Que s’ils sont assez sûrs de leur définition pour pouvoir se livrer au plaisir d’admirer, sans craindre d’être contredits par leur formule, il est démontré que le sentiment du beau n’est pas le résultat d’une opération logique293. […] si je ne craignais de faire de la peine à Gorgias, je te dirais une chose ; mais j’ai peur que ce ne soit un peu impoli. — Quelle chose donc, Socrate, s’il te plaît ?
ne craignez rien, lui répondit un de ses amis ; l’homme qui veut rire se divertit de tout, le courtisan comme le peuple. » Les comédiens le rassurèrent à Paris, comme dans la province, et ils commencèrent à représenter, dans cette grande ville, le 3 de novembre 1658. […] Plusieurs autres, qui ne craignaient pas moins que lui, furent de même avis. […] Je venais arrêter votre travail, car je ne crois pas que vous eussiez passé outre. — Mais, monsieur, lui repartit Molière, qu’aviez-vous à craindre ? […] Mais le grand seigneur avait les sentiments trop élevés pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement117. […] En l’année 1678, ce comédien, étant à la chasse du roi à Fontainebleau, joua une assez longue scène avec un sanglier qui l’atteignit à la botte, et le tint longtemps en échec ; mais, lui ayant enfoncé son épée jusqu’à la garde, il mit ce furieux animal hors d’état de se faire craindre.
Puis ils font quelque temps conversation ensemble sans craindre que le dîner se refroidisse (no fear lest dinner cool). […] Il sait clairement ce qu’il veut, et ne craint pas de montrer clairement qu’il le sait. […] Ne craignez point qu’il s’oublie, ni qu’il oublie son auditoire.
Il respecte la mort, sans la craindre ; vous allez entendre, tout à l’heure, comme il va pleurer Ophélia. […] Il ne craint que la mort dans ce monde ouvert à ses caprices. […] reprend Don Juan, est-ce que ce mendiant est à craindre ? […] Ses affaires se sont disposées avec une facilité merveilleuse ; elle ne respire plus que la pénitence, et sans être effrayée de l’austérité de la vie qu’elle est prête d’embrasser, elle en regarde la fin avec une consolation qui ne lui permet pas d’en craindre la peine !
Mais quand Molière eut bien préparé sa vengeance, il déclara publiquement qu’il les avait faits : Benserade fut honteux, et son protecteur se fâcha, mais il avait les sentiments trop élevés pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement. » Ajoutons, pour terminer cet article, le sentiment de quelques auteurs célèbres sur la personne et les ouvrages de Molière. […] Comme il craint à chaque pas une révolte du public, il est obligé de conserver quelques-unes des parties défectueuses que le goût régnant soutient encore, et que le public par conséquent serait fâché qu’on lui enlevât, mais il y vient avec le temps. […] Je ne craindrai point d’ajouter que le scène cinquième du même acte est toute copiée de Le case Svaliggiate, ou Gli interompimenti di Pantalone, canevas pareillement joué à l’impromptu : que la scène deuxième du troisième acte est toute entière dans La Cameriera nobile, comédie italienne aussi jouée à l’impromptu ; que toute la scène septième du même acte se trouve dans Le case Svaliggiate, dont nous venons de parler ; et que les scènes quatrième et cinquième du quatrième acte sont pareillement dans La Cameriera nobile ; et qu’enfin la seconde et la troisième scènes du cinquième acte paraissent entièrement imitées de L’Amante tradito, quoique l’idée de celle-ci soit dans Plaute. […] Vous ne m’avez point donné de repos, dit Molière à l’assemblée, que je n’aie importuné le roi pour avoir l’ordre qui nous a mis tous à deux doigts de notre perte, il est question présentement de voir ce que nous avons à faire ; Hubert voulait qu’on laissât toujours entrer la maison du roi, tant il appréhendait une seconde rumeur ; plusieurs autres qui ne craignaient pas moins que lui, furent du même avis.
Et je crains bien qu’il ne lui fasse dire un mensonge, là où d’elle-même elle aurait pu dire bien des vérités. […] On craignit les protestations, et, comme on n’avait rien pour y répondre d’une façon victorieuse, on les esquiva clandestinement. […] Ne le craignez pas. […] Il craignait même tellement ses instances à ce sujet, que, pour ne pas se les entendre adresser, il se priva pendant longtemps du plaisir de le faire venir à la cour. […] Molière, comme nous le verrons, l’y retrouva et ne craignit pas de l’en rapporter.
Vitard, le 25 juillet 1662 : « M. le prince de Conti est à trois lieues de cette ville et se fait furieusement craindre dans la province. […] La soldatesque, dont la brutalité se donnait alors pleine carrière, était surtout à craindre. […] Molière n’était pas encore assez solidement établi pour n’avoir plus rien à craindre. […] Il avait craint, en outre, touchante sollicitude ! […] Il s’attaque à un fléau domestique qui est de tous les temps, mais qui était alors plus redoutable qu’il ne l’est de nos jours, où l’on aurait plutôt à craindre de tomber dans l’excès contraire et à se plaindre du relâchement.