Mais un fat peint à Paris, ne ressemblera pas du tout à un fat de Londres ; cependant la fatuité, quoique plus rare chez certains peuples que parmi nous, est connue de toutes les nations policées.
Nous passerons légérement sur un ouvrage que Moliere composa uniquement pour la Cour, qu’il crut ne devoir pas hasarder sur le théâtre de Paris ; & nous ne ferons pas de grandes recherches pour découvrir s’il y a quelque bout de scene, quelque lazzi imité d’un théâtre étranger.
L’anecdote suivante en fait foi : « Après qu’il fut installé à Paris, dit M. […] Il y eut des poètes comiques à Athènes, à Rome, à Paris; il n’y en eut point à Weimar. […] Paris était donc à tous égards la vraie patrie de Molière en y revenant il rentrait chez lui. […] Si le roi m’avait donné Paris, sa grand’ville. […] Paris vaut bien une messe, avait dit Henri IV : ce mot-là est tout français ; il indique à merveille le résultat des luttes du XVIe siècle ; deux choses en sortirent triomphantes: la messe, c’est-à-dire les formes traditionnelles; Paris, c’est-à-dire l’unité politique.
Il s’ensuivroit de cette regle, que le cinquieme acte de la Métromanie ne devroit commencer que cinq ou six heures après le quatrieme, puisque dans l’intervalle la plupart des acteurs quittent la campagne où ils sont, viennent à Paris voir jouer une piece, & reviennent à la campagne. […] L’Archevêque de Paris, qui étoit à la tête du Bureau, ne répondit rien.
Retour à Paris (1658). […] Représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre du Palais-Royal, le 4 juin 1666, cette pièce est dans notre littérature dramatique une date aussi glorieuse que celle du Cid et d’Andromaque. […] Treize ans de vie nomade, quinze ans de séjour à Paris, voilà toute la vie de Molière. […] Il fut joué à Paris sous ce titre : Lelio et Arlequin, valets dans la même maison. […] L’édition fut livrée au public en 1673, à Paris, au Palais, et chez Pierre Promé, sans dédicace, ni préface, un mois avant la mort de Molière, qui revit les épreuves.
La duchesse de Bouillon trouvait du plaisir dans cette société ; elle présenta nos poètes à ses sœurs, la duchesse de Mazarin et la comtesse de Soissons, qui tenaient de grandes maisons à Paris.
« Je rencontre encore, dit l’Auteur de la Critique, une contradiction dans la Vie de Molière, l’Auteur lui fait dire en Languedoc qu’il est passable Auteur : il lui fait souhaiter de venir à Paris, parce qu’il se sentait assez de forces pour soutenir un Théâtre Comique : et lorsqu’il y est, il se défie de lui mal à propos, puisque c’est après avoir plu au Roi. » Mon Censeur prend avantage de tout, il ne néglige rien pour m’attaquer : Je ne le trouve pourtant pas plus fort en cette occasion que dans les autres ; car sûrement il n’y a point de contradiction dans les paroles et dans les situations de Molière. Il savait par son expérience que le Public de Paris n’était pas aisé à gagner dans un temps, où il y avait des Auteurs et un goût pour lesquels il était prévenu. […] À Paris le 9e Décembre 1705.