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3. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Molière devenu nécessaire au roi pour mes fêtes de Versailles et du Louvre, poète de tous les divertissements de la cour, était absous d’avance de toutes les libertés qu’il prenait avec le public. Le 1er juin 1663, jour où La Critique de l’École des femmes fut jouée à Paris, n’était pas loin du 14 octobre, jour de la grande fête projetée pour Versailles, et où devait être joué L’Impromptu de Versailles, pièce où les marquis sont l’objet du plus sanglant outrage et du plus direct qu’on puisse imaginer. […] Ce n’est point assez dire, tout ce qu’il faisait était récompensé ; ce qui trois mois après L’Impromptu de Versailles, que le roi et Madame durent sur les fonts de baptême le fils qui lui était né quelque temps auparavant.

4. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

C’est peut-être en cette circonstance que Molière reçut de Louis XIV l’ordre exprès de se moquer encore une fois de ses ennemis, ordre auquel il obéit en composant L’Impromptu de Versailles, où il ne craignit pas d’en faire mention à plusieurs reprises, et dans les termes les moins équivoques. […] En 1673, elle faisait encore partie de la troupe de l’hôtel de Bourgogne ; mais peu de temps après, elle quitta le théâtre avec une pension de 1 000 francs, et se retira à Versailles, où elle mourut le 6 janvier 1683. […] Molière, dans L’Impromptu de Versailles, s’était moqué de la déclamation emphatique et outrée des comédiens de l’hôtel de Bourgogne. […] Du reste, il contrefait aussi le jeu de Molière, qui lui avait fait l’honneur de contrefaire le sien, et prétend, comme Montfleury, que la parodie des comédiens de l’hôtel, dans L’Impromptu de Versailles, n’est qu’une facétie usée, dont l’auteur payait depuis longtemps son écot à la table des grands. […] « L’Impromptu de Versailles, dit Voltaire, est une satire cruelle et outrée… La licence de l’ancienne comédie grecque n’allait pas plus loin. » — « Molière, dit M. 

5. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Dans l’intervalle, admirez la série : le Mariage forcé, la Princesse d’Élide, l’Amour médecin, Mélicerte, Pastorale comique, le Sicilien, George Dandin, M. de Pourceaugnac, les Amans magnifiques, le Bourgeois gentilhomme… Dansés devant le roi, et quelques-uns par le roi, à Vaux, à Fontainebleau, au Louvre, à Versailles, à Saint-Germain, à Chambord, aux Tuileries, avant d’être donnés au public sur la scène du Palais-Royal, (et tous n’y parviennent pas), ce ne sont que ballets, encore ballets, toujours ballets ! […] George Dandin n’est qu’un prétexte à musique et à ballet, entre deux collations et parmi beaucoup de jets d’eau, dans le parc de Versailles. […] Ce n’est pas seulement un Impromptu de Versailles que Molière imagine, par l’ordre du roi et pour son délassement, mais plusieurs sous divers titres ; et, de même, des impromptus de Vaux, de Saint-Germain, de Chambord, du Louvre et des Tuileries. […] La Princesse d’Élide (disparue du théâtre depuis 1757) ne réussit jamais à la ville aussi bien qu’à la cour ; le Mariage forcé, de même, eut son plus beau succès le premier. — C’est que de toutes ces pièces, même des meilleures, même de celles qui se passeraient le moins malaisément de secours étrangers, Molière eût dit volontiers ce qu’il disait de l’Amour médecin, dans son Avis au lecteur : « Il serait à souhaiter que ces sortes d’ouvrages pussent toujours se montrer à vous avec les ornements qui les accompagnent chez le roi. » Cependant, à ses moments perdus, ce fournisseur de Sa Majesté composait pour lui-même et pour le vulgaire quelques autres pièces, comme l’École des femmes, Don Juan, le Misanthrope, Tartufe (dont les trois premiers actes, il est vrai, furent d’abord essayés à Versailles quelques jours après le divertissement de l’île enchantée), enfin les Femmes savantes. […] Je n’espère pas renouveler jamais les splendeurs de Vaux ni de Versailles.

6. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [70, p. 105] »

Ils se trouvèrent un jour l’un et l’autre à Versailles au dîner du roi. […] Étant tous deux à Versailles au dîner du roi, Sa Majesté dit à Molière : « Voilà donc votre médecin.

7. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

L’histoire nous apprend que le roi, qui était parti dans les premiers jours du mois de mai pour l’armée des Pays-Bas, prit Dinan le 29 et ne revint à Versailles que le 18 ou le 20 juillet. […] Il n’avait pas encore vu madame de Montespan, et déjà il avait fait parvenir ses ordres à Versailles, pour qu’elle s’y trouvât au moment où il y arriverait. […] Il se rendit au-devant du roi, à huit lieues de Versailles, et parut devant lui. […] « Le roi arriva dimanche matin à Versailles ; la reine, madame de Montespan, et toutes les dames étaient allées, dès le samedi, reprendre tous leurs appartements ordinaires. […] Une lettre que madame de Maintenon écrit à Gobelin, de Versailles, sans date, mais qui est de peu de temps postérieure à son retour des eaux, exprime la tristesse qu’elle éprouvait alors.

8. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

L’Impromptu de Versailles. — La Troupe de Molière Quand Molière improvisa L’Impromptu de Versailles, il était arrivé au plus haut degré sinon de sa gloire, au moins de sa faveur. […] Boursault et les petits êtres qui pullulaient à l’Hôtel de Bourgogne ; et cela, à Versailles, dans le palais du roi, en présence du roi ! […] Pour ma part, je donnerais tout L’Impromptu de Versailles pour cette charmante scène entre Molière et sa femme… une scène qui sera toujours comprise et applaudie. […] Certes, L’Impromptu de Versailles a longtemps été la comédie la mieux jouée de toutes les comédies de Molière. […] le salon de Célimène, plus rempli d’hommes que de femmes, de petits marquis que de grands seigneurs, de femmes sur le retour que de jeunes femmes, de comtesses que de bourgeoises, c’est le salon de mademoiselle Molière, situé comme il était entre Paris et Versailles, sur les limites de deux mondes qui venaient à elle ; elle n’appartenait qu’à demi à ce monde-ci, elle n’appartenait qu’à moitié à ce monde-là.

9. (1871) Molière

C’était la mode alors : le salon se changeait volontiers en théâtre, et la première fois que le roi Louis XIV applaudit aux efforts du poète et du comédien qui devait prendre un si grand rôle dans les plaisirs de Versailles, de Chambord et de Chantilly, ce fut chez ce même cardinal de Mazarin, le grand introducteur de l’Opéra3. […] Monseigneur le duc d’Orléans, frère unique du roi ; madame Henriette, et la reine et le roi, toute la jeune cour, qui attend patiemment à Saint-Cloud, à Fontainebleau, à Saint-Germain, que soit bâti le palais de Versailles, riait volontiers des petits messieurs que déjà Molière, avec la permission de Louis XIV, offrait en spectacle. […] On n’a jamais vu, que je sache, en un même esprit, tant de variété féconde ; un langage digne de Versailles, un patois digne des halles. […] Il avait déjà vu, dans Les Plaisirs de l’île enchantée (inauguration du palais et des jardins de Versailles en 1664), les jeunes comédiennes mêlées aux jeunes courtisans qui leur donnaient la réplique, et chantaient avec elles les tendres paroles qui faisaient monter un si beau rouge au visage de mademoiselle de La Vallière. Il est écrit : Qui se sert de l’épée périra par l’épée , et qui montre aux plus galants seigneurs de Versailles, au jour favorable des chandelles, une belle personne de vingt ans, doit s’attendre à trouver une infidèle.

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