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160. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [45, p. 77-78] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 348 Molière avait un cœur excellent.

161. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

C’est que la peinture de nos passions nous touche encore davantage que le portrait de nos ridicules ; c’est que l’esprit se lasse des plaisanteries et que le cœur est inépuisable. […] Molière se place au cœur de la famille et combat l’esprit d’oppression et de rigueur qui y régnait encore. […] Louis XIV avait ainsi de ces grâces, de ces affabilités qui lui gagnaient les cœurs. […] — Il est vrai ; mais elle a grâce à tout cela ; et ses manières sont engageantes, ont je ne sais quel charme à s’insinuer dans les cœurs. […] Elle pouvait avoir de l’esprit, « du plus fin et du plus délicat » ; mais ce n’était ni un cœur généreux ni une intelligence élevée.

162. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Mithridate présenta aussi le spectacle d’un amant suranné qui a recours à des ruses avilissantes et inutiles, pour connaître le fond du cœur de la femme qu’il aime. […] Cette imputation est contraire à tous les documents que nous avons de ce temps-là ; et il importe à l’opinion que j’ai à cœur d’établir, de faire tomber cette erreur. […] La Champmeslé y aurait fait mal au cœur. » Si Voltaire avait eu le loisir de lire madame de Sévigné, avec l’application qu’on est en droit d’exiger d’écrivains moins occupés qui parlent d’elle, il aurait vu que les préventions de cette femme illustre, préventions qui n’ont pas été jusqu’à méconnaître le mérite de Racine et à lui préférer Pradon, tenaient à un principe moral d’une nature fort supérieure aux préceptes du goût en littérature.

163. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

C’est un transport si grand, qu’il n’en est point de même ; Et vous pouvez juger de sa puissance extrême, Puisque, seule, à cette heure, elle est venue ici Me découvrir, à moi, son amoureux souci, Me dire absolument qu’elle perdra la vie, Si son ame n’obtient l’effet de son envie ; Que depuis plus d’un an d’assez vives ardeurs Dans un secret commerce entretenoient leurs cœurs, Et que même ils s’étoient, leur flamme étant nouvelle, Donné de s’épouser une foi mutuelle. […] Enfin, de cent raisons mon dépit s’est servi Pour lui bien reprocher des bassesses si grandes, Et pouvoir cette nuit rejetter ses demandes : Mais elle m’a fait voir de si pressants desirs, A tant versé de pleurs, tant poussé de soupirs, Tant dit qu’au désespoir je porterois son ame, Si je lui refusois ce qu’exige sa flamme, Qu’à céder, malgré moi, mon cœur s’est vu réduit : Et pour justifier cette intrigue de nuit, Où me faisoit du sang relâcher la tendresse, J’allois faire avec moi venir coucher Lucrece, Dont vous me vantez tant les vertus chaque jour.

164. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Nous nous battîmes hier, & j’avois fait serment De ne parler jamais de cet événement ; Mais à toi, de mon cœur l’unique secrétaire, A toi, de mes secrets le grand dépositaire, Je ne célerai rien, puisque je l’ai promis. […] La curiosité qu’on fait lors éclater, Marque un secret plaisir de s’en ouir conter : Et je trouve à propos que, toute cachetée, Cette lettre lui soit promptement reportée, Afin que d’autant mieux il connoisse aujourd’hui Le mépris éclatant que mon cœur fait de lui ; Que ses feux désormais perdent toute espérance, Et n’entreprennent plus pareille extravagance.

165. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Je ne le rapporterai pas, mais j’essaierai de peindre ce Philosophe singulier par des anecdotes qui, en amusant le lecteur, feront bien mieux connoître le cœur, l’esprit, les sentiments du héros. […] Tancin lui dit un jour, en lui mettant la main sur la poitrine : Ce n’est pas un cœur que vous avez-là, c’est de la cervelle, comme dans la tête.

166. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Cependant, on voit par une multitude de lettres adressées par le duc de La Rochefoucauld à madame de Sablé, dans le temps qu’il complétait, corrigeait, soumettait à la critique les Maximes qu’il a publiées en 1665, que madame de Sablé les jugeait, et les modifiait très judicieusement ; on voit de plus qu’elle les soumettait au jugement d’autres femmes célèbres, de ses amies, notamment à la maréchale de Schomberg, Marie d’Hautefort, alors âgée d’environ 49 ans, anciennement l’objet de cette passion religieuse de Louis XIII, qui a été tant célébrée, et à son amie la comtesse de Maure ; qu’elle rédigeait elle-même des maximes, ou, pour parler plus exactement, des observations sur la société et sur le cœur humain, observations dont il paraît que le recueil de La Rochefoucauld renferme quelques-unes ; et enfin que cette dame avait de la fortune, une bonne maison, une excellente table, citée alors pour son élégante propreté ; qu’elle donnait des dîners dans la maison qu’elle occupait à Auteuil ; et que le duc de La Rochefoucauld allait souvent l’y voir. […] Mais la tendresse, la passion, la distinction et la parfaite fidélité sont toujours dans le cœur de la belle, et quiconque dira le contraire aura menti. » La tendresse de madame de la Sablière n’empêcha pas l’infidélité de La Fare.

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