Son ambition serait d’atteindre un point de vue assez élevé pour qu’il pût se montrer juste envers tous. […] De toutes les brebis qui avaient été élevées dans leur bercail, aucune ne s’était égarée comme lui. […] Mais l’idéal est peu élevé, et si le poète n’avait pas vu par delà, et qu’il s’en fût tenu à ce type unique, il ne mériterait pas la gloire qui lui est acquise. […] Il a élevé, en le faisant, la scène à la hauteur d’une tribune. […] Dans Le Misanthrope Molière renverse de sa propre main l’idole qu’il avait élevée; après avoir morigéné son siècle au nom de l’idéal que ce siècle rêvait, il s’en prend tout à coup à cet idéal lui-même et le met en pièces dans une œuvre d’inspiration qui est devenue son meilleur titre de gloire.
Contrairement à l’opinion qui demandait que ce monument fut élevé dans un plus beau quartier, l’emplacement nous semble avoir été bien choisi. […] Lorsque le voile qui cache l’œuvre vient à tomber, les applaudissements qui éclatent d’ordinaire s’adressent d’abord au grand homme, puis aux artistes qui ont élevé l’édifice. […] La première destination demandait des formes qui exprimassent une sorte de divinisation, l’autre an réservoir d’eau élevé au-dessus d’une construction par où le réservoir pût se remplir et se vider.
Arnolphe a envoyé la petite Agnès loin de la ville, dans une sorte de couvent, et là, sur ses ordres, elle a été élevée dans la simplicité la plus grande et la plus grande innocence. […] Il avait une enfant entre les mains ; il l’a élevée dans une ignorance absurde, dans une innocence coupable ; il lui a refusé l’éducation qui est nécessaire à une femme, qu’elle était en droit de recevoir et qu’il avait le devoir de lui donner ; qu’il ne s’en prenne qu’à lui si Agnès s’est trouvée sans résistance, sans un appui intérieur, sans une force morale et intellectuelle pour se défendre de la première attaque, du premier jeune homme qui a passé sous ses yeux. […] Et cependant Angélique est fille de noblesse, c’est une bien apprise, elle a été élevée. […] Si vous voulez à toute force trouver un enseignement chez Molière, alors que ce soit un enseignement bien autrement élevé, bien autrement supérieur, celui que l’on retire de toutes les grandes manifestations de l’esprit et de la connaissance désintéressée des choses humaines. » [Annexe] À titre d’exemple des polémiques soulevées dans la Presse par la Conférence d’Henri Becque.
Corneille avait élevé les idées des Français. […] Telle est la fécondité de ces proverbes, telle est l’étendue de leur application, qu’elle leur tient lieu de noblesse aux yeux des esprits les plus élevés, chez lesquels ils ne sont pas moins d’usage que parmi le Peuple. […] Ce génie si élevé était accompagné d’une raison toujours sûre, calme et sans enthousiasme, jugeant sans passion les hommes et les choses ; c’est par elle qu’il avait deviné Racine, Baron, apprécié La Fontaine, et connu sa propre place. […] Ceux mêmes contre lesquels Molière s’est élevé, croit-on qu’ils soient anéantis ?
Non pas du tout le mari de Molière et de Gavarni, vous savez; le mari qui faisait toujours rire, non, l’autre mari, le nôtre, celui qui s’est marié dans l’intérêt du divorce, le mari de la Thèse, enfin, un charmant garçon et si bien élevé!... […] Son style est élevé, tranchant, sobre, pur; chez elle, la finesse même du détail est solide. […] peut jouer un instant avec cela comme avec autre, chose, et inoculer l’enthousiasme des prosélytes aux badauds qui ne comprennent pas; mais, malgré des efforts généreux, très élevés et auxquels j’applaudis pour ma part de toute mon âme, la tragédie est morte. […] Je ne la regretterai pas, parce que, pour la remplacer, je compte absolument sur ces nobles esprits, sur ces talents d’un ordre si élevé qui nous ont donné, en définitive, toutes ou presque toutes les maîtresses œuvres de notre répertoire de genre.
Comment le croire aussi éclairé et aussi élevé qu’il était piquant, lorsqu’on la voit confondre les empressements du roi voluptueux, au moment d’un retour après une longue absence, avec un de ces retours de tendresse et d’affection qui attestent les douces et vives sympathies des âmes délicates et des intelligences élevées ?
Un travers de ce genre, qui ne peut exister que dans des conditions élevées, n’est d’aucune importance pour ces pères de famille que la médiocrité de fortune autorise à blâmer toute occupation qui distrait leur femme du soin de leur ménage : ajoutons qu’attaquer simplement les femmes savantes, c’eut été s’exposer à de dangereuses inimitiés. […] Ces nouvelles précieuses sont d’un esprit un peu plus élevé que Cathos et Madelon, et portent plus loin leurs prétentions.