Dupuis dit à Desronais qu’il est un étourdi, qu’il n’est pas libre ce jour-là, montre la lettre de la Comtesse : Desronais est anéanti ; Mariane sent la plus vive douleur : Dupuis est enchanté ; mais Mariane, touchée des remords de Desronais, lui pardonne.
Mais ce titre donnait de fausses espérances, et n’était qu’un point de ralliement où se réunissaient plusieurs intrigues ; genre inférieur dans lequel Molière composa L’Étourdi, et dont Le Menteur est le chef-d’œuvre.
Je ne le nierai pas, Cette maligne main, si forte & si hardie, D’un orage de coups m’a la joue étourdie.
Ne nous flattons pas d’avoir entiérement décomposé Moliere imitateur ; premiérement, parcequ’il est impossible qu’aucune des sources dans lesquelles notre Comique a puisé n’ait échappé à nos recherches ; secondement, parceque nous ne saurions rapporter toutes les imitations de Moliere, à moins que de copier ses ouvrages depuis son Etourdi jusqu’au Malade imaginaire, & depuis leurs premiers mots jusqu’aux derniers inclusivement.
Je me contenterai de rapporter un seul exemple de ces étranges libertés, et je le prendrai dans la première comédie de Molière, l’Étourdi. […] Du Menteur à l’Étourdi, notre comédie fut toute espagnole. […] Son Étourdi est demeuré le chef-d’œuvre de la comédie d’intrigue ; et le reste de son théâtre témoigne de sa supériorité dans tous les autres genres, ou plutôt dans ce genre composé de tous, qui réunit leurs divers mérites, la vivacité de l’intrigue, la vérité des caractères et l’exactitude des mœurs. […] Sa première comédie régulière, l’Étourdi, y fut représentée avec beaucoup de succès.
Moliere dit dans l’Etourdi, acte ii, scene xiii.
À l’entendre parler, je suis un étourdi, un présomptueux, un imprudent.