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2. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Il le fut ensuite par Plaute, qui en fit son chef-d’œuvre, et peut-être celui de la comédie latine. […] Trente ans avant Molière, Rotrou l’avait emprunté à Plaute et transporté sur notre scène naissante. […] Combien de choses n’a-t-il pas fallu retrancher de la comédie de Plaute, qui n’eussent point réussi sur le théâtre français ! […] Plaute était loin d’avoir tiré du double Sosie un aussi grand parti que du double Amphitryon. […] De là sans doute l’Amphitryon et Les Ménechmes, deux sujets traités primitivement par les comiques grecs à qui Plaute les a empruntés.

3. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »

[56, p. 89-93] L’abbé Batteux235, dans ses principes de littérature, s’exprime ainsi sur Molière : « Molière tâcha de réunir les caractères de Térence* et de Plaute*, et il y a réussi en beaucoup d’endroits. […] Guidé d’ailleurs par l’exemple des anciens et par leur manière de mettre en œuvre, il a peint la cour et la ville, la nature et les mœurs, les vices et les ridicules, avec toutes les grâces de Térence* et le feu de Plaute*. […] Il a pris d’Aristophane* le comique, de Plaute* le feu et l’activité, et de Térence* la peinture des mœurs. […] Plaute* tendait surtout à faire rire ; il se plaisait à amuser et à jouer le petit peuple.

4. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Plaute a fait la même faute dans le Pænulus. […] Toutes les pieces de Plaute nous font voir des fautes pareilles : dans les Bacchides, acte I, scene II ; dans la Cistellaria, scene seconde ; dans le Mercator, scene II ; dans la Mostellaria, scene II du premier acte & du cinquieme ; dans les Ménechmes, acte IV, scene III : enfin dans le Pseudolus ; dans le Pænulus ; dans le Rudens ; dans le Stichus ; dans le Trinummus ; dans le Truculentus, &c. […] Plaute mendie les applaudissements d’une façon plus marquée, par quelque plaisanterie qu’il adresse toujours au public. […] Plaute finit encore son Rudens presque à peu près de même. […] Regnard a fini son Légataire comme Plaute finit ses pieces.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Plaute s’épargnoit quelquefois, avec raison, la peine d’en faire, témoin son Curculion qui n’en a pas ; mais peu de ses pieces ont cet avantage. Les prologues de Plaute sont beaucoup plus amusants, plus variés que ceux de Térence. […] Plaute & Moliere m’apprennent, dans celui de l’Amphitrion, ce que je ne dois savoir que dans une exposition qui tienne réellement à la piece. […] Les Italiens sont ceux qui, en cela, ont le mieux imité Plaute. […] On a vu par le prologue chinois, qu’ils n’ont pas le mérite de l’invention ; on peut encore le voir dans Plaute, témoin le prologue de son Trinummus.

6. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Plaute est plus vif, plus gai, plus fort, plus varié ; Terence, plus fin, plus vrai, plus pur, plus élégant : l’un a l’avantage que donne l’imagination qui n’est captivée ni par les regles de l’art ni par celles des mœurs, sur le talent assujetti à toutes ces regles ; l’autre a le mérite d’avoir concilié l’agrément & la décence, la politesse & la plaisanterie, l’exactitude & la facilité : Plaute toûjours varié, n’a pas toûjours l’art de plaire ; Térence trop semblable à lui-même, a le don de paroître toûjours nouveau : on souhaiteroit à Plaute l’ame de Térence, à Térence l’esprit de Plaute. […] L’avare de Plaute a ses originaux à Paris. […] Enfin vinrent Plaute & Térence qui porterent la comédie latine aussi loin qu’elle ait jamais été. […] Il est plus naturel qu’Aristophane, plus resserré & plus décent que Plaute, plus agissant & plus animé que Térence. […] Plaute tendoit sur-tout à faire rire ; il se plaisoit à amuser & à jouer le petit peuple.

7. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

C’est ainsi que Plaute et Térence avaient imité les Grecs. […] Il prétendait que le prologue de Plaute vaut mieux que celui du comique français. […] Plaute lui paraissait plus ingénieux que Molière dans la scène et dans le jeu du moi. […] Il y a dans L’Avare quelques idées prises de Plaute, et embellies par Molière. […] Plaute dit : il crie qu’il est perdu, qu’il est abîmé, si la fumée de son feu va hors de sa maison.

8. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Horace m’apprend à juger de Plaute : At nostri proavi Plautinos et numeros, etIbid. vers. 270 et seq. […] Serait-ce la basse plaisanterie de Plaute, que César aurait voulu trouver dans Térence ? […] Ainsi malgré l’exemple de Plaute, où nous lisons : cedo tertiam, je soutiens contre Molière, qu’un avare, qui n’est point fou, ne va jamais jusqu’à vouloir regarder dans la troisième main de l’homme qu’il soupçonne de l’avoir volé.

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