d’un pareil caractère, et qu’elle était plus certaine de le rencontrer auprès du bienveillant Philinte. […] Mais avec tout cela, quoi que je puisse faire, Je confesse mon faible : elle a l’art de me plaire; J’ai beau voir ses défauts, et j’ai beau l’en blâmer, En dépit qu’on en ait elle se fiait aimer. […] Le dépit, l’humiliation, la haine, la vengeance, voilà les sentiments qui remplissent son cœur, et ils sont trop violents pour ne pas faire irruption au dehors malgré lui, quand bien même il aurait dessein de les maîtriser.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

C’est ainsi que Moliere imitoit, quand encore novice dans son art il composa l’Etourdi & le Dépit amoureux.

100. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Du commerce des deux sexes naît cette foule de situations piquantes où les placent mutuellement l’amour, la jalousie, le dépit, les ruptures, les réconciliations, enfin l’intérêt mêlé de défiance que les deux sexes prennent involontairement l’un à l’autre.

101. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

« J’ai beau voir ses défauts et j’ai beau l’en blâmer, En dépit qu’on en ait, elle se fait aimer...»

102. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

L’Étourdi, la première de ses pièces, qu’il fit paraître dans ce même mois, et le Dépit amoureux, qu’il donna au mois de décembre suivant, furent reçus avec applaudissement ; et Molière enleva tout à fait l’estime du public en 1659, par les Précieuses ridicules, ouvrage qui fit alors espérer de cet auteur les bonnes choses qu’il nous a données depuis. […] On ne trouve aucun détail sur cet acteur, qui était bègue, et qui n’a pu jouer que dans l’Etourdi et le Dépit amoureux, car il mourut en 1659, avant la première représentation des Précieuses ridicules. […] Un petit dépit engagea mademoiselle Beauval à quitter le théâtre ; et voici quelle en fut l’occasion. […] Cette date est établie par la première représentation du Dépit amoureux, et par les Mémoires de Dassoucy. […] Molière, quel que fut son dépit, respectait trop les bienséances et la vérité, il se respectait trop lui-même, pour se permettre publiquement un quolibet si offensant et si calomnieux.

103. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Il ajoute :  « A peine fut-elle à Chambord, où le roi donnait ce divertissement à toute la cour, qu’elle devint folle du comte de Guiche, et le comte de Lauzun éperdument amoureux d’elle. » Par dépit des froideurs du premier, elle se serait jetée dans les bras du second. […] Et quand même on le trouverait, n’a-t-on pas la preuve que celui qui fut appelé à Pézenas en 1656 était le vrai, le seul qui compte, l’auteur-acteur dont plusieurs farces et la grande comédie de l’Étourdi avaient déjà fondé la renommée et qui allait, à quelques mois de là, et cette fois devant les États assemblés à Béziers, donner la première représentation du Dépit amoureux ? […] Auguste Baluffe, à qui l’on doit des recherches et des conjectures ingénieuses sur Le Dépit amoureux et sur nombre de questions relatives à Molière.

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