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4. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Dès lors, Lulli et Guichard furent en hostilité déclarée. […] Walkenaër déclare très exact. […] Sarcey, déclara même que les arguments de son confrère Vitu lui semblaient meilleurs que ceux d’Eudore Soulié. […] Alfred Bovet, j’ai déclaré qu’on ne connaissait de Molière que de simples signatures. […] En l’état des choses, je ne pouvais considérer et déclarer comme un autographe indiscutable de Molière la quittance de Montpellier.

5. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Alceste a raison, quand il veut     qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ; quand il déclare que L’ami du genre humain n’est pas du tout son fait, et quand il condamne sans pitié Ce commerce honteux de semblants d’amitié, ces protestations que le monde prodigue au premier faquin, en prostituant cette chose sacrée, l’amitié135. Mais il a tort, quand, au lieu d’accepter qu’on garde au moins le silence sur les défauts des autres qu’on n’est pas chargé de corriger, il veut qu’on aille déclarer à chacun le mal qu’on pense de lui136. […] La cruelle, horrible exactitude de la satire contre les docteurs qui causent de leurs petites affaires pendant que le malade agonise201 ; contre ceux qui laissent mourir le malade pour régler entre eux une querelle de préséance202 ; contre ceux qui, après avoir saigné quinze fois 203 l’infortuné sujet de leur expérience ou plutôt de leur ignorance, déclarent que, s’il ne guérit point, c’est signe que la maladie n’est pas dans le sang, et qu’ils vont le purger autant de fois pour voir si elle n’est pas dans les humeurs204 : toutes ces scènes là, et bien d’autres, qu’elles sont poignantes, mais quelles sont vraies205 ! […] Il a dit que de son temps « les ressorts de notre machine étaient des mystères où jusque-là les hommes ne voyaient goutte, » ce qui était vrai alors ; et il a déclaré formellement que « ce n’était point les médecins qu’il jouait, mais le ridicule de la médecine, » ce qui était juste alors.

6. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Cela est sans contredit juste et parfaitement écrit ; mais à la suite, quand Agnès déclare à son tuteur qu’un jeune homme, malgré tous les obstacles, a trouvé le moyen de s’introduire près d’elle et de lui plaire, le tuteur se plaint d’avoir perdu tous les soins qu’il a pris pour lui plaire lui-même ; Agnès lui répond : Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous, Car à se faire aimer il n’a pas eu de peine. […] Dans ce conflit peu étonnant de diverses opinions, Boileau se déclare aussitôt le défenseur de la pièce, par des stances adressées à Molière : il la loue sans restriction, et en déprime tous les censeurs sans exception.

7. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Et si je me fais bien entendre au propre ou au figuré ; de manière que je conserve les caractères, et que j’évite le languissant, le bas, et le superflu, je m’embarrasse peu que l’on me reproche la singularité : Car je déclare à mon Censeur que je ne suis nullement scrupuleux, et que s’il se présente un terme expressif, qui m’en épargne plusieurs, je l’emploie avec assurance, quand il a passé dans les conversations des personnes qui parlent bien. […] Mais je lui déclare que Baron n’a pas plus de part à mon travail que plusieurs autres personnes dignes de foi, qui m’ont fourni des mémoires. […] Mais avant que j’entre dans le détail de ma proposition, je déclare que je n’en veux qu’à l’Acteur en général ; et que je sais distinguer, et celui qui exécute bien, et même les jours qu’il doit être applaudi, et les rôles qui lui conviennent. […] Je conviens qu’à la première lecture faite sans réflexion, on peut me reprendre sur cet article ; mais pour peu que l’on fasse attention que je n’ai rapporté ces petites particularités, que pour relever les grands traits qui les terminent, pour faire voir que Molière entrait dans le commun du commerce d’estime ou d’amitié, comme dans le plus sérieux : on ne me condamnera peut-être pas aussi sévèrement que l’a fait mon Censeur, qui tranche si fort du grand homme par la supériorité de ses expressions, que je doute que ses sentiments et sa conduite y répondent : mais il est peu d’accord avec lui-même : car tantôt il s’abaisse jusqu’à vouloir toute la Vie de Molière, il daignera la lire ; tantôt il n’en veut que les beaux traits, le reste le révolte ; tantôt il se déclare le Protecteur, le Panégyriste des Comédiens ; tantôt il ne veut point en entendre parler, ils sont au-dessous de lui. […] Si elle ne l’est pas, c’eût été le calomnier, Mais la belle morale que mon Censeur débite à cette occasion, est inutile pour moi ; car je lui déclare que je ne connais point son Provençal, et que les rares qualités qu’il lui donne me le font encore plus méconnaître ; car je m’en rapporte beaucoup plus au jugement de Molière, qui était Connaisseur, qu’à tout ce que le Censeur nous dit de son Héros ; et pour lui faire voir que je n’y entends point finesse, qu’il le nomme, je veux bien être chargé de la confusion de l’avoir mis sur la Scène dans la Vie de Molière, supposé que je n’aie pas rapporté la vérité.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Je me hâte de déclarer que, loin de les aimer, je les déteste ; que je ne trouve rien de plus mauvais, & sur-tout de plus étranger, de plus nuisible à la comédie, que des scenes purement amoureuses. […] Isabelle & Valere s’y déclarent la violence, la pureté de leur amour, & prennent des mesures sures pour le couronner ; mais tout cela se fait en présence de leur tyran : & voilà ce qui d’une scene très ordinaire fait une scene sublime. […] Si l’aveugle amitié que mon pere a pour lui N’eût rendu ma démarche inutile aujourd’hui, J’aurois déja, j’aurois forcé mon caractere, Et je serois tombée aux genoux de mon pere : Ma bouche eût déclaré mes sentiments secrets, Plutôt que d’épouser un homme que je hais, Et que mes yeux verroient même avec répugnance, Quand je n’aurois pour vous que de l’indifférence.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

D’Orval parle à Rosalie pour son ami ; elle lui déclare qu’elle en aime un autre, & lui laisse entrevoir qu’il est l’objet de sa nouvelle passion. […] Alors Mario déclare à son ami qu’il n’ignore plus que l’amour est la seule cause de son chagrin ; qu’il fait de vains efforts pour la cacher, & qu’il lui veut faire connoître à quoi l’amitié peut l’engager en sa faveur. […] Après un long combat de générosité, ils conviennent de s’en remettre à la décision de Flaminia, qui, pressée par son pere & par les deux amants, déclare qu’elle ne peut aimer que Lélio.

10. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Alceste nous déclare qu’il ne se croit pas plaisant : il a parfaitement raison ; mais il est comique. […] Non, il ne se déclare que par ses actes ; c’est un vrai criminel qui n’a pas besoin de la rhétorique du crime. […] Il étale nos plaies, et, pour nous consoler, les déclare incurables.

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