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115. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Ne cessons de le dire : le naturel est le charme le plus sûr et le plus durable ; c’est lui qui les fait aimer; c’est le naturel qui rend les écrits des anciens si précieux, parce que, maniant un idiome plus heureux que le nôtre, ils sentaient moins le besoin de l’esprit; c’est le naturel qui distingue le plus les grands écrivains, parce qu’un des caractères du génie est de produire sans effort; c’est le naturel qui a mis La Fontaine, qui n’inventa rien, à côté des génies inventeurs, enfin c’est le naturel qui fait que les Lettres d’une mère à sa fille sont quelque chose, et que celles de Balzac, de Voiture, et la déclamation et l’affectation en tout genre sont, comme dit Sosie, rien ou peu de chose. […] Cela ne vaut-il pas mieux (même dans les rapports moraux, et en mettant de côté l’effet dramatique) que de nous offrir un modèle presque entièrement idéal! […] Si, d’un côté, Philaminte, Armande et Bélise sont entichées du pédantisme que l’hôtel de Rambouillet avait introduit dans la littérature et du platonisme de l’amour, qu’on avait aussi essayé de mettre à la mode, de l’autre se présentent des contrastes multipliés sous différentes formes : la jeune Henriette, qui n’a que de l’esprit naturel et de la sensibilité, et qui répond si à propos à Trissotin qui veut l’embarrasser : Monsieur, excusez-moi, je ne sais pas le grec : la bonne Martine, cette grosse servante, la seule de tous les domestiques que la maladie de l’esprit n’ait pas gagnée; Clitandre, homme de bonne compagnie, homme de sens et d’esprit, qui doit haïr les pédants, et qui sait s’en moquer; enfin, et par-dessus tout, cet excellent Chrysale, ce personnage tout comique et de caractère et de langage, qui a toujours raison, mais qui n’a jamais une volonté ; qui parle d’or quand il retrace tous les ridicules de sa femme, mais qui n’ose en parler qu’en les appliquant à sa sœur, qui, après avoir mis la main de sa fille Henriette dans celle de Clitandre, et juré de soutenir son choix, un moment après trouve tout simple de donner cette même Henriette à Trissotin, et sa sœur Armande à l’amant d’Henriette, et qui appelle cela un accommodement. […] Je laisse de côté les obstacles qu’il eut à surmonter pour la représentation, et dont peut-être il n’eût jamais triomphé, s’il n’avait en affaire à un prince tel que Louis XIV, et de plus, s’il n’avait eu le bonheur d’en être particulièrement aimé; je ne m’arrête qu’aux difficultés du sujet. […] Molière, qui croyait que la comédie pouvait attaquer les vices les plus odieux pourvu qu’ils eussent un côté comique, n’eut besoin que d’une seule idée pour venir à bout du Tartufe.

116. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Larroumet : outre le plaisir qu’ils trouveront à cette lecture, ils pourront se donner celui de peser ses raisons et les miennes, et de juger de quel côté est la plus grande somme de vraisemblance. […] Toujours est-il qu’oubliant tout a coup les légitimes motifs d’irritation qu’elle avait contre Lulli, et redoutant sans doute ses mauvais offices, elle se mit du côté du manche : ce ne fut pas toutefois sans précautions ni longues hésitations. […] Laissons de côté ce qu’offre d’étrange et d’invraisemblable l’idée de cette veuve si empressée à détériorer par l’action du feu la tombe qu’elle vient d’élever et qu’elle doit pourtant avoir à cœur de conserver intacte. […] Je laisse de côté la conduite d’Armande Béjart, matière délicate sur laquelle on pourrait discuter longtemps sans parvenir à s’entendre. […] Mais, loin de glorifier cet excès de rigorisme qui distingue son principal personnage et par lequel il se rattache à la nouvelle doctrine, c’est justement ce côté de son caractère que l’auteur comique livre au rire et teinte d’un léger ridicule.

117. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Il travaillait pour le théâtre, et non pour le cabinet ; sa mission était de divertir plutôt que d’éclairer, d’être plaisant plutôt que d’être juste : la muse comique, dispensée de l’impartialité, est autorisée à ne montrer jamais que le côté ridicule des opinions ou des caractères. […] Ainsi croule de tout côté la petite fable bâtie sur la destinée du Misanthrope à sa naissance.

118. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Les deux amants quittent la scene pour chercher leurs rivaux, qui arrivent précisément par un autre côté. […] Helene & Mendez, de leur côté, travailloient à leur canonisation.

119. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Tout l’artifice du poète consiste à transposer les rôles, c’est-à-dire à mettre l’ignorance et la sottise du côté des admirateurs de L’École des femmes, le jugement, l’esprit et le goût du côté de ses détracteurs ; et, comme de raison, c’est à ceux-ci que demeure tout l’avantage de la contestation. […] Il vient, le nez au vent, Les pieds en parenthèse, et l’épaule en avant ; Sa perruque, qui suit le côté qu’il avance, Plus pleine de laurier qu’un jambon de Mayence ; Les mains sur les côtés, d’un air peu négligé ; La tête sur le dos, comme un mulet chargé ; Les yeux fort égarés ; puis, débitant ses rôles, D’un hoquet éternel sépare ses paroles ; Et, lorsque l’on lui dit : Et commandez ici.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

La Métromanie, mise à côté d’une anecdote ; & les Fils ingrats, à côté de l’histoire d’un Marchand d’Anvers.

121. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Aussitôt qu’il se sentit en cet état, il tourna toutes ses pensées du côté du Ciel ; un moment après il perdit la parole, et fut suffoqué en demie heure par l’abondance du sang qu’il perdit par la bouche.

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