/ 135
58. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

La passion, disons mieux, le travers qui distingue le personnage principal est essentiellement du domaine de la comédie ; et, d’un autre côté, la condition élevée de tous les personnages, et les intérêts politiques dont le jeu se mêle aux mouvements de la jalousie, donnent à l’ensemble de la composition ce caractère de grandeur et de noblesse que, dans le langage de tous les arts, on est convenu d’appeler héroïque. […] Si, au contraire, écartant tout ce que ses visions peuvent avoir de douloureux et de funeste dans leurs conséquences, vous vous bornez à montrer ce qu’il y a de faiblesse et de folie dans son principe, le personnage, fût-il du rang le plus élevé, produira cette impression de ridicule qui est le but particulier de la comédie.

59. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes, ou dans des hommes élevés à la Cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer. […] Ces entrées ont des deux côtés des colonnes sur des piédestaux, et des pilastres carrés, élevés à la hauteur du théâtre : on monte ensuite sur un haut dais, réservé pour les places des personnes royales, et de ce qu’il y a de plus considérable à la Cour.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

Le tuteur & la pupille tendent à un but tout-à-fait opposé : nous nous attendons à un combat intéressant ; il l’est en effet, de l’aveu de tous les Connoisseurs : nous allons voir pourquoi, après nous être rappellé que le caractere de Sganarelle est de se croire aimé de sa pupille, de se persuader que la sévérité avec laquelle il l’a élevée, l’a rendu farouche pour tous les hommes, excepté pour lui.

61. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Dès le 24 octobre de la même année, sa troupe représenta la tragédie de Nicoméde devant toute la cour, sur un théatre élevé dans la sale des gardes du vieux louvre. […] Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop élevé ; il n’eût pas eu de graces dans un rang trop bas : pour faire effet sur la scéne comique, il falloit que, dans le choix du personnage, il y eût assez de distance entre l’état dont il veut sortir, & celui auquel il aspire, pour que le seul contraste des maniéres propres à ces deux états, peignît sensiblement, dans un seul point & dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on vouloit corriger. […] Baron, élevé & instruit par Moliere, qui lui tint lieu de pere,71 est devenu le Roscius de son siécle.

62. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

De pareils juges condamneraient une statue plus grande que nature, faute de comprendre que, vue au point élevé qu’elle doit occuper, elle sera réduite, par l’effet de la distance, aux proportions ordinaires de l’homme. […] C’est dans les rangs inférieurs de cette classe qu’il a pris ses Gorgibus et ses Sganarelles ; les rangs plus élevés lui ont fourni les Orgon, les Chrysale, les Harpagon, les Arnolphe, les Jourdain et les Argan. […] Un écrivain, connu pour se livrer avec ardeur à la recherche et à la défense de la vérité, M. le marquis de Fortia d’Urban, s’est élevé contre ces actes, qu’on pouvait croire inattaquables. […] L’âme de Molière semblait être au niveau de son génie : il n’y en eut pas une plus droite, une plus élevée, une plus généreuse. […] En Grèce, on lui eût élevé des autels.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Nous avons vu comment ce genre s’étoit élevé peu-à-peu jusqu’à la perfection.

64. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Mariée à l’âge de 17 ans avec un homme riche, spirituel et fort répandu ; belle, spirituelle elle-même et bien élevée, sa société fut bientôt recherchée.

/ 135