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5. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Bien des femmes se révolterent contre un Ouvrage dont la principale maxime semble insinuer que, quelques soins qu’on prenne pour s’assurer d’une femme, il est impossible d’y compter. […] Je tiens ce fait d’une personne contemporaine qui m’a assuré l’avoir vû de ses propres yeux. […] Cependant un Medecin du temps & de la connoissance de Moliere veut lui ôter l’honneur de cette heureuse définition, & il m’a assuré qu’il en étoit l’Auteur. […] Il ne déclamoit point au hazard, comme ceux qui destituez des principes de la déclamation, ne sont point assurez dans leur jeu : Il entroit dans tous les détails de l’action. […] Moliere n’en demandoit pas davantage, assuré que ce qui plaisoit au Roi étoit bien reçû des connoisseurs, & assujettissoit les autres.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

A peine est-elle en âge d’être mariée que son ennemi projette de l’unir à son fils, pour lui assurer des droits au trône. […] Sa confidente lui dit que Don Garcie sera moins jaloux dès qu’il aura reçu la lettre où Dona Elvire l’assure de la préférence qu’elle lui accorde sur son rival : la Princesse change d’avis, aime mieux faire cette confidence de vive voix. […] Florente dit encore à Delmire que la Duchesse de Tyrol l’assure de ses respects, & qu’elle viendra lui rendre ses hommages, si elle est sure que sa visite lui fasse plaisir, & si la Princesse daigne le lui écrire. Delmire assure qu’elle aime trop la Duchesse de Tyrol pour y manquer. […] Il la montre à la Princesse ; elle avoue qu’elle a écrit cette lettre, qu’elle est pleine de tendresse, qu’elle est pour un amant aimé, & assure en même temps que malgré cela elle n’est point perfide.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Je ne m’engage point, à vous servir, Valere, Si vous ne m’assurez au moins, absolument, Que vous avez pour moi le même sentiment ; Que pareille chaleur d’amitié vous transporte, Et que si j’étois fille, une flamme plus forte N’outrageroit point celle où je vivrois pour vous. […] Oui, vous auriez pitié de l’état de son ame, Connoissant de quel coup vous menacez sa flamme ; Et je ressens si bien la douleur qu’elle aura, Que je suis assuré, ma sœur, qu’elle en mourra, Si vous lui dérobez l’amant qui peut lui plaire. […] Quelques autres vous assureront qu’il n’y en a plus ; n’en croyez rien encore.

8. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

On est heureux, en mettant une pincée de sel dans son œuf à la coque, de penser qu’on subvient, pour sa petite part, aux frais du culte de Corneille, de Racine et de Molière : si tout l’argent public était assuré d’un aussi bon emploi, on ne réclamerait aucun dégrèvement. […] Quant à Bajazet et Bérénice, des vieillards assurent que ces ouvrages ont été représentés à la Comédie-Française : nous voulons les croire ; quelle preuve de respect ! […] On assure pourtant que l’Odéon est une école d’application de l’art dramatique : avec celle de Racine, quelle meilleure discipline pour de jeunes acteurs que celle de Marivaux ? […] Aussi bien la Comédie-Française et l’Odéon possèdent l’une et l’autre un fonds assuré de spectateurs pour rendu aux lettres est une élégance, et qui entendent une tragédie ou une comédie d’autrefois au moins comme la grand’messe.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Je voudrois savoir, en un mot, si Camille m’est aussi fidelle dans le cœur que je l’ai cru jusqu’ici, & je ne puis m’en assurer qu’en la mettant à la derniere épreuve. […] Je sais bien que l’expérience en est dangereuse ; mais enfin je ne puis absolument avoir de repos si je ne suis assuré de ce côté-là. […] Mais si tu es assuré de sa vertu, que te faut-il davantage, & qu’est-ce que mes soins ajouteront à son mérite ? […] J’acheverai puisque j’ai commencé, répondit Lothaire, & je suis bien assuré que je ferai des efforts inutiles. […] Lothaire le voit sortir un soir avec mystere, se persuade qu’il est venu pour Camille, est furieux, ne songe qu’à se venger de celle qu’il croit doublement perfide, va dire au mari que sa femme lui a promis de se rendre à ses desirs le lendemain, l’exhorte à se cacher dans une chambre voisine de l’appartement de Camille pour s’assurer par lui-même de sa perfidie, paroître à ses yeux & la punir.

10. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Je me flatte même que mon Censeur y apprendra des choses qu’il ignore, tout assuré qu’il paraît à porter son jugement. […] La noblesse et le choix des termes, et des expressions, la netteté, la concision, sont des principes que je tâche de ne point perdre de vue, comme les moyens les plus assurés d’attacher le Lecteur. […] J’ai cru que je pouvais sortir de cette circonspection servile, et qu’assuré par de longues observations, je pouvais placer quelques termes, et quelques expressions ; surtout dans une matière, où j’avais beaucoup de choses à ménager, pour n’en pas rendre la lecture désagréable. […] Je ne pense pas que ce soit une nécessité d’être de l’Académie pour choisir le meilleur, dont jusqu’à présent on ne nous a point donné de règles assurées. […] Ces paroles assurent la réputation et le mérite de Molière contre la malignité du Censeur.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Il croit que le bon homme a voulu plaisanter ; Julie lui assure le contraire. […] Vous n’avez jamais eu qu’une ame intéressée : Vous n’aimiez pas Cléon, vous adoriez son bien ; Son malheur vous l’assure, & Cléon n’est plus rien. […] tenez de moi pour un fait assuré, Que vous vous en devez croire fort honoré ; Que c’est risquer beaucoup qu’insulter ma famille, Et qu’on vaut mieux cent fois que votre belle-fille.

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