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191. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

(le Cœur me fait mal). […] Au bout de ce temps, une autre dame de la cour d’Auguste, qui, à cette époque, avait du crédit sur le cœur et l’esprit du roi de Pologne, engagea ce prince à visiter sa prison d’État.

192. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Jodelet duelliste, armé de pied en cap et s’excitant à avoir du cœur sans pouvoir en venir à bout, a certainement inspiré la scène où Sganarelle, couvert de fer et ayant tout ce qu’il faut pour se battre, hormis le courage, recule devant l’ennemi qu’il avait cherché. […] Il paraît que Molière eut à cœur de leur donner un démenti : malheureusement ce fut un triomphe qu’il leur procura. […] On a vu, dans la Notice sur Le Cocu imaginaire, qu’un particulier, nommé Neufvillenaine, fit imprimer cette pièce qu’il avait apprise par cœur aux représentations, et la dédia à Molière lui-même, en essayant de lui prouver qu’il ne lui avait causé aucun préjudice.

193. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Chez Plaute, Amphitrion se félicite & se fait féliciter par ses amis de la fortune qu’il va faire : chez Moliere, Amphitrion est un héros qui, remplacé par un Dieu dans le cœur de sa femme, est accablé par la toute-puissance, gémit en secret, & va cacher sa honte. […] Le grand Dieu Jupiter nous fait beaucoup d’honneur, Et sa bonté sans doute est pour nous sans seconde :  Il nous promet l’infaillible bonheur  D’une fortune en mille biens féconde, Et chez nous il doit naître un fils d’un très grand cœur,   Tout cela va le mieux du monde :   Mais enfin coupons aux discours, Et que chacun chez soi doucement se retire. […]  Le moi que j’ai trouvé tantôt, Sur le moi qui vous parle a de grands avantages :  Il a le bras fort, le cœur haut,  J’en ai reçu des témoignages, Et ce diable de moi m’a rossé comme il faut ;  C’est un drôle qui fait des rages.

194. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

On joue toutes les semaines cette piece, & tout le monde la sait par cœur.

195. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Nous y voyons Malherbe, honoré, fêté, chéri, y finir sa carrière ; le grand Corneille, distingué, encouragé, soutenu, y commencer la sienne ; et le sage, le vertueux, le sévère Montausier y fixer les vœux de la mère pour sa fille, et devenir maître de l’esprit et du cœur de Julie.

196. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Telle fut la fin, telles furent les obsèques littéraires d’un homme qui n’était dépourvu ni d’esprit, ni de savoir, qui était versé dans la philosophie humaine et divine, qui savait l’hébreu et le syriaque, qui pouvait réciter par cœur Homère et Platon, qui fit un madrigal charmant, au moins égal à celui qui seul fait toute la réputation de Saint-Aulaire ; mais qui eut le tort, bien cruellement expié, d’irriter deux hommes, dont un trait de plume, suivant l’expression de l’abbé d’Olivet, donnait à qui bon leur semblait, une immortalité de gloire ou d’ignominie . […] Elle pourrait, comme un autre, flatter sa maîtresse, sous qui tout tremble au logis ; mais, par droiture d’esprit, comme par générosité de cœur, elle est du parti de ce pauvre mari, qui a toujours raison et à qui l’on donne toujours tort. […] Ayant imprimé deux actes, moins deux scènes, tels qu’ils sont dans l’édition de 1682, leur aurait-il été si difficile de se procurer le véritable texte du reste, ne fut-ce qu’à l’aide de ces mémoires heureuses comme celle du sieur de Neufvillenaine, qui apprit par cœur Le Cocu imaginaire, et le fit imprimer ? […] Mais cette manie est telle, qu’habituellement leur esprit en est hébété et leur cœur endurci ; elle les a rendus crédules, opiniâtres, irascibles et surtout égoïstes. […] Un amour vif et sincère, né d’une rencontre fortuite, où l’une a reçu de l’autre un important service ; cet amour, traversé par la malveillance intéressée d’une marâtre et par l’imbécile entêtement d’un père ; dans Angélique, un mélange heureux de douceur et de fermeté, de candeur et de prudence ; dans Cléante, un grand fonds d’honneur et de générosité, que relèvent les agréments de la personne et les ressources de l’esprit : voilà ce qui recommande ce couple aimable à l’affection des spectateurs, ce qui range tous les cœurs du parti de leur tendresse.

197. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Le caractere dans ce dernier sens n’est donc autre chose qu’une passion dominante qui occupe tout à la fois le cœur & l’esprit ; comme l’ambition, l’amour, la vengeance, dans le tragique ; l’avarice, la vanité, la jalousie, la passion du jeu, dans le comique. […] Mais un genre supérieur à tous les autres, est celui qui réunit le comique de situation & le comique de caractere, c’est-à-dire dans lequel les personnages sont engagés par les vices du cœur, ou par les travers de l’esprit, dans des circonstances humiliantes qui les exposent à la risée & au mépris des spectateurs. […] Les opinions singulieres ont seules le privilege de captiver leurs esprits, soit que l’amour de la nouveauté ait pour eux des appas invincibles, soit que leur esprit, d’ailleurs éclairé, ait été la dupe de leur cœur corrompu, soit que l’irréligion soit l’unique moyen qu’ils aient de percer la soule, de se distinguer, & de sortir de l’obscurité, à laquelle le sort jaloux semble les avoir condamnés. […] Vous voyez votre erreur, & vous avez connu Que par un zèle feint vous étiez prévenu : Mais pour vous corriger, quelle raison demande Que vous alliez passer dans une erreur plus grande, Et qu’avecque le cœur d’un perfide vaurien Vous confondiez les coeurs de tous les gens de bien ?

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