Pour établir la légitimité de mon opinion, je choisis quatre comédies de Molière, l’École des femmes, le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes. […] Si j’établis que ces méprises font partie d’un corps de doctrines, qu’il faut les accepter pour entrer dans la maison, pour devenir pensionnaire, est-ce de mon côté que se trouvera le paradoxe ? […] Rien n’est plus facile à établir. […] Je ne veux établir aucune comparaison : il ne s’agit pas de talent, mais de clairvoyance. […] Si le lecteur en effet a bien voulu suivre avec attention l’enchaînement de mes idées et les preuves que j’ai apportées pour établir la légitimité de mes regrets, il arrivera comme moi à cette conclusion, que Molière n’est pas compris au Théâtre-Français, qui s’appelle pourtant la maison de Molière.
Les Arts, dans leur origine, ont dû nécessairement être, pour la plupart, assujettis aux mœurs des différents peuples qui les ont cultivés ; mais une fois établis, une fois en honneur dans un Etat, ils n’ont essuyé de funestes révolutions qu’avec l’Etat même. […] La Peinture, la Sculpture & l’Architecture ont des principes surs, bien établis, bien détaillés, généralement avoués, dont tout le monde connoît les effets, & qui n’égarent jamais ceux qui les suivent ; aussi les inculque-t-on aux jeunes éleves avec le plus grand soin ; ceux-ci se les rendent tous familiers avant d’avoir la témérité de les mettre en usage : de là vient que leurs premiers ouvrages, s’ils n’ont pas ces beautés délicates, cette vigueur mâle qui caractérisent les grands hommes & qui sont le fruit d’un travail assidu ou d’une longue expérience, n’offrent du moins rien de révoltant. […] L’acteur doit encore avoir reçu du Ciel assez de feu pour établir, entre sa voix, ses gestes & sa sensibilité, une harmonie aussi sure que prompte, qui les fasse agir tantôt ensemble, tantôt séparément, mais toujours sans se nuire, mais toujours avec cette précision momentanée & dans cette juste mesure qui échappent à toutes les finesses du goût & de la réflexion. […] Il sut le soumettre à des regles établies par son goût & sa raison ; elles ont arrêté les écarts de l’imagination, sans étouffer son enthousiasme heureux. […] Je ne m’imposerai pas la même loi avec ceux qu’un âge mûr, des succès multipliés, une réputation bien établie doivent rendre moins chatouilleux ; ils savent que l’ouvrage le plus parfait a ses défauts.
et enfin, ai-je besoin d’observer qu’à la suite de cette autre phrase, je quitterai sa cour quand vous me le conseillerez, accourt aussitôt celle-ci, j’ai bien fait votre cour sur les soins que vous donnez à nos enfants, ce qui veut dire : Je quitterai la cour quand vous me le conseillerez, mais je vous y établis si bien que vous ne me le conseillerez pas ? […] C’est bien à présent, madame, que vous auriez à me reprocher de l’aimer avec excès. » Peu après le retour d’Anvers, les nouveaux princes furent enfin reçus chez la reine ; alors on les établit, avec leur gouvernante, à Versailles. […] Tous mes petits princes y sont établis, et je crois pour toujours : cela, comme toute autre chose, a son bon et son mauvais côté : je suis assez contente. […] Ils ne me paraissent pas aussi pressés de m’établir que je le suis de les quitter.
Aiant passé le Carnaval à Grenoble l’an 1658, il vint s’établir à Rouen. […] Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Theatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, de sorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir établi sa troupe à Paris ; il fit quelques pieces de theatre, & entre autres la Princesse d’Elide, où sa femme qui joua la Princesse, d parut avec tant d’éclat, qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour. […] C’étoit une Comedienne de la Troupe que Moliere trouva établie à Lion la premiere fois qu’il y joüa.
Il établit son quartier à Famars, fanum Martis, temple de Mars. […] il était tranquille, au comble de la gloire, et peut-être sur une haute montagne, où, selon l’ordre que Dieu a établi dans ce monde, on trouve aussi une allée123. » Le 30 juin, madame de Sévigné représente Jo dans l’innocence et la solitude de la campagne. « Jo est dans les prairies en toute liberté et n’est observée par aucun argus. […] Madame de Coulanges et moi nous célébrâmes hier votre santé à Maintenon, et n’oubliâmes pas la chambre des élus. » Plus tard, en 1678 et 1679, l’intimité s’étant établie entre le roi et madame de Maintenon, les relations qu’elle avait conservées avec les personnes de son ancienne société, en souffrirent réellement et durablement.
« Peut-être Mascarille exagère-t-il un peu quand il tient ces discours à Lélie, déguisé en Arménien pour abuser Trufaldin par un stratagème analogue à celui du Parasite ; cependant les deux exemples connus de saint Vincent de Paul et de Regnard suffiront ici pour établir que les sujets de Louis XIII et de Louis XIV ne devaient pas juger l’intrigue de la comédie de Tristan et certains dénouements de Molière aussi dépourvus de vraisemblance qu’ils nous le paraissent aujourd’hui. » M. […] En 1644, le célèbre auteur de la Mariane, Tristan l’Hermite, n’avait pas dédaigné de donner à l’Illustre Théâtre, alors établi au jeu de paume des Métayers, ses tragédies de la Mort de Sénèque et de la Mort de Crispe 3. […] Si la comparaison que nous avons établie entre le Parasite et l’Étourdi paraissait suffisamment justifiée, non seulement on connaîtrait une source nouvelle de Molière, mais la date de sa première comédie serait désormais à l’abri de toute discussion.
Il étend ses largesses sur les savants étrangers ; il établit l’Académie des inscriptions et belles lettres, l’Académie de sculpture et de peinture ; il fonde le Cabinet des médailles. […] Établis dans la capitale, ils se lièrent avec Molière, valet de chambre du roi, fort aimé de ce prince, et dispensé de faire la cour aux dames.