On pouvait aussi se croire eu droit de s’amuser aux dépens de quelqu’un, dans un temps où le mérite des individus n’était pas la propriété de tous comme il l’est de nos jours, et où il est, d’un moment à l’autre, employé à l’utilité générale.
La sincère Éliante a du penchant pour vous ; La prude Arsinoé vous voit d’un œil fort doux ; Cependant à leurs vœux votre âme se refuse, Tandis qu’en ses liens Célimène l’amuse, De qui l’humeur coquette et l’esprit médisant Semblent si fort donner dans les mœurs d’à présent.
Enfin ces deux pieces seroient tout-à-fait semblables, si l’une n’étoit excellente & l’autre détestable ; si dans la premiere tous les incidents n’étoient naturels, & dans la derniere tout-à-fait contre nature & indécents, révoltants même ; témoin une des gentillesses de Clitandre : il sait que son pere a dessein de le renfermer à Saint-Lazare, il s’amuse à faire répandre dans le monde qu’il a volé des diamants ; Harpin, enchanté d’avoir un si bon prétexte pour se défaire de son fils, est au désespoir lorsqu’il apprend que Clitandre n’est pas un scélérat à pendre.
La comédie des Plaideurs l’amuse, il en rit franchement. […] Tandis qu’au théâtre du Petit-Bourbon, le faux marquis de Mascarille faisait rire à gorge déployée aux dépens de deux provinciales, au jeu de paume du Marais Lustucru amusait un public moins délicat en reforgeant et en repolissant à coups de marteau la tête des femmes « acariâtres, bigarres ou diablesses ». […] Depuis quelque temps, Le Moliériste s’occupe beaucoup de Lustucru, ce héros de parade, qui attirait la foule au Marais, tandis que Molière amusait, avec ses Précieuses ridicules, les spectateurs, plus fins et plus lettrés, du théâtre du Petit-Bourbon.
Si-tôt qu’ils l’auront remis en liberté, ne vous amusez ni l’un ni l’autre, car j’ai affaire de vous.
Non ; il faut qu’il paie pour son humeur ; Célimène entend s’en amuser d’autant plus qu’il est d’habitude plus hargneux et plus désobligeant ; et elle en vient à bout sans grand peine, car véritablement le pauvre homme n’est pas de force.
Aucun préjugé ne la roidit contre le plaisir d’être touchée, amusée ou ravie.