Il fit inutilement avec elle beaucoup de dépense ; elle recevoit ses présents : mais comme il n’en étoit pas plus avancé, l’amour l’aveugla au point de lui proposer de l’épouser. […] La principale est que je l’ai épousée dans la chapelle d’un château, & que c’est un moine qui nous a donné la bénédiction. […] Il exigea d’elle qu’elle lui promît par écrit de l’épouser lorsqu’il auroit prouvé clairement qu’il étoit libre ; &, sur cet écrit, il prit le parti le plus extravagant qu’un homme de sa sorte pût choisir. […] Vous savez de quelle maniere je vous ai épousée ; il y a eu des nullités essentielles dans notre union ; &, comme nous ne sommes pas liés ensemble par des nœuds indissolubles, je vous prie de prendre votre parti sans bruit, & de vous retirer dans tel endroit qu’il vous plaira. […] S’il m’a séduite au point de m’engager de me retirer dans le château où il m’a épousée, doit-il aujourd’hui se prévaloir contre moi de quelque manque de formalité que j’ai toujours ignorée ?
Peut-être en effet M. de Modène eut-il la faiblesse de promettre d’épouser cette Madelène, s’il devenait veuf un jour9. […] D’un autre côté, Montfleuri, comédien qui osait être rival de Molière, crut si bien qu’Armande-Grésinde était fille de la comédienne Bejard, qu’il accusa Molière d’avoir épousé la fille et d’avoir vécu autrefois avec la mère25, parce que Molière avait en effet vécu intimement avec cette comédienne. On alla même jusqu’à le soupçonner d’avoir épousé sa fille26 ; mais la disproportion d’âge rendait cette accusation absurde, puisqu’il aurait fallu que Molière eût été père à quinze ans, et que d’ailleurs sa liaison n’avait commencé qu’en 1645, sept ans après la naissance de Françoise ; mais aussi la calomnie aurait été trop grossière, et sans aucune espèce de fondement, si la femme de Molière eut été fille légitime du procureur, et si elle avait eu pour mère Marie Hervé, qui avait vingt-deux ans de plus que Molière27, et qui n’aurait pu devenir mère d’Armande qu’à un âge assez avancé. […] Il n’y a pas jusqu’au Nobiliaire du comté Vénaissin 32, dont l’auteur, travaillant sur les Mémoires fournis par la famille de Modène, dit (en 1750) que la fille de M. de Modène a épousé Molière. […] Les points placés avant le mot Bejard, font voir que ce qui précède était une simple note en marge, et que le manuscrit portait : « Le baron de Modène eut de la nommée Bejard, comédienne de la troupe de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa (Guérin, femme de). » Le texte ainsi rétabli, par une simple transposition facile à comprendre pour, un manuscrit dont l’auteur n’est pas l’éditeur, prouve que la tradition n’a pas varié, qu’elle est universelle, et ne peut être détruite par un acte que toutes les parties ont eu intérêt à falsifier, comme tant d’autres que nous connaissons.
Les divers déguisements qu’ils ont introduits dans leurs pieces pour y servir de base à l’édifice entier, ont tous la même cause, le même but, & le public sait trop bien que tous ne servent qu’à éprouver l’humeur, le caractere, la fidélité d’une personne qu’on veut épouser, ou à parvenir à lui parler ou à lui remettre une lettre. […] L’amant forme le dessein de démêler le caractere de sa future avant de l’épouser : celle-ci a la même intention. […] Celio lui dit que son maître est d’une humeur singuliere, & qu’il pourroit bien l’épouser ; elle se recommande à l’intendant, quand le geolier arrive, est fâché de trouver sa sœur dans la rue avec un inconnu, fait grand bruit, sur-tout lorsque Celio lui propose de l’introduire auprès de son nouveau prisonnier ; mais il s’appaise bien vîte en voyant une bourse que Celio lui offre, & qu’il accepte. […] On lui dit que pour avoir sa liberté il faut l’épouser ; il ne demande pas mieux.
Il traite Isabelle, sa pupille, avec toute la sévérité possible ; ne lui permet pas le moindre ajustement ; ne la laisse parler à personne : il croit, en agissant ainsi, avoir trouvé le secret de lui plaire, & veut absolument l’épouser. […] Il doit enlever son amante dans trois jours : son tyran devient plus empressé, & veut l’épouser le soir même. […] Un vieillard est amoureux de la jeune Isabelle, qu’il veut épouser ; mais elle est éprise du fils de ce même vieillard. […] Il a senti, d’ailleurs, qu’un tel confident, ne prenant pas un intérêt bien vif à la chose, ainsi que la parente & le précepteur, étoit bien moins comique que le vieillard Espagnol, puisqu’il croit être sur le point d’épouser, & qu’il réunit par-là le double intérêt d’amant & de mari. […] si vous l’épousez, elle pourra prétendre Les mêmes libertés que, fille, on lui voit prendre ?
Oronte, parcequ’il vient épouser sa fille. […] Julie feint de se prendre subitement de belle passion pour M. de Pourceaugnac, & de vouloir l’épouser malgré son pere ; ce qui acheve de persuader au futur que sa future est une égrillarde. […] Lucette, jeune Languedocienne, accuse Pourceaugnac de l’avoir abandonnée après l’avoir épousée à Pézenas, & d’avoir eu plusieurs enfants d’elle. […] Pourceaugnac rejoint Sbrigani, qui l’alarme en lui disant que la Justice du pays est sévere en diable, & punit rigoureusement les hommes qui épousent deux femmes. […] Les Suisses font la partie d’aller voir pendre un certain M. de Pourceaugnac qui a épousé deux femmes.
Il consulte Géronimo, pour savoir s’il doit l’épouser ; son ami lui conseille de n’en rien faire. […] Mais son fils Alcidas le remplace avec deux épées & un bâton : il prie fort poliment Sganarelle de se couper la gorge avec lui, ou d’épouser sa sœur. […] Sganarelle aime mieux épouser Dorimene que risquer sa vie. […] Il refuse d’épouser une fille à laquelle il a promis sa foi. […] Pardonnez-moi, répondit le Comte, j’ai oublié d’épouser votre sœur, & j’y retourne avec vous pour finir cette affaire.
L’épouser. […] disposez-vous donc, Monsieur, à m’épouser ; A m’épouser, vous dis-je !