L’Allemagne, si peu faite pour comprendre notre littérature, lui a voué une sorte de culte. […] Il simplifie cette matière et dans la confusion que lui offrent ses modèles étrangers, dans la complexité que lui présente la réalité, il élimine, choisit, retient les seuls éléments que le public puisse comprendre sans effort, les seuls qui puissent aussitôt l’intéresser. […] Chacun la comprend et l’approuve, car elle éveille en nous le vieux fond de sagesse qui sommeille sous la brutalité des passions et la violence des intérêts. […] Quelle connaissance du cœur humain, quelle expérience des passions ne faut-il pas avoir pour comprendre et goûter vraiment le caractère d’une Bérénice, d’une Hermione, d’une Agrippine ? […] Mais la vérité dramatique ne perd rien à cette simplification et le public éprouve une satisfaction inconsciente à n’avoir aucun effort à faire pour les comprendre.
Quant au public, il ne comprit nullement le danger. […] Vous comprenez combien ce fut alors une belle et glorieuse existence pour Molière ! […] En ce moment déjà, il comprenait qu’il serait le maître absolu des esprits et des intelligences de son temps. […] Pourquoi moi et pas celui-là, celui-là qui arrive, sans rien comprendre, et sans rien deviner ? […] Elle n’a plus d’amour dans le cœur, mais on comprend si bien que l’amour a passé par là !
Quand l’homme comprendra-t-il que le bonheur n’est pas son droit seulement, mais son devoir ? […] Pris en lui-même, isolé des principes qui dominent et expliquent la vie, il est faux et dangereux : il n’a pas compris l’immoralité du désespoir, il n’a pas non plus le sens de certains respects. […] Fidèle à son habitude, La Harpe n’a rien compris ; et cependant, comme son observation le prouve, Molière ne tourne pas du côté vrai les colères du spectateur ; on dirait presque que George Dandin a mérité son sort. […] Eschyle et Homère n’auraient pas compris nos fractionnements, nos descendants les comprendront moins encore.
Si jeune encore, il voyait toute chose ; il savait lire au fond des cœurs les mystères les plus cachés ; il comprenait les passions les plus innocentes. […] Une fois qu’il eut trouvé le grand secret, cherché par tant de poètes ses contemporains1, il comprit toute sa vocation. […] Il eût cherché vainement autour de lui un amuseur mieux fait pour le comprendre. […] Égoïste et vaniteux, il ne comprend pas les beaux rires de la jeunesse. […] Agnès est une enfant qui sera bientôt très habile à se défendre, elle bonhomme Arnolphe a bien compris que cette innocente était née pour sa honte.
En effet, un certain nombre d’œuvres à la fois semblables et diverses sont comprises sous la dénomination commune de comédies. […] Grâce à Dieu, elle n’y pouvait rien comprendre. […] Mais il y a des intelligences qui comprennent diversement la poésie, le comique, le beau : la dispute est donc nécessaire, et la dispute est interminable. […] Mais pourquoi ne comprenez-vous pas le comique du Shakespeare et de l’Aristophane français aussi bien que la France et que l’Europe ; pourquoi ? […] Vous comprenez, vous goûtez, vous aimez Molière autant que personne.
Jamais, non, jamais, vous ne l’avez vue, vous qui l’avez bien vue, plus correcte, plus ingénieuse et plus franchement aimable ; ainsi, toute seule, elle se défend à outrance ; elle comprend qu’elle va succomber, mais elle succombera, comme le gladiateur, dans toute l’énergie de la victoire ; seulement, en tombant dans cette noble arène, illustrée par elle, elle pourra dire, elle aussi, son : — Reminiscitur Argos ! […] Firmin, à tout prendre, comprenait le rôle d’Alceste. […] il n’y a qu’elle pour comprendre les grands artistes, pour les aimer, pour les applaudir, pour se prosterner aux pieds des chefs-d’œuvre ! […] Ingrat public, qui ne comprend pas tout ce qu’il va perdre !
Ce qu’ils avaient de patriotique a été compris ; la nationalité universelle des belles âmes le sera plus lard. […] Celle France comprend enfin qu’elle n’est montée au rang des premiers peuples du monde que parce que le monde l’a personnifiée dans la personne de ces grands hommes. […] Pour le comprendre tout entier, il ne suffit pas de connaître ses ouvrages, il faut connaître sa vie. […] Je dis un profond philosophe, car la philosophie ne se concentre pas seulement dans l’étude des notions abstraites de la pensée, elle comprend encore la connaissance morale que l’homme a de lui-même et celle de ses relations avec ses semblables. […] Le peuple alors n’était pas assez instruit pour comprendre ses grands hommes.